Ma famille a eu tellement d'exemples de protection et de guérison qu'il est impossible de les énumérer tous dans ce témoignage. Une fois, ma fille et moi-même sommes sorties indemnes d'une voiture qui venait d'être heurtée et détruite par un train. De prétendues maladies infantiles ont été rapidement guéries. Un de mes fils s'est cassé le nez mais tout s'est remis en place parfaitement et très rapidement grâce à la prière. Mon autre fils s'est cassé une jambe en faisant du ski. Il n'est resté dans le plâtre que trois semaines, au lieu des six qui avaient été prédites.
Au début de mon étude de la Science ChrétienneChristian Science (kristienn 'saïennce), des migraines et une tendance à contracter de gros rhumes disparurent tout simplement. Ma compréhension des Écritures devint également plus claire, et un passage en particulier fut démontré dans ma vie alors que j'avais besoin d'être guidée fermement. C'est celui-ci (Ésaïe 30:21): « Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira: Voici le chemin, marchez-y ! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche. »
Ma paix, ma joie et ma confiance furent anéanties il y a de cela quinze ans environ par le suicide d'un de mes fils — un jeune homme d'un peu plus de vingt ans et qui avait de grandes possibilités. Lorsque cela arriva, je me reprochai de ne pas avoir suffisamment aimé, de ne pas avoir assez écouté et de ne pas avoir eu la sagesse de le guider correctement. Je ne pouvais pas dormir, redoutais de rencontrer des amis et pleurais chaque fois que j'étais seule, malgré ma lecture assidue des œuvres de Mary Baker Eddy et des périodiques de la Science Chrétienne. J'étais alors Première Lectrice dans notre église filiale, et ma première réaction fut de penser que je devais démissionner de ce poste. Mais un praticien de la Science Chrétienne me fit voir que ce serait là m'incliner devant l'erreur, non devant Dieu, et par conséquent je continuai ce travail. Le temps passé à préparer les services me fournit des périodes de liberté, pendant lesquelles je ne pensais pas à moi-même. Et les lectures de la Bible, et de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy qui m'étaient inspirées pour les réunions de témoignage du mercredi soir me furent utiles ainsi qu'à toute l'assemblée.
Une nuit où je ne dormais pas, j'allai dans la cuisine (là où personne ne pouvait entendre) et me laissai aller complètement. Alors que j'étais en train de crier et de taper sur tout ce qui était à ma portée, j'entendis une voix qui disait: « Tu ne peux pas continuer comme ça », et je me sentis effleurée par l'Amour. Instantanément, je retrouvai mon calme et ma maîtrise et dis: « Qu'est-ce que je peux faire ? » La réponse vint rapidement: je devais envoyer mon plus jeune fils dans une école privée, renouveler mon permis d'enseigner et enseigner à nouveau. Mais je pensai aussitôt qu'à cette époque de l'année, l'école ne prendrait pas de nouvel élève, et que mon permis ne pourrait sans doute pas être renouvelé puisque je venais de passer trente ans sans enseigner; et puis, qui engagerait une personne si proche de l'âge de la retraite ? Ce dialogue recommença trois fois avant que j'accepte finalement de suivre les instructions. Je retournai alors me coucher et m'endormis.
Tôt le lendemain matin, j'allai au Bureau de l'Éducation pour savoir ce qu'il fallait faire pour renouveler mon permis. En fait, je n'eus rien à faire: il fut renouvelé sur-le-champ. Le week-end suivant, mon fils et moi-même eûmes un entretien avec le directeur d'une école privée, et celui-ci se montra très compréhensif. Il nous dit qu'un des élèves devait quitter l'école après Noël, ce qui lui permettrait d'accepter mon fils. A ce moment, j'eus la tentation de céder à la panique, car je n'avais pas encore de travail. Mais Dieu arrangea cela également, puisque je fus engagée dans un lycée pour remplacer un professeur qui partait à Noël.
Lorsque je regarde en arrière et que je pense à tout cela, je m'émerveille de la douceur avec laquelle toutes ces étapes furent franchies. A l'origine, le problème avait semblé impossible à résoudre, mais comme nous le dit la Bible (Matth. 19:26), « à Dieu tout est possible ». Pendant les six mois qui suivirent, je fus tellement occupée que je n'eus pas le temps de m'apitoyer sur moi-même, de me condamner ou de ne pas dormir. Cette trêve imposée à la pensée mortelle amena des progrès. Le fait d'étudier dans un internat donna à mon fils plus de confiance en lui; et la classe que j'enseignai fit des progrès, bien que cela ne fût pas toujours facile.
Cependant, une grande partie de mon chagrin n'était pas guérie, ensevelie sous un tel débordement d'activité que je n'avais pratiquement pas le temps de penser vraiment. La fatigue était la principale raison pour laquelle je dormais si profondément la nuit.
Longtemps après que mon travail de professeur eut pris fin, je me débattais encore avec la question de la vie après la mort. Le fait de savoir que les problèmes non résolus ici-bas devront être résolus dans l'au-delà ne m'apportait aucun réconfort. Je pensais à la déception et au désespoir possibles de mon fils de voir qu'il n'avait pas échappé à ses problèmes, à sa rébellion devant le fait qu'il devait encore les résoudre, à sa frustration toujours présente face à la cruauté des conditions du monde. Je me demandais s'il n'avait pas commis cet acte pour me punir et pour ce que j'avais essayé de lui enseigner. Beaucoup de larmes furent versées pendant des nuits sans sommeil.
Enfin, la lumière de la Vérité envahit ma conscience, et je compris que mon rôle n'avait pas pris fin comme je l'avais cru. Je pouvais encore nier l'image qui avait toujours semblé si réelle: l'image d'un enfant hypersensible, craintif, envahi de doutes et remettant tout en question. Je pouvais affirmer que mon fils était en réalité la ressemblance même de Dieu, Son reflet parfait, n'ayant jamais souffert de dépression. Je pus le remettre dans les bras de son père réel, notre Père-Mère Dieu. Un grand fardeau me fut ainsi enlevé, et je n'eus plus de pensées morbides ou malheureuses. Le bonheur que nous avions partagé (et il y en avait eu beaucoup), la joie qu'il avait répandue (et il avait pu aider de nombreuses personnes dans la détresse), l'intelligence qu'il avait exprimée (et il avait eu beaucoup de succès dans son travail) furent et sont les qualités qui me semblent les plus authentiques en ce qui le concerne.
Dans le Psaume 119, nous lisons (verset 105): « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » Quelle liberté nous avons lorsque nous comprenons la signification spirituelle des Écritures !
Comme je suis reconnaissante d'avoir la Bible, les écrits de Mary Baker Eddy, les périodiques de la Science Chrétienne, les Salles de Lecture et les services d'église ! Dieu nous montre certainement le Chemin au moyen des enseignements de Christ Jésus, de l'explication pleine d'inspiration qu'en donne Mary Baker Eddy et des activités de l'Église du Christ, Scientiste.
Halifax (Nouvelle-Écosse), Canada
Je suis le fils de Mme Bowman, et me souvenant de la situation dans laquelle nous nous trouvions, je puis apprécier la douceur avec laquelle tout rentra dans l'ordre. Chacune des personnes impliquées dans ces événements à l'époque fut d'une grande aide. Cela se passa exactement comme ma mère l'a rapporté, comme si une main toute-puissante mettait en place chaque morceau du puzzle. Ma mère, qui était veuve, a toujours maintenu l'unité de la famille grâce à l'amour et à la compréhension, particulièrement lorsque ces qualités semblaient les plus difficiles à exprimer et étaient des plus nécessaires. Comme je suis heureux d'être son fils, car aucune somme de richesses ne pourrait se comparer à ce qu'elle m'a donné !