Que désirons-nous vraiment ?

Vous êtes-vous jamais demandé si une certaine chose dont vous aviez envie représentait une aspiration louable ? Vous avez alors pensé que cela frisait l'inutile, ou bien peut-être, l'avez-vous abandonné comme dépassant tout à fait votre actuelle compréhension de la Science Chrétienne. Y avez-vous renoncé sans avoir bien réfléchi ?

Mary Baker Eddy écrit dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Le désir, c'est la prière; et nous ne pouvons rien perdre en confiant nos désirs à Dieu, afin qu'ils soient façonnés et élévés avant de prendre forme en paroles et en actions. » ^{Science et Santé, p. 1.}

Cet énoncé plein d'espoir peut s'appliquer à nous aujourd'hui et il comporte de joyeuses promesses qui peuvent s'accomplir. Le « façonnement » et l'élévation sont l'œuvre de Dieu et de Son Christ. Notre tâche consiste à prier avec ferveur et à mettre notre confiance en Dieu, qui pourvoit Sa création de toutes choses éternellement valables. Peu importent les particularités de chaque situation; les résultats dépendent de notre prière, c'est-à-dire de notre confiance en notre Père-Mère Dieu, qui est toute sagesse et tout amour.

Le désir de répondre à la question « Que désires-tu vraiment ? » a apporté une guérison à l'une de mes amies. Nous avions fréquenté la même École du Dimanche de la Science Chrétienne pendant notre adolescence. Lorsqu'elle partit en internat, elle prit l'habitude de fumer et de boire. Puis elle se maria, et elle eut des enfants qu'elle inscrivit dans une École du Dimanche de la Science Chrétienne. Pendant cette période, elle abandonna volontiers la boisson, mais malgré tous ses efforts, elle ne put se guérir de l'habitude de fumer.

Mon amie savait que cette habitude l'empêchait de devenir membre de l'église et d'enseigner à l'École du Dimanche. Elle se posa la question de savoir si l'habitude de fumer était préférable à tout cela. Non, ce qu'elle désirait par-dessus tout, c'était prouver par sa propre démonstration et son expérience que la Science Chrétienne peut guérir ce besoin de tabac. La résistance céda à la bonne volonté de considérer la pureté comme l'état normal de l'homme de Dieu. Elle désirait absolument avoir une compréhension plus claire de sa véritable individualité, l'expression de l'Ame; et elle savait qu'elle devait la rechercher. Le sentiment qu'elle agissait par un effort de volonté, et qu'elle devait abandonner une chose qu'elle désirait la quitta. La guérison vint sans effort et presque aussitôt. Sa joie fut grande d'être libérée de façon aussi rapide et permanente de ce plaisir factice.

Que désirons-nous vraiment ? L'expérience nous montre le prix qu'il en coûte de répondre à cette question à la légère avec des mobiles égoïstes. Qui de nous, avec le recul, n'a reconnu la pure folie du désir que nous avions d'une chose « indispensable » et qui, ainsi qu'il s'est avéré par la suite, aurait pu changer notre existence de façon catastrophique ?

La sagesse nous enseigne aussi que nous devrions soupeser régulièrement ce que nous désirons vraiment, de peur de nous engager par erreur dans la mauvaise direction.

A un certain point, la question se pose: Sommes-nous prêts à raisonner d'une façon purement spirituelle au sujet de notre être véritable, l'image et la ressemblance de Dieu ? Le fait que nous nous posons cette question en toute honnêteté peut indiquer que quelque chose de nouveau et de révélateur se passe dans notre conscience. Le façonnement et l'élévation de nos désirs mettent souvent en évidence ce qui, jusqu'alors, n'avait été nullement perçu: un profond désir de connaître ce qui est juste et productif. La douce chaleur du Christ dans la conscience enveloppe chaque pensée et la guide vers la lumière de la bonté.

Oui, cela requiert vraiment de la détermination et parfois même du courage de fonder son raisonnement sur les vérités éternelles que l'Amour divin est l'auteur de l'homme, que l'homme en tant qu'idée de Dieu est déjà sain, libre, satisfait, et qu'il reçoit par réflexion tout le bien que Dieu dispense abondamment pour maintenir Sa création bien-aimée.

J'eus un jour une soudaine difficulté: il s'agissait d'un problème d'ordre physique accompagné d'une peur intense. Je me demandai alors ce que je désirais vraiment: était-ce du temps pour résoudre le problème, comme je l'estimais nécessaire ? Il me venait la suggestion insidieuse que la fausse croyance céderait seulement si je remettais à plus tard un certain devoir urgent et prenais le temps de prier spécifiquement. Mais je ressentis la présence de Dieu, et je vis que ce que je désirais réellement, ce dont j'avais vraiment besoin, c'était de ressentir immédiatement le pouvoir guérisseur de la Vérité. Je refusai de spéculer sur la façon et le moment où la guérison s'opérerait. Avec cette conviction impérieuse et l'aide aimante d'une praticienne de la Science Chrétienne, tout vestige de crainte disparut, ainsi que la difficulté physique. La tâche fut accomplie joyeusement grâce à cette nouvelle évidence de la toute-puissance de Dieu et du soin constant qu'Il prend de Son enfant.

La sagesse de permettre à l'Entendement divin de façonner et d'élever nos désirs est exposée dans une autre déclaration de Mary Baker Eddy: « Il n'est pas toujours bon que nous recevions ce que nous désirons et demandons. Dans ce cas l'Amour infini ne répondra pas à notre requête.» ^{Ibid., p. 10.} Que notre prière puisse ne pas être exaucée selon notre désir semble nous causer la même déception que celle ressentie par le jeune homme de la Bible lorsqu'il demanda à Christ Jésus ce qu'il devait faire pour hériter la vie éternelle. La Bible nous dit que Jésus aima ce jeune homme qui avait observé les Commandements depuis sa jeunesse. Mais quand Jésus lui recommanda de vendre tous ses biens pour en distribuer l'argent aux pauvres, il fut tant peiné qu'il s'en alla tout triste. ^{Voir Matth. 19:16-22.}

Et cependant, il n'y a pas de limite au bien qui envahit notre existence lorsque nous abandonnons nos valeurs et nos buts matériels: il se présente des occasions inespérées, nous retrouvons l'harmonie physique et mentale, nous recevons la guérison spirituelle ! Comme le jeune homme, repousserons-nous l'occasion de scruter plus profondément la loi miséricordieuse et juste de Dieu pour apprendre sur quel fondement sont basées nos aspirations ?

Dans un autre évangile, Jésus lance une note d'espoir et de réconfort qui sous-tend tous ses enseignements. Il dit: « Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain ?... A combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ? » ^{Matth. 7:9, 11.}

Le façonnement et l'élévation qui se poursuivent dans la conscience peuvent être rapides ou lents, selon que les croyances erronées sont corrigées par les faits spirituels d'une manière approfondie ou pas. La confiance scientifique que toutes choses sont possibles à Dieu nous met à même de rejeter vigoureusement tous les arguments matériels, et cette confiance raffermit nos prières. Une confiance d'enfant fait que nous acceptons de désirer vraiment tout ce qui est bon et juste. Le Christ, la Vérité, nous montre que tout être et toute chose bénéficie de la sollicitude inépuisable de Dieu. Nous apprenons que chaque iota du bien dans Son univers spirituel appartient à l'homme pour toujours par réflexion. Et nous finissons par avoir confiance que tout besoin humain, dans ses moindres détails, est satisfait par l'Entendement divin au moyen d'idées justes qui sont à la disposition de l'humanité en abondance infinie.

Puissions-nous nous sentir encouragés par les paroles de ce cantique: