Le récit d'Abraham et Isaac dans la Bible suscite une réflexion profonde. D'âge avancé et cependant sans descendance, Abraham entendit la promesse de Dieu: « Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l'Éternel ? » Gen. 18: 14. Il fut béni par la naissance d'un fils.
Mais Abraham aimait Dieu plus encore qu'il n'aimait son fils. Il était prêt à sacrifier Isaac pour le prouver. Cependant, bien que les sacrifices humains fussent une coutume répandue à cette époque, Abraham découvrit que Dieu ne réclame pas le sacrifice de la vie. Isaac fut épargné, et la promesse accomplie.
En tant que disciples de Jésus, nous pouvons confier notre vie à Dieu. Nous n'avons pas à accepter moins que la Vie. En réalité, nous n'avons pas à lutter pour nous cramponner à la Vie; la Vie, Dieu, embrasse l'homme et l'univers et c'est elle qui se cramponne à nous ! Nous savons que la loi d'amour de Dieu opère dès maintenant pour détruire les illusions hypnotiques de douleur, de maladie, de déclin. Nous savons que le Christ, la Vérité, est l'agent guérisseur le plus puissant qui soit pour toute l'humanité et qu'il est aussi efficace maintenant qu'il l'était au temps de Jésus. La conviction divine (plutôt que le courage moral) et la compréhension spirituelle (au lieu de la croyance aveugle) conduisent à la victoire finale sur l'erreur.
Mais Jésus n'a-t-il pas sacrifié sa vie ? pourrait-on demander. Ce que Jésus sacrifia ou abandonna n'était pas la Vie, Dieu, mais la croyance à la vie dans la matière. Son identité véritable, le Christ, ne souffrit jamais, ne mourut jamais. Bien que Jésus ait représenté le Christ comme personne ne l'a jamais fait, cette idée-Christ est aussi notre identité réelle. Le Christ, l'idée de Dieu, ne lutte pas pour être guéri, ne s'appuie pas sur la matière et ne perd pas la Vie. Cela est la vérité absolue de l'homme de la création de Dieu, le seul homme qui soit réellement, votre véritable identité et la mienne.
Il ne nous est pas demandé de renoncer au bien: à ce qui vient de Dieu ou qui nous est accordé par Dieu, la santé, la joie, la paix, la force, la vie elle-même. Mais, tôt ou tard, il y a un sacrifice que nous devons tous faire: c'est l'abandon des fausses croyances. Il y en a que nous souhaitons ardemment abandonner, d'autres qu'il nous faut plus de temps pour vaincre et certaines dont nous ne sommes même pas encore conscients, et il y en a encore auxquelles nous nous accrochons.
Ces fausses croyances ont tendance à nous induire à croire que nous sommes des mortels. Mais au lieu de nous accommoder du rêve mortel de vie dans la matière avec son cortège de situations discordantes, d'un corps malade et de la mort inévitable, nous pouvons commencer à nous réveiller. Nous pouvons reconnaître la véritable substance, l'être harmonieux, et notre unité avec Dieu.
Mary Baker Eddy déclare très énergiquement: « L'Esprit est infini; donc l'Esprit est tout. “Il n'y a pas de matière” n'est pas seulement l'axiome de la vraie Science Chrétienne, mais c'est la seule base sur laquelle cette Science puisse être démontrée. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 357. Outre qu'il honore Dieu comme l'Être Suprême, ce point de la Science reconnaît Christ Jésus comme le Guide et encourage ceux qui le suivent à être aimants et à l'image du Christ. Nous devons parfois prier diligemment pour comprendre l'irréalité de la matière. Nous avons la victoire lorsque nous travaillons à partir de cette base correcte et que nous demeurons avec les faits de l'être.
Lorsque les sens matériels mènent campagne en faveur des revendications de la matière, nous pouvons user du sens spirituel pour désavouer leurs suggestions d'une vie et d'un entendement séparés de Dieu. N'accordant à la matière ni réalité, ni identité, ni substance et sachant que la totalité de Dieu exclut l'existence de quoi que ce soit qui s'écarte de Sa création et de Sa nature propres, nous refusons d'admettre les croyances fondées sur la matière, aussi bien pour nous-même que pour les autres. Nous affirmons la perfection et la nature éternelle de tout l'univers de Dieu, qui inclut l'homme immortel.
Une autrè fausse croyance à abandonner est la crainte. Personne ne souhaite s'accrocher à elle. Dieu ne l'a pas créée; Il ne la connaît pas, ne la ressent pas; et l'homme de Dieu ne la connaît ni ne la ressent. La miséricorde permanente de Dieu nous donne le pouvoir de détruire cet ennemi numéro un du progrès réel.
Partout dans ses écrits, Mary Baker Eddy insiste sur l'importance de détruire la crainte, que notre traitement soit pour nous-même ou pour les autres. N'accordons à la crainte aucune réalité et soyons vigilants à l'égard de ses suggestions subtiles — suggestions qui pourraient nous empêcher d'aller à l'église le mercredi soir, de servir à la Salle de Lecture, de nous lancer dans une nouvelle carrière ou un nouveau projet, ou bien de nous appuyer radicalement sur la Science Chrétienne pour la guérison.
Nous pouvons en toute confiance savoir que, parce qu'il n'y a qu'un seul Entendement, Dieu, qui ne connaît que le bien, il n'y a pas d'autre Entendement. L'anxiété ne peut pas manipuler la pensée pure. Le tourment ne vient de nulle part et n'a pas d'origine. La crainte ne peut jamais entraver l'efficacité de la prière en Science Chrétienne.
Les croyances à l'hérédité résident souvent insoupçonnées dans la conscience humaine jusqu'à ce qu'elles soient mises au jour et expulsées. Combien il est préférable d'affirmer chaque jour notre filialité avec Dieu, qui ne connaît pas d'origine humaine, pas de caractéristiques ethniques ou raciales, pas de tendances ataviques ni d'inclinations pécheresses. Nous identifiant au Christ — l'idée de Dieu, jamais soumise à la naissance, à la matière, à la maladie, au péché ou à la mort — nous découvrons notre seul véritable héritage.
A une certaine époque, j'étais absolument déterminée à sacrifier la fausse croyance à l'hérédité; en fait, il était indispensable que je le fasse. Je me trouvais en butte aux symptômes d'une maladie qui avait causé la mort de plusieurs membres de ma famille. Il me fallait saisir le fait que Dieu était mon seul parent; que je n'avais hérité de Lui que le bien, et que ma vie résidait en toute sécurité en Lui.
Je dus reconnaître que mon héritage appartenait au domaine spirituel, en dehors de la matière, en dehors de tout état physique. Je vis que Dieu n'était pas seulement mon Père et ma Mère mais également le Père et la Mère de tous. De merveilleux progrès s'accomplirent lorsque je fus capable de ne plus identifier ces membres de ma famille avec la maladie et la mort et de savoir réellement que ces mensonges à leur égard n'avaient jamais été vrais. Lorsque je les libérai de cette façon, je fus libre moi-même !
Cessons de croire que quelque maladie ou caractéristique puisse être transmise d'une génération à une autre. Nous pouvons dégager chacun du fardeau de l'identité et de l'héritage physiques et renforcer notre position à l'égard du fait éternel qu'il n'y a pas de matière qui ait vie ou identité — pas de matière à améliorer, à recevoir en héritage ou même à guérir.
Sommes-nous prêts à sacrifier les fausses croyances qui tentent d'entraver notre cheminement vers l'Esprit ? Abandonner ces croyances ne nous prive de rien, au contraire, cela nous libère. Refuser de croire à la réalité de la matière rehausse et prolonge notre vie. Mary Baker Eddy nous dit: « L'homme se rend maître de la matière dans la mesure où celle-ci perd pour le sens humain toute entité en tant qu'homme. Il pénètre dans un sens plus divin des faits et comprend la théologie de Jésus telle qu'il l'a démontrée en guérissant les malades, en ressuscitant les morts et en marchant sur les flots. » Science et Santé, p. 369.
Dieu ne nous demande pas de sacrifier la vie, vous pouvez en être sûr; Il donne la vie, pour l'éternité.