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La prière pour le monde commence par soi-même

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1986


On entend beaucoup dire ces temps-ci qu’il faut travailler, ou prier, pour le monde, et nous devrions le faire, sans aucun doute. Un amour détaché de soi, une vision plus large constituent l’essence même du christianisme. Il ne fait pas de doute que le monde a besoin de notre soutien et d’un élan spirituel. Mais nous risquons parfois de nous concentrer sur le monde et les problèmes des autres à tel point que nous en négligeons le travail de prière que nous devons faire pour nous-mêmes et notre responsabilité envers ceux qui nous sont proches, en particulier les membres de notre famille.

Pour aider à résoudre les problèmes du monde, il nous faut toujours contrebalancer l’attention que nous portons aux autres par l’acquisition d’une meilleure connaissance et d’une meilleure maîtrise de nous-mêmes. Sinon, notre travail risque en grande partie de produire l’effet contraire ou d’être inutile.

Les péchés d’autrui nous dérangent-ils plus que les nôtres ? Ou du moins retiennent-ils davantage notre attention ? Si oui, c’est un signe certain que notre pensée est mal dirigée. La responsabilité primordiale de chacun devant Dieu commence nécessairement par lui-même et par ses propres actions. Notre interaction les uns sur les autres, même nos responsabilités à l’égard de notre famille, sont en réalité une fonction ou une extension de notre propre démonstration de connaissance et de contrôle spirituels de nous-mêmes.

Mary Baker Eddy a dit un jour, ainsi que se le rappelle une de ses élèves: « Quand nous voyez le péché chez les autres, sachez que vous l’avez en vous-mêmes, et repentez-vous. » Cité dans Robert Peel, Mary Baker Eddy: The Years of Authority (New York: Holt, Rinehart and Winston, 1977), p. 83. Est-ce que cela ne rejoint pas ce que Jésus déclarait dans le Sermon sur la Montagne: « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?... Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » Matth. 7:3, 5.

La Science Chrétienne — la Science du christianisme — n’enseigne jamais qu’il faut fermer les yeux sur le mal sévissant dans le monde, ou simplement s’en retirer, égoïstement. Au contraire, cet enseignement nous rappelle constamment notre devoir chrétien de penser et d’agir de manière désintéressée, et pour le bien commun. Nous combattons pour le bien, la seule réalité. Nous le soutenons partout où il se manifeste. Pour chacun de nous, cependant, le principal champ de bataille, c’est notre propre conscience et nos propres actes. Et le combat se livre avant tout — uniquement, en fait — non pas contre des gens, mais contre le mal lui-même.

Si nous réussissons à gagner cette bataille dans nos propres murs, nous serons conduits par Dieu à parler et à agir bien dans nos relations avec nos semblables, et à appuyer les causes justes de la manière la plus utile. Et nous utiliserons toute rencontre avec le mal que nous voyons dans le monde pour démasquer et condamner le mal impersonnel sous-jacent, en veillant à ce que nos pensées et notre vie ne lui prêtent ni appui direct ni consentement. Que nous soyons en train de prier pour quelqu’un qui nous l’a demandé, ou pour le monde en général, nous ne devons jamais manquer de faire le ménage de notre propre conscience. C’est une responsabilité sur laquelle Dieu ne nous laissera jamais revenir.

La Science Chrétienne révèle le rôle essentiel que la conscience individuelle est appelée à jouer dans l’ordre des choses. L’homme a un caractère individuel unique et il se gouverne lui-même, car, en tant que manifestation spirituelle de l’unique Dieu, il reflète l’individualité de Dieu et le gouvernement de Dieu par Lui-même. L’individualité véritable exprime distinctement toute la gamme de l’essence et des qualités divines. Donc, puisque l’homme a ce caractère individuel, la façon la plus efficace de détruire l’illusion du mal et de faire apparaître le bien est de diriger l’attention sur le rôle de la conscience individuelle, l’origine de toute action et condition humaines.

La pensée mortelle ne saisit pas cela. Elle se concentre sur la pluralité et déprécie l’individualité de l’homme. Elle tend à voir la puissance et l’importance en terme de quantité, non de qualité. Rejetant le concept spirituel que l’homme est l’image de Dieu, ce sens matériel suggère le polythéisme (plusieurs dieux) et le panthéisme (un dieu composé, amalgame de la nature et de toutes choses). Mais il est impossible de relever vraiment l’échelle des valeurs et la situation du monde en partant d’un concept aussi limité et incorrect des choses.

Le monothéisme absolu tel qu’il est enseigné dans la Bible et dans les œuvres de Mary Baker Eddy (un Dieu infini incluant Sa manifestation, ou expression, infinie) nous permet vraiment de nous élever au-dessus des fausses limitations et conditions matérielles. Quand nous reconnaissons toujours plus clairement l’individualité de Dieu et de l’homme, notre vision des choses, dans tout ce que nous faisons, et notamment notre étude de la Science Chrétienne, gagne en profondeur.

Prenez par exemple la parabole que nous a donnée Jésus des vierges sages et des vierges folles qui attendent l’arrivée de l’époux. Voir Matth. 25:1—13. Combien de fois en la lisant n’avons-nous pas pensé que nous-mêmes, ou certaines personnes, étaient les unes ou les autres, au lieu de reconnaître les éléments sages ou fous dans la conscience et de faire ensuite en sorte de rejeter les pensées et croyances folles ?

Et ces nombreux versets de la Bible qui disent, comme ceux-ci, par exemple, dans les Psaumes: « A cause de ton nom, Éternel, rends-moi la vie... Dans ta bonté, anéantis mes ennemis, et fais périr tous les oppresseurs de mon âme » Ps. 143:11, 12. ? En lisant cela, ne nous représentons-nous pas simplement « les bons contre les méchants » (en nous identifiant bien sûr, dans la plupart des cas, avec le « bon », l’auteur de la prière) ? Ou bien reconnaissons-nous que notre seul ennemi est le mal impersonnel, la pensée matérielle dans toutes ses phases erronées, et que notre premier devoir est de neutraliser ces ennemis dans notre propre conscience ? Mary Baker Eddy demande: « Pouvez-vous voir un ennemi sans d’abord donner forme à cet ennemi et sans contempler ensuite l’objet de votre propre conception ? » Écrits divers, p. 8. Plus loin, elle ajoute: « Même en croyance vous n’avez qu’un seul ennemi (mais cela n’est pas, en réalité) et ce seul ennemi c’est vous-même — la croyance erronée que vous avez des ennemis, que le mal est réel, qu’en Science il existe autre chose que le bien. » Ibid., p. 10.

Tout l’enseignement de la Science Chrétienne vise à attirer notre attention sur ce point fondamental: le travail à notre propre salut, comme nous y exhorte l’Épître aux Philippiens. Voir Phil. 2:12. En réalité, nous ne faisons jamais le travail de quelqu’un pour lui, nous ne le pouvons pas. Nous pouvons le faire avec lui, comme c’est le cas quand nous prions pour un patient qui a demandé de l’aide métaphysique, ou quand nous prions pour le monde. Et même alors, nous ne faisons que notre propre travail comme Dieu le requiert, et ce travail consiste à débarrasser notre propre pensée de la fausse croyance. Travailler à notre salut nous permet de dépasser un concept mortel pluraliste des choses et de marcher de pair avec les leçons plus profondes que nous apprenons. Ceci, à son tour, nous met à même de « lire » plus exactement ce qui se passe réellement dans le monde et de jouer un rôle guérisseur.

L’attention du Scientiste Chrétien peut bien se porter vers le monde, mais il veillera à ne jamais perdre de vue l’environnement immédiat de sa propre conscience et de ses propres actes.


Car Dieu a tant aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne périsse point,
mais qu’il ait la vie éternelle.
Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde
pour qu’il juge le monde,
mais pour que le monde soit sauvé par lui.

Jean 3:16, 17

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