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« Prenez mon joug ... »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1984


On raconte que Gaspard de Coligny, amiral de France — cela se passait au xvie siècle, pendant les guerres de religion — pressé par sa femme de déclarer publiquement qu'il s'était converti au protestantisme, lui aurait répondu: « Il est sage de calculer ce qu'il en coûte de devenir un vrai chrétien. »

« Il est plus sage, aurait rétorqué sa femme, de calculer ce qu'il en coûte de ne pas devenir un vrai chrétien. » Cité par Mary Baker Eddy, Écrits divers, p. 281.

Devenir un vrai chrétien n'a jamais consisté à avoir la vie facile. Pas même pour celui qui fut le chrétien par excellence. Et que lui en a-t-il coûté ? Les moqueries, les abandons, le fouet, la crucifixion... Pourtant il a dit à ceux qui, de son temps, étaient accablés de fardeaux ce qu'il dit aussi à ceux qui le sont aujourd'hui: « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions... Car mon joug est doux. » Matth. 11:29, 30. Doux ? The New English Bible (une traduction de la Bible en anglais moderne) fournit une interprétation intéressante de cette expression; on y lit: « Mon joug est bon à porter. »

Comment cela peut-il être bon ? C'est parce qu'on ne pouvait, et on ne peut, porter le joug de Jésus qu'en possédant l'esprit du Christ, une conscience à l'image du Christ, cet amour propre au Christ. C'est le Christ, la nature spirituelle de l'homme, qui a permis au Sauveur d'être, non pas simplement un chemin, mais le chemin, « le chemin, la vérité, et la vie » Jean 14:6.. Le grand Exemplaire présente la véritable norme du chrétien authentique.

Ce n'était pas à son époque une mince affaire, une entreprise facile, et cela ne l'est pas davantage de nos jours, près de deux mille ans plus tard, que d'accepter et de prouver le pouvoir guérisseur du Christ, tel que Jésus nous l'a présenté. Ce n'est qu'avec la découverte de la Science Chrétienne que l'humanité a reçu un système permettant de suivre Christ Jésus. Cette Science nous indique comment procéder pour la démonstration chrétienne, pour accomplir nous ausi les œuvres qu'il a faites et qu'il nous a enjoint de faire.

Cette règle scientifique a-t-elle rendu plus facile de porter son joug ? Plus facile, sans doute. Mais le prix à payer pour devenir un chrétien authentique est demeuré le même — la joie aussi. Quelle est la nature fondamentale du défi qu'il faut relever ? On pourra trouver la réponse à cette question dans une règle qui est à la base de la pratique de la guérison-Christ: la règle d'inversion.

Cette règle propose de renverser de façon spirituelle tout ce que le sens matériel prétend affirmer. Elle propose de reconnaître que, puisque Dieu est tout, cela implique nécessairement que le bien est tout, et par conséquent de reconnaître que tout ce qui est dissemblable à Dieu, à Celui qui est entièrement bon, n'est que néant.

Mary Baker Eddy nous dit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Si vous tenez à connaître le fait spirituel, vous pourrez le découvrir en renversant la fable matérielle, que la fable soit pour ou contre, qu'elle soit d'accord avec vos idées préconçues ou qu'elle leur soit tout à fait contraire. » Science et Santé, p. 129.

Cette fable matérielle que nous devons renverser renferme toujours quelque croyance du monde, sous une forme ou une autre. Par exemple, il peut s'agir de théories médicales qui contredisent en fait la vérité spirituellement scientifique concernant la perfection de l'homme. La Science nous conduit à voir que de telles théories sont dans l'erreur en ce qui concerne la relation de l'homme à Dieu, car elles èquivalent à nier que l'origine de l'homme et de la continuité de son être ont leur cause en Dieu, qu'ils résultent de Lui seul et sont affectés par Lui seul. Ces croyances du monde, ces méthodes médicales, nous le voyons, tendent à réfuter les preuves données dans la Bible par Jésus et ses disciples du fait que le Christ, la Vérité, guérit les maladies de toute nature, qu'il infirme les verdicts prononçant une affection incurable, voire mortelle, et ce, sans médicaments ou autres moyens matériels. C'est aussi comme cela que la Science Chrétienne guérit aujourd'hui.

J'entends déjà quelqu'un me dire: « Mais qu'est-ce que cette règle d'inversion peut bien avoir à faire avec moi ? Comment m'en servir ? Mettons que je vois un homme malade, pécheur, âgé et n'ayant plus rien à espérer de la vie. Dois-je renverser ce que je vois comme si c'était une fable et “voir” le fait spirituel, à savoir que l'être de l'homme manifeste la santé spirituellement, qu'il possède l'innoncence, qu'il n'a pas d'âge, qu'il est harmonieux, plein de vigueur, qu'il ne meurt jamais ? » Eh bien oui, c'est là une nécessité spirituelle. Car ainsi vous reconnaissez l'homme tel que Dieu l'a fait, cet homme que Jésus, par ses guérisons, sons, a prouvé être le seul homme existant dans la réalité divine.

La règle d'inversion, celle qui consiste à trouver le fait spirituel qui corrigera le mensonge matériel auquel nous nous heurtons, peut et doit être appliquée à chaque pensée, à tout ce que nous pouvons voir, entendre, ressentir, y compris aux questions de rapports humains. Supposons que nous soyons aux prises avec des sentiments d'amertume, d'envie, d'ingratitude, de ressentiment, d'irascibilité, manifestés soit chez quelqu'un d'autre, soit en nous-même. La question à se poser sera alors: « Qu'est-ce que Dieu connaît de telles dispositions d'esprit ? » Et à cela la Vérité répond: « Il n'en connaît rien ! » Dieu a les yeux « trop purs pour voir le mal, et... il ne peut pas regarder l'iniquité » Hab. 1:13..

Cela signifie par ailleurs que, sachant que vous êtes l'expression de Dieu, vous-même ne pouvez pas non plus connaître le mal. Ce que vous pouvez faire, par contre, et ce, de par l'autorité divine, c'est renverser toutes ces manifestations d'hostilité inspirées du diable en mettant à la place la vérité concernant l'homme, et suivre votre voie en vous exerçant à des qualités telles que la bonne humeur, le désintéressement, la miséricorde, le pardon, le contrôle de soi, la bienveillance, qui sont source de santé.

Au-delà de notre univers personnel, le monde aussi a besoin que nous renversions par la prière la fable matérielle. Il faut que nous gardions présent à l'esprit le fait spirituel suivant: « A l'Éternel la terre et ce qu'elle renferme, le monde et ceux qui l'habitent ! » Ps. 24:1. Alors nous pouvons avoir confiance que « Dieu est là,/Alors que le regard humain/Ne L'apercevait pas » Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 86..

Nous en tenant au fait que Dieu est tout et partout et unique, nous devenons capables de voir que là même où semblent exister des gouvernements corrompus, des économies en faillite, la violence, l'immoralité, les catastrophes naturelles, Dieu et Son salut glorieux sont présents.

La règle d'inversion spirituelle exige bien évidemment autre chose que des mots. Elle demande à être mise en pratique sans relâche, en toute occasion ! Elle demande que notre grain de foi en Dieu, qui est susceptible de déplacer des montagnes, soit avec constance mis en œuvre, qu'il soit utilisé avec une pleine assurance qu'en vivant d'une manière spirituellement scientifique, nous verrons diminuer nos craintes et nos doutes, et croître notre stabilité. C'est comme cela que nous croîtrons dans l'absolue conviction que nous possédons la capacité, donnée par Dieu, de prouver la présence et le pouvoir de la ressemblance divine, de parvenir à l'humilité qui nous fait plier les genoux devant le Christ et non devant un problème.

La prière que nous apprenons à faire en obéissant à la règle d'inversion est plus qu'un plaidoyer auprès de Dieu pour recevoir espérance et réconfort. Ce qui est indispensable, c'est de vivre en fonction d'un sens plus profond de la prière telle qu'elle est définie dans Science et Santé. « La prière, explique Mary Baker Eddy, implique que nous désirons marcher dans la lumière et que nous y marcherons dans la mesure où nous la recevrons, quand même ce serait avec des pieds ensanglantés, et que, nous attendant patiemment au Seigneur, nous nous en remettons à Lui pour la récompense de nos désirs réels. » Science et Santé, p. 9.

Pour ne pas dévier de ces désirs réels, il faut sans aucun doute de la concentration et du dévoument dans la pratique. Car bien que nous ayons accepté le sens spirituel de la prière vivante et que nous en ayons déjà fourni des preuves, il nous faut encore rester vigilants à l'égard de la tentation qui pourrait s'insinuer dans notre conscience pour dire: « Je sais bien que cette vue inspirée de Dieu est la seule vraie. Mais lorsqu'on se sent découragé, en butte à l'épreuve, à l'échec, à la souffrance, cela semble si réel ! Il est bien difficile de dire que le mal n'est pas réel et de le penser vraiment. »

Quand de tels cas se présentent, ce que nous pouvons faire, c'est nous rappeler qu'il est de la nature même des suggestions du démon de paraître réelles. Mais paraître n'est pas être. Et notre être est réflexion divine. Reconnaître ce fait nous met en possession du pouvoir approuvé par Dieu, que le bien donne sur toutes les croyances matérielles, nous obligeant par la même occasion à utiliser ce pouvoir.

Cela requiert, il est vrai, des efforts et des sacrifices pour vivre la vie telle que nous l'a indiquée le Guide, et pour être un véritable chrétien, qui reflète l'Amour et qui guérit. Il nous en coûtera jusqu'à ce que nous parvenions au stade parfait de l'être, que Christ Jésus nous a commandé de nous efforcer d'atteindre. Mais le coût serait encore plus élevé, allant jusqu'à une faillite spirituelle, si nous n'avancions pas dans ce sens. Le seul moyen réellement « doux » est de prendre sur nous le joug du Christ, ce joug qui est « bon à porter ».

« Cherchez la Vérité, nous dit Mary Baker Eddy, et poursuivez-la. Elle devrait vous coûter quelque chose: vous êtes bien disposé à payer pour l'erreur sans rien recevoir en retour; mais si vous payez la Vérité à son prix, vous recevrez tout. » Écrits divers, p. 342.

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