Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

UNE ÉGLISE DESTINÉE A DURER

La fondation de L'Église Mère et l'élaboration de son Manuel représentent bien plus que de l'histoire ancienne. Elles mettent en lumière le dessein spirituel concernant l'ensemble du développement futur du mouvement de la Science Chrétienne. Discerner cela, c'est sentir le pouvoir de la vision spirituelle qui permit à Mary Baker Eddy de fonder son Église sur une base éternelle et de prévoir les nécessités auxquelles cette dernière aurait à faire face dans l'avenir. Cette série de quatre articles, rédigée par l'écrivain et biographe Robert Peel, s'appuie sur de vastes travaux de recherche historique. Elle fournit des réponses solides aux déformations et déclarations erronées qui circulent actuellement et qui viseraient à détruire L'Église Mère et à faire échouer le plan divinement inspiré de sa Fondatrice.

La fondation de L'Église Mère

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 1983


Est-il exact, comme certains le prétendent, que celle qui a découvert la Science Chrétienne a été poussée malgré elle à former L'Église Mère du fait des appels bruyants de ses adeptes qui réclamaient une organisation humaine ? Rien ne saurait être plus éloigné de la vérité. Voir premier article de la série dans le Héraut de juillet. L'idée et la mise en place de cette entreprise furent incontestablement les siennes. De tout ce qu'elle a écrit à l'époque, il ressort qu'elle se réjouissait des mesures qu'elle prenait en 1892 pour établir La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston.

Deux mois avant le lancement officiel de l'organisation, elle écrivit sur un memorandum qu'elle avait essayé de faire en sorte que d'autres mettent à exécution les plans de Dieu concernant la construction de l'église plutôt que d'en être elle-même responsable. Mais ils n'avaient pas réussi, et elle en voyait maintenant la raison. C'était que, apparemment, ils étaient incapables d'entendre la voix de Dieu et de Lui obéir à moins qu'elle ne leur parvînt par son intermédiaire, si bien qu'il lui fallut commencer la tâche et en prendre la direction jusqu'au bout. Archives de L'Église Mère.

Deux semaines après la formation de l'Église, elle écrivait dans une lettre: « Toute organisation, toute entreprise éducative, civile et religieuse, je l'ai fondée en Science Chrétienne sur un plan purement original — car c'est Dieu et non une personne, qui me l'a suggérée. » Cité dans Robert Peel, Mary Baker Eddy: The Years of Authority (New York: Holt, Rine- hart and Winston, 197), p. 34. Voilà qui est parler clairement. Et c'est une réponse à ceux qui affirment qu'en fondant L'Église Mère, elle ne faisait que céder momentanément à ses élèves qui ressentaient le besoin conventionnel d'une organisation religieuse.

Il est bon de rappeler, suite à certaines affirmations récentes en ce domaine, que le début du processus de fondation d'une église remonte en fait au jour où Mrs. Eddy avait eu son premier élève en 1866. Puis vint l'Association Scientiste Chrétienne en 1876, L'Église du Christ, Scientiste, en 1879 et le Massachusetts Metaphysical College en 1881. Même quand elle fut guidée à dissoudre ces trois organisations telles qu'elles existaient à l'époque, en 1889 elle les maintint sous une forme rudimentaire, prêtes à être développées le moment venu et si cela s'avérait clairement nécessaire.

Dans tout cela elle sentait la main de Dieu qui la guidait. Si l'idée- Christ devait prendre une forme institutionnelle à cette époque, cela ne pouvait se faire que grâce à une pensée prête à suivre à chaque pas les exhortations de l'Esprit. Aucun effort personnel ne serait trop grand. A un moment donné en 1880, Mrs. Eddy avait demandé à ses élèves: « Une mère peut-elle décrire à son enfant le dixième des souffrances qui accompagnèrent sa naissance ? » Et plus loin, elle demande: « Les enfants de ce siècle imaginent-ils le douloureux travail de la Mère spirituelle, travail qui, à travers la longue nuit, a ouvert leurs yeux à la lumière de la Science Chrétienne ? » Écrits divers, p. 253. Ces deux questions s'appliquent tout aussi bien à la fondation qu'à la découverte de la Science Chrétienne.

La plupart des Scientistes Chrétiens connaissent probablement les rapports déjà publiés des principaux événements qui ont abouti à la fondation de l'Église en 1892: comment douze des élèves les plus loyaux de notre Leader se réunirent le 29 août, sur sa demande, pour apprendre qu'elle avait nommé un nouveau « Conseil des Directeurs de la Science Chrétienne », comment, trois jours après, les Directeurs avaient signé un acte de fidéicommis rédigé par elle, qui exigeait d'eux, en tant qu'« entité juridique perpétuelle », qu'ils bâtissent sur le terrain qui leur avait été confié une Église dont le nom serait The First Church of Christ, Scientist, in BostonLa Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, qu'ils tiennent régulièrement des services religieux, et comment, le 23 septembre, à sa demande, ces mêmes élèves qui s'étaient réunis le 29 août s'élirent, avec vingt autres élèves, « premiers membres » de l'Église, conférant ainsi à L'Église Mère une existence de fait.

Tous ces développements fort peu remarqués ne sont peut-être pas impressionnants en soi, mais les possibilités ainsi ouvertes l'étaient. Le christianisme a toujours apprécié les commencements modestes. Le royaume des cieux lui-même avait été comparé par le fondateur du christianisme à « un grain de sénevé... la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un grand arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. » Matth. 13:31, 32.

Lorsque toutes les églises Scientistes Chrétiennes furent devenues des filiales de L'Église Mère, le modèle de développement se fit jour et devint plus clair. La possibilité d'être membre à la fois d'une église filiale et de L'Église Mère renforça la nouvelle relation. Dès octobre 1892, Mrs. Eddy donna son approbation à une lettre adressée aux professeurs de Science Chrétienne les invitant, eux et leurs élèves qualifiés, à déposer une demande d'affiliation à l'organisation reconstituée. La première phrase de cette lettre, qui est de toute évidence le début de ce qui devint plus tard la déclaration publiée à la page 19 du Manuel de L'Église Mère, exprimait une intention et un espoir profonds. « La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, est destinée à être bâtie sur le Roc du Christ, sur la Vérité et l'Amour et à être une église universelle, une église militante qui reflétera l'église triomphante. » Archives.

Aujourd'hui, plus de soixante-dix ans après l'achèvement du travail de Mrs. Eddy en tant que Fondatrice, le grand projet de l'Église est beaucoup plus apparent qu'en 1892, où sa formation était alors loin d'être complète. Et cependant, il est nécessaire de mieux comprendre ces premiers pas, tout spécialement à l'heure actuelle, alors que ceux qui veulent éliminer L'Église Mère ou la réduire à une organisation locale à Boston remanient l'histoire en extirpant de leur contexte historique des déclarations antérieures, s'efforçant ainsi de faire croire que la fondation de L'Église Mère n'était qu'une concession aux besoins de l'époque.

Un des arguments consiste à dire que l'Église de 1879 était entièrement différente de celle de 1892, toutes deux servant un but différent et toutes deux destinées à être dissoutes au bout de très peu de temps.

Mrs. Eddy elle-même a dit que l'Église du Christ, Scientiste, n'avait cessé d'exister depuis 1879Message to The Mother Church for 1900 1:9–15., qu'elle avait passé, sous l'impulsion spirituelle, par différentes phases d'organisation, de désorganisation et de réorganisation, pour s'acheminer vers sa forme définitive en tant que Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, avec ses filiales dans le monde entier.

Cela veut dire que les raisons d'être respectives de l'organisation de 1879 et de la réorganisation de 1892 telles qu'elles sont décrites aux pages 17 et 19 du Manuel de L'Église Mère sont toutes deux essentielles et complémentaires. L'une ne supplante ni n'annule l'autre. Toutes deux sont essentielles aux progrès de la mission de l'Église qui ne peut être séparée ni du caractère profondément chrétien de la découverte de Mrs. Eddy ni de son application toujours plus grande en tant que Vérité universelle et scientifique.

En d'autres termes, derrière l'histoire visible du développement de l'Église, on retrouve l'union intrinsèque du christianisme et de la Science si merveilleusement résumée dans Science et Santé: « Le christianisme du Christ est la chaîne de l'être scientifique réapparaissant dans tous les âges, maintenant sa conformité manifeste avec les Écritures, et unissant toutes les époques dans le dessein de Dieu. » Science et Santé, p. 271.

Pour tous les chrétiens, les événements quotidiens de l'existence exemplaire de Jésus, ses voyages, ses propos, ses guérisons, ainsi que sa crucifixion, sa résurrection et son ascension, faisaient partie du grand dessein de Dieu. De la même manière, et à leur mesure, tous les détails pratiques de la formation de L'Église Mère faisaient partie du plan que Mrs. Eddy percevait peu à peu pour la Science Chrétienne. Elle apprenait, pourrait-on dire, « sur le tas ». Certaines des tâches les plus terre à terre qu'elle eut à accomplir pour faire face aux besoins du moment lui ont apporté l'inspiration même qui amena l'Église plus près de son but, but qui est de guérir et de sauver « le monde du péché et de la mort » Manuel, p. 19., non pas simplement le Scientiste Chrétien individuel ou la communauté locale, mais le monde.

Ainsi, pendant toute l'année 1892, son premier souci fut la nécessité urgente d'encourager ses responsables à construire un édifice d'église dans le quartier de Back Bay à Boston qui concrétiserait L'Église Mère aux yeux du public. Ce problème apparemment de dimension locale fit ressortir l'un des aspects les plus importants du processus d'organisation de l'Église, savoir la reconnaissance du fait que le Conseil des Directeurs avait le droit d'entreprendre la construction de l'Église alors que les membres demeuraient une association religieuse non organisée, ce qui ouvrait ainsi ultérieurement la voie à l'abandon total d'un système de gouvernement par les membres de la congrégation locale qui eût été totalement inadapté à une église ayant des membres dans le monde entier.

Alors qu'elle était apparemment plongée dans les détails du moment, Mrs. Eddy se frayait un chemin grâce à son intuition spirituelle et non pas en suivant un programme d'action précis. Et ceci fut admirablement compris par la Cour suprême du Massachusetts lors d'une décision de justice de 1924, qui d'ailleurs reconnut la raison pour laquelle elle avait constitué le nouveau Conseil des Directeurs avant de former le nouveau corps des membres. Voici un extrait de la décision rendue par cette Cour:

« En 1892, son jugement passait apparemment par une période de transition, de développement ou d'évolution. Elle [Mary Baker Eddy] n'avait pas encore entièrement établi la forme précise de l'organisation ecclésiastique qui, dans son esprit, correspondrait le mieux à sa conception d'une église. Elle étudiait ce problème, mais n'était pas parvenue à une conclusion. Elle désirait donner un terrain pour y faire construire un édifice d'église. Elle déclara de façon parfaitement claire que les bénéficiaires de son acte de fidéicommis du 1er septembre 1892 devaient constituer un corps juridique connu sous le nom de “Conseil des Directeurs de la Science Chrétienne” en accord avec les termes d'une loi de l'époque qui régissait les associations cultuelles. » Dittemore versus Dickey, 249 Mass. 95, 144 NE 57 (1924).

Mrs. Eddy attachait beaucoup de valeur à cet article de loi du Massachusetts, mais rien ne suggère qu'elle ne voyait là autre chose que le meilleur moyen d'atteindre le but poursuivi à court terme. Elle était disposée à essayer une nouvelle formule juridique ou à essayer tout autre moyen légal qui permettrait à ses officiers d'église de commencer la construction de l'église, construction dont elle savait que l'heure était venue. Mais elle savait aussi qu'il était de première importance que le poids de la loi civile fût aussi léger que possible pour la nouvelle organisation d'église et l'article de loi en question répondait admirablement à cet objectif. Soixante-dix ans plus tard, le changement d'un seul mot dans le texte de la loi abolit la seule restriction qui limitait arbitrairement le choix des nouveaux membres destinés à remplir les postes vacants au Conseil des Directeurs, supprimant ainsi l'ultime obstacle au désir qu'avait Mrs. Eddy de faire de son Église une Église véritablement universelle. « Le Manuel et l'Église Universelle, » Héraut, août 1977, p. 336.

Certains Scientistes Chrétiens ont été troublés par ce changement d'un article de loi qui, selon eux, avait été considéré comme inspiré sous tous ses aspects par Mrs. Eddy. Mais son attitude à l'égard de la loi humaine était toujours pragmatique; elle respectait la loi, s'en servait dans la mesure où celle-ci pouvait soutenir l'activité de la loi divine, mais accueillait favorablement tout changement susceptible d'éliminer une contrainte arbitraire imposée à la liberté de culte. En 1892, écrivant à propos de certaines difficultés légales concernant la propriété du terrain qu'elle destinait à la construction d'une église à Boston, elle exposa clairement la base métaphysique sur laquelle tout le projet devait reposer:

« Il fallait que le fondement sur lequel notre église devait être bâtie fût dégagé de l'étreinte du pouvoir légal, et maintenant il devait être remis dans les bras de l'Amour, si nous ne voulions pas que l'on nous trouvât en train de combattre Dieu. » Écrits divers, p. 140.

Ces lignes ont revêtu une grande importance pour toute cette question de la construction d'église. C'était un aspect typique du radicalisme spirituel de Mrs. Eddy de la voir se servir de la pose de la première pierre de l'édifice de L'Église Mère pour rappeler à ses adeptes le caractère temporel — aussi bien qu'indispensable au niveau humain — de l'organisation de l'Église. Elle écrivit, dans son allocution pour cette modeste cérémonie: « L'Église, plus que toute autre institution, est de nos jours le ciment de la société, et elle devrait être le rempart de la liberté civile et de la liberté religieuse. Mais le temps vient où l'élément religieux, ou Église du Christ, demeurera le seul objet des affections et n'aura besoin d'aucune organisation pour l'exprimer. Jusque-là, cette forme de piété semble aussi nécessaire pour en manifester l'esprit que l'individualité pour exprimer l'Ame et la substance. » Ibid., p. 144.

Cette « forme de piété » n'a nulle part été aussi évidente que dans la sagesse spirituelle individuelle que Mrs. Eddy a démontrée en formant l'Église qu'elle allait laisser à ses adeptes. Pendant les dix-huit dernières années de sa vie, elle allait déverser sans fin sur cet « enfant » de sa révélation, amour, sollicitude, prière et soins les plus minitieux. Son œuvre en tant que Fondatrice ne doit pas être plus négligée ou méconnue que sa mission en tant que Découvreur de la Science chrétienne. Pour ceux qui se considèrent Scientistes Chrétiens mais se détournent du concept même d'une église « mère » organisée, la lamentation de Christ Jésus constitue un rappel plein de compassion: « Jérusalem, Jérusalem... combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » Matth. 23:37.

Le mois prochain: La structure de L'Église Mère

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / août 1983

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.