Existe-t-il une personne au monde qui ne se réjouisse à la perspective d'une période de vacances — ou même de quelques jours de détente loin du travail ? Une période de repos bien mérité est chose naturelle pour beaucoup de personnes. Ces périodes devraient être agréables, remplies d'occasions d'exprimer l'amour, de se distraire sainement par des activités inspirées par Dieu ou en profitant du calme pour réfléchir et méditer. Mais il se trouve que cela ne se passe pas toujours ainsi. Qu'est-ce qui tend à nous priver de la joie que peuvent apporter ces moments de détente ?
Ne serait-ce pas une estimation fausse de ce qu'est réellement le contentement ? La pensée fondée sur la matière voudrait nous imposer la croyance que nous ne pouvons être vraiment heureux que si nous nous conformons à ses critères de bonheur. Il en résulte une alternative: une perte de temps dans l'inactivité ou une suractivité gaspilleuse d'énergie.
Ni l'inactivité ni la suractivité ne peuvent réellement nous apporter le repos et la joie que nous attendons de bonnes vacances, ou de quelques jours de détente. Une activité qui repose a son origine en Dieu, le Dispensateur de tout bien. Nous la trouvons dans la mesure où nous nous considérons comme des expressions de Dieu. Si nous estimons par exemple que nous sommes des mortels ayant besoin d'un changement de rythme, de quelque chose de différent pour connaître une vraie détente, nous n'apprécions pas le bien qui est déjà nôtre en tant qu'idées de Dieu. En fait, nous ne sommes pas des mortels dépourvus, fatigués, solitaires, ayant besoin de quelqu'un ou de quelque chose « quelque part » pour nous remonter ou renouveler nos énergies. L'homme, notre identité réelle, est la complète expression de l'Entendement divin, Dieu. Il nous faut apprécier l'unité de l'homme avec Dieu; et ainsi nous commencerons à connaître toutes les caractéristiques d'une vie gouvernée par Dieu, et à en profiter.
Une de ces caractéristiques est une paix et une satisfaction constamment renouvelées. Mrs. Eddy nous dit dans Science et Santé: « L'être de Dieu est infinité, harmonie et félicité sans bornes. » Science et Santé, p. 481; En vérité nous sommes l'expression de Dieu et reflétons les qualités de Son être. Dieu fournit sans cesse à Son reflet, l'homme, des idées infinies caractérisées par la joie et l'activité agréable. Mais si nous n'avons pas encore découvert l'unité de l'homme avec Dieu, il se peut que nous soyons vaguement insatisfaits lorsque nous ne sommes plus en contact avec le travail qui nous absorbe régulièrement. Cette impression nous avertit de la nécessité de progresser spirituellement, d'utiliser nos loisirs d'une façon plus productive.
Pour quelqu'un qui aspire à une meilleure compréhension de la vie, l'activité égoïste est loin d'être rémunératrice. Que l'on passe son temps mollement allongé dans l'indolence ou que l'on poursuive anxieusement un idéal illusoire appelé « la belle vie », on ne peut pas ignorer indéfiniment le fait fondamental que le but réel de l'homme est de témoigner de la bonté et de la présence de Dieu qui inclut tout.
Finalement nous devenons insatisfaits de la poursuite d'activités improductives parce que de telles activités sont incompatibles avec ce que nous sommes réellement. Toute la nature de Dieu s'exprime dans une activité qui nous inspire spirituellement. Pour être heureux, pour nous sentir satisfaits et ragaillardis, nous devons exprimer la vitalité et la vigueur des idées justes émanant de Dieu. C'est pour cette raison qu'il est difficile de s'imaginer que Jésus ait jamais pu s'ennuyer. Il était toujours occupé honnêtement, laissant toujours son Père, l'Entendement divin, le gouverner. Sans aucun doute, son travail lui donnait satisfaction et repos.
Mais cela ne signifie pas que les réceptions amicales soient néfastes. Une rencontre entre amis ou une partie de tennis ou de natation peut représenter une merveilleuse expression de l'amour de Dieu dans notre vie. Et ces activités seront véritablement délassantes si elles émanent de notre désir d'exprimer Dieu en tout ce que nous faisons. « Profiter des bonnes choses n'est pas un mal, nous dit Mrs. Eddy, mais devenir les esclaves du plaisir en est un. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 197;
Nous devenons « les esclaves du plaisir » lorsque nous pensons que nous devons personnellement réaliser notre propre bonheur à l'aide d'une activité humaine. Il n'est pas nécessaire de faire de tels efforts pour être satisfait. Lorsque nous acquérons et vivons la véritable conscience de notre unité avec Dieu, le bonheur devient naturel.
Une jeune femme découvrit comment être heureuse d'une façon plus conséquente et naturelle. Elle avait grandi dans une famille trépidante, heureuse, où les week-ends se passaient en repas de famille, en voyages à la mer, en randonnées en voiture. Mais la situation changea; elle ne pouvait plus se réjouir de la perspective de ce genre d'activité et elle se sentit seule. En compensation, elle s'acharna à « faire quelque chose » pour chasser l'ennui de ces longues après-midi du dimanche. Les résultats furent loin d'être satisfaisants: argent dépensé inutilement et temps précieux gaspillé hors de chez elle.
Petit à petit les vérités qu'elle découvrit dans la Science Chrétienne commencèrent à prévaloir. Une participation active dans une filiale de l'Église du Christ, Scientiste, avait toujours été une partie essentielle de ses week-ends. Mais, dès lors, elle vit que ses activités devaient être fondées davantage sur la démonstration du véritable sens de l'Église. Mrs. Eddy décrit cet idéal spirituel dans Science et Santé comme « la structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède » Science et Santé, p. 583;. La jeune femme commença à s'interroger: « Cette activité est-elle réellement fondée ou bâtie sur l'idéal divin de la Vérité et de l'Amour ? Suis-je bien certaine que ce projet d'activité pour le week-end “repose sur le Principe divin et en procède” ? » Elle demanda aussi à Dieu de lui montrer ce qu'est la Vie véritablement bonne — la Vie divine !
Tout en priant pour faire taire la volonté humaine, elle écouta les directives de Dieu quant à la façon d'établir son week-end. Parfois elle fut amenée à faire un petit voyage, à aller au théâtre ou à inviter des amis à dîner. Mais plus souvent, vint le désir de tranquillité, de temps pour réfléchir profondément. Le résultat fut que la quiétude et le bonheur pénétrèrent sa conscience et son foyer. Les activités joyeuses, généreuses ne cessèrent pas, mais les exigences instantes de l'entendement humain d'avoir du bon temps disparurent complètement, en même temps que le sentiment de solitude quand il n'y avait rien de spécial à faire. La belle vie devint la vie joyeuse et satisfaisante résultant de son active démonstration de ce qu'est l'Église.
Nous pouvons tous nous recueillir, nous reposer et nous distraire dans la mesure où notre activité est stimulée spirituellement. Lorsque nous nous efforçons de vivre les qualités du Christ, le désintéressement, la maîtrise de soi, la douceur, alors les vagues impressions d'agitation disparaissent. Alors nous avons un aperçu de ce que Christ Jésus voulait dire lorsqu'il déclara: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » Matth. 11:28.