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Le salut par la spiritualisation individuelle

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1984


Il y a quelque temps, j'ai suivi une émission de télévision qui évoquait plusieurs prophéties inquiétantes de la Bible. Cherchant à y voir plus clair sur ce sujet, je me suis tourné vers Science et Santé. Je me suis aperçu alors que notre Leader, Mary Baker Eddy, nous donne la phrase suivante comme premier article de foi de la Science Chrétienne: « En tant qu'adhérents de la Vérité, nous prenons la Parole inspirée de la Bible comme notre guide suffisant pour atteindre à la Vie éternelle. » Science et Santé, p. 497.

Une des vérités fondamentales que les Écritures déclarent clairement est que « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. » Gen. 1:31. Il est évident que cet énoncé ne se réfère pas à la création matérielle.

La Science Chrétienne établit une distinction très nette entre l'univers matériel dans lequel il semble que nous vivions, et l'univers spirituel de Dieu, qui est parfait, harmonieux et éternel, et inclut l'homme. Comment pouvons-nous nous libérer de la fausse croyance à la vie dans la matière, des discordes et de la mortalité qui y sont associées ? En reconnaissant clairement que cette croyance envahissante est un mensonge. En nous élevant au-dessus de la conscience matérielle des choses, et en sachant que Dieu, l'Esprit, est Tout, qu'Il gouverne tout et qu'il n'existe rien en dehors de Lui.

Il me semble que c'est cette façon de voir qui a inspiré cette phrase de Paul aux Romains: « L'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix. » Rom 8:6. Science et Santé dit ceci: « Il n'y a qu'un chemin qui mène au ciel, à l'harmonie, et en Science divine le Christ nous montre ce chemin. Ce chemin consiste à ne connaître aucune autre réalité — à n'avoir aucune autre conscience de vie — que le bien, Dieu et Son reflet, et à nous élever au-dessus des prétendus douleurs et plaisirs des sens. » Science et Santé, p. 242.

Dans le discours qu'il donna en 1978 à l'occasion de la remise des diplômes à l'université de Harvard, Soljenitsyne, l'écrivain soviétique en exil, prévoyait qu'un « tournant de son histoire » amènerait l'humanité à prendre ses distances vis-à-vis du matérialisme. Il déclara: « Si le monde ne touche pas à sa fin, il approche un tournant de son histoire, égal en importance à celui qui marqua le passage du Moyen Age à la Renaissance. Il exigera de nous un soulèvement spirituel. » Harvard University Gazette, 8 juin 1978.

La Science Chrétienne montre clairement que la renaissance spirituelle dont nous avons besoin est une élévation véritable qui nous fera sortir du matériel et entrer dans le spirituel et que cela ne peut s'accomplir au moyen d'un mouvement de masse, mais seulement par la spiritualisation individuelle de la pensée. Il est vrai que ce moyen est moins spectaculaire. Le monde préférerait une solution presse-bouton à ses problèmes plutôt qu'une spiritualisation profonde et complète de la pensée. Pourtant, la paix que nous ressentons lorsque nous nous élevons au-dessus des préoccupations matérielles indique que nous sommes sur la bonne voie. Une telle paix vient à nous dans la mesure où nous renversons l'image matérielle de l'existence et où nous parvenons au concept spirituel des choses.

Lorsque nous commençons à comprendre que Dieu est Amour, nous réalisons que les pensées de vengeance, d'envie et d'irritation tendent à nous séparer de Lui. Lorsque nous comprenons un tant soit peu que Dieu est Esprit, nous voyons que les pensées matérialistes tendent à nous séparer de Lui, que nous ne pouvons manifester Dieu que par une pensée spiritualisée. Quand nous « savons » que Dieu est la Vérité, nous voyons que toute erreur tend à nous éloigner de Lui, et doit donc être rejetée comme fausse. Lorsque nous entrevoyons le fait que Dieu est l'Entendement, nous nous apercevons que la croyance à plusieurs entendements humains tend à séparer Dieu de Son idée, mais aussi que la reconnaissance de l'unique Entendement infini par l'humanité a le pouvoir d'apporter la paix au monde. Lorsque nous commençons à réaliser que Dieu est la Vie, que notre être réel se trouve en Lui, nous savons que la croyance à la maladie et à la mort tend à nous séparer de Lui, et à nous faire paraître vulnérables.

Abandonner ces fausses croyances et démontrer la relation indestructible de l'homme à Dieu exige des moments de prière dans le calme, et la solitude peut être à cet égard d'une grande aide. Dieu nous parle dans « un murmure doux et léger » I Rois 19:12.. Moïse monta sur le mont Horeb pour recevoir les Dix Commandements. Christ Jésus se retirait parfois sur une montagne pour prier et trouver une inspiration nouvelle. Jacob lutta seul avec l'erreur, disant à l'ange qui en triompha finalement: « Je ne te laisserai point aller, que tu ne m'aies béni. » Gen. 32:26. La signification profonde de Dieu vient aussi à nous lorsque nous luttons seuls avec l'erreur et que nous nous accrochons à la Vérité.

Il est naturel que les hommes aspirent à nouer des amitiés et à se voir confirmer leur valeur individuelle, mais, lorsque ces aspirations sont satisfaites dans le travail d'église, celles-ci ne constituent pas une fin en soi, et elles ne spiritualisent pas nécessairement la pensée. Lorsque la compagnie pour laquelle je travaillais m'envoya, non seulement d'une ville et d'un pays à un autre, mais encore d'un continent à un autre, je découvris bientôt que, quel que soit mon poste dans l'église et les amis ou la position que j'aie pu avoir dans une ville, je ne pouvais les conserver dans la ville suivante. La seule chose qui demeurait avec moi, c'était mes pensées, ma compréhension de Dieu. Une fois que j'eus compris cela et que je commençai à abandonner le sens personnel, le progrès vint tout naturellement. C'est la conscience de Dieu, la conscience de l'Esprit et de l'homme à l'image et à la ressemblance de l'Esprit, qui satisfait, élève et guérit. En vérité, lorsqu'une telle spiritualisation se produit, la guérison s'ensuit tout naturellement.

Dans son livre Mary Baker Eddy: A Life Size Portrait, Lyman P. Powell cite une lettre de Mary Baker Eddy à l'un de ses élèves, James Neal: « Être un Guérisseur scientifique véritable est la plus haute position que l'on puisse atteindre dans cette sphère de l'existence... Ce qui vous aide à atteindre ce but, c'est la spiritualisation. Pour y parvenir, vous ne devez avoir qu'un seul Dieu, une seule affection, un seul chemin, un seul Entendement. La société, la flatterie et la popularité sont des tentations sur le chemin de la croissance spirituelle. Évitez-les autant que faire se peut. Priez chaque jour ainsi, n'oubliez jamais de le faire, et peu importe combien de fois: “Ne m'induis pas en tentation” — ce qui signifie scientifiquement: Ne m'induis pas à perdre de vue la stricte pureté, les pensées nettes et pures; que toutes mes pensées, que tous mes buts soient élevés, désintéressés, charitables et humbles — que je m'affectionne aux choses de l'esprit. A cette altitude de pensée, votre entendement abandonne la matérialité et gagne la spiritualité, et c'est là l'état de pensée qui guérit les malades. » Mary Baker Eddy: A Life Size Portrait (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1950), p. 316.


Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts,
considère aussi ceux des autres.
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ.

Philippiens 2:4, 5

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