L'état propre à la création divine, c'est la perfection. Dieu a fait son travail, et notre travail de prière n'a d'autre utilité que d'apporter, graduellement, à la conscience humaine la réalisation de la perfection spirituelle.
Comment accomplir ce travail ? La vérité, c'est que seule la bonté divine, seul l'Esprit, constituent la réalité absolue. La Science Chrétienne nous indique ce fait spirituel derrière le décor matériel, et notre travail est le discernement dont parle Mrs. Eddy dans son interprétation du personnage biblique d’ « Élie »: « Prophétie... la Science Chrétienne, qui permet de discerner le fait spirituel de tout ce que voient les sens matériels... » Science et Santé, p. 585;
Par le travail et la prière, nous discernons la vérité spirituelle, nous démasquons l'irréalité de l'erreur et nous corrigeons le faux témoignage des sens physiques. Lorsque nous reconnaissons la vérité de l'être spirituel, parfait, nous dévoilons et rejetons la pensée erronée. Toutes les pensées qui laissent place à l'imperfection, à la matière et à l'erreur sont fausses, et le refus que nous opposons à la fausseté empêche ses effets de nous toucher.
Les sens physiques offrent un témoignage erroné. L'erreur des sens, pleine de suggestions, se reconnaît à la duplicité de l'hypothèse de départ selon laquelle le bien et le mal, l'Esprit et la matière existent simultanément.
Dans la mesure où cette vérité spirituelle est discernée, et où l'erreur est corrigée, dans cette mesure, la perfection spirituelle se manifeste dans notre vie: nous appelons cela une démonstration de la Science Chrétienne. C'est la perfection spirituelle que nous démontrons, du moins dans une certaine mesure.
Plus nous plongeons profondément dans la vérité spirituelle de l'être, et plus notre travail et notre prière deviennent efficaces. Il se peut que ces deux termes nous semblent synonymes, mais peut-être une nuance existe-t-elle entre eux. On pourrait en effet considérer que la prière renvoie davantage à la tranquillité de la conscience, tranquillité grâce à laquelle nous apprenons à écouter le murmure doux et léger de la Vérité; par contre, la notion de travail mental renverrait plus précisément à l'activité qui consiste à distinguer entre les suggestions des sens physiques et les pensées inspirées, pensées permettant de mettre en lumière la vérité de la parfaite harmonie. Ce travail est l'activité qui consiste à reconnaître et à garder présente à la pensée la perfection spirituelle, et à rejeter l'erreur.
Séparer l'erreur de la vérité est un acte qui revêt une grande importance, car il amène l'harmonie. Moyens permettant de résoudre tant les difficultés individuelles que collectives, le travail et la prière représentent la meilleure façon d'employer notre temps, l'investissement le plus sûr. La guérison métaphysique requiert de la discipline. En effet, un mode de penser erroné, tourné vers la matière, tendrait à accaparer notre attention et à nous entraîner dans des activités matérielles.
Nous devons bien sûr remplir nos obligations et accomplir tout ce qui est nécessaire dans notre métier et notre vie quotidienne; mais rien n'est aussi efficace que le travail qui, s'élevant, se transforme en prière chrétiennement scientifique. Il rend efficaces jusqu'aux tâches que nous sommes enclins à qualifier de matérielles. Nous pouvons aborder avec des qualités spirituelles tout travail légitime, entrepris avec de bons mobiles: notre travail sera d'autant plus efficace que nous verrons et exprimerons davantage ces qualités au lieu de nous en tenir aux objets et aux personnes matérielles.
Grâce à notre travail de prière, nous avons des idées de Vérité. Chaque idée de Vérité est omnipotente, et la Vérité, pensée, ne reste jamais sans effet.
Mais cet effet, parfois, ne se produit pas comme nous l'attendions. En est-il ainsi parce que nous avons préjugé du résultat ? Nous ne devrions pas nous servir de la métaphysique pour réaliser nos désirs personnels; nous devrions laisser au contraire la métaphysique se servir de nous pour établir la Vérité, à la manière de la Vérité, même si cette manière va à l'encontre de nos conceptions personnelles. La mise en application de la Vérité nous fait croître en spiritualité en sorte que nous devenons moins centrés sur nous-mêmes, mais davantage centrés sur Dieu, dans notre pensée et dans nos désirs.
Il nous est possible de prier pour nous-mêmes, pour le monde et également pour qui nous a demandé de l'aider. Lorsqu'il s'agit d'un travail fait de façon spécifique, dans un cas précis, pour une personne donnée, il nous arrive alors souvent de parler de traitement. Nous pouvons employer des arguments au cours du traitement, mais l'argument n'est pas le facteur de guérison en soi; il a pour objet d'ouvrir la conscience à la manifestation spirituelle de la totalité de Dieu, le bien.
Gardons-nous de surestimer comme de sous-estimer l'erreur. Ne tenir aucun compte de l'erreur, ce n'est pas la maîtriser. En effet, maîtriser l'erreur, c'est la dévoiler, non pour en faire une réalité, mais pour voir l'absolue fausseté de ses revendications. Une fausse prétention cesse d'être une prétention, et ce n'est que lorsque, spirituellement, nous voyons l'irréalité absolue de cette prétention et que son évidence a disparu, que nous avons maîtrisé l'erreur.
Le fait de veiller sur notre pensée fait partie de la guérison métaphysique. Christ Jésus a souligné l'importance de la vigilance lorsqu'il a déclaré: « Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez. » Marc 13:37. Si nous ne veillons pas, notre expérience reflétera l'amalgame désordonné des phases, des états et des rêves de l'entendement mortel. Le recours quotidien aux vérités curatives de la Science Chrétienne nous protège de ces rêves et nous conduit dans la réalité de la perfection spirituelle, qui se manifeste de plus en plus dans notre vie.
