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L'aventure ininterrompue

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1979


Il y a quelques années, j'avais une petite chienne pékinoise d'une vitalité débordante. Un matin, dans Kensington Gardens, à Londres, elle s'amusait énormément à pourchasser des pigeons presque aussi gros qu'elle !

Sur une berge inclinée du lac Serpentine (un grand lac artificiel), elle leva un pigeon bien dodu et lui donna la chasse avec ardeur. L'oiseau, judicieusement, prit son essor, mais Yu-Tu, museau en l'air et ne quittant pas le pigeon des yeux, continua de la poursuivre en une course effrénée. Alors que l'oiseau s'envolait au-dessus du lac, la chienne, sans y prêter la moindre attention, entra dans le lac. Sa poursuite l'occupait tellement qu'elle se rendit à peine compte qu'elle avait quitté la terre ferme; et c'est ainsi qu'elle apprit à nager !

Je me souviens qu'à cet instant, j'ai eu en un éclair la vision que c'est ainsi que la Vie se révèle à nous. Nous avons le regard fixé sur un but. Notre but, c'est l'ascension spirituelle — suivre Christ Jésus dans la voie de la libération progressive de toute dépendance vis-à-vis de la matière et découvrir que nous sommes les idées purement spirituelles de Dieu, la Vie divine, ou l'Entendement. Nous ne quittons pas des yeux ce but. Que nous vivions dans ce pays-ci ou dans celui-là, dans une maison de retraite ou dans un hôtel, dans notre maison personnelle, dans un appartement ou une chambre ou même dans le prétendu « ici-bas » ou dans « l'au-delà », tout cela est d'une importance secondaire. Ce qui est vraiment important, c'est ceci: sommes-nous sur le chemin de l'ascension ? Marchons-nous sur les traces de notre Maître, qui a dit: « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » Jean 8:12;

Explorons-nous ?

Sommes-nous, quel que soit notre âge, des explorateurs pour qui « l'horizon s'élargit,/ [qui] marchent d'un pas libre et fort » ? Découvrons-nous « la Vie [qui] a fait s'enfuir la mort, la Vie, en qui tout refleurit » ? Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 218;

Nous paraissons exister dans le temps, mais en fait, nous vivons dans l'éternité. Indépendante de la croyance à l'arbre de la connaissance du bien et du mal (voir Gen. 2:9), la vie réelle est la compréhension que Dieu a créé l'homme à Sa ressemblance et qu'Il lui a donné la domination. Humainement, nous semblons avoir nos bons et nos mauvais jours. Il n'en reste pas moins que Dieu, la Vie, est la lumière perpétuelle, le bien continu, paraissant se dérouler à la seule conscience humaine, mais étant maintenant et éternellement l'Unique, le Tout-en-tout, le Je suis.

Nous exprimons ce Je suis dans la mesure où nous le comprenons. C'est du point de vue de notre coexistence avec Je suis que nous pouvons revendiquer notre existence spirituelle, en sorte que nous pouvons dire avec un courage plein d'humilité — et c'est là une aventure toute de noblesse et de douceur — j'aime parce que Dieu, le grand Je suis, est Amour. Je suis heureux parce que Dieu est Ame. Parce que Dieu est Esprit, je peux démontrer que ma pensée est spirituelle. Parce que Dieu est Entendement, je suis intelligent et doué d'une mémoire parfaite. Parce que Dieu est Principe, je puis exprimer la stabilité. Et je puis exprimer mon individualité, qui est unique, car Dieu est Vie.

Nous sommes tous ensemble occupés à cette affaire qu'est l'existence réelle; mais il n'en reste pas moins que chacun doit suivre sa propre route. Nous pouvons nous encourager l'un l'autre par une sollicitude et une appréciation mutuelles, mais chacun doit chercher et découvrir de la manière qui lui est propre, il doit lui-même utiliser l'Amour divin, car le salut est individuel. Le courage et le rayonnement de notre vie consistent en ceci: chacun, dans le secret de sa propre conscience, s'efforce de trouver son union, ou unité, avec la Vie divine.

Nous pouvons étudier la Bible et les œuvres de Mrs. Eddy, lire les périodiques de la Science Chrétienne, assister aux conférences et participer aux activités de l'église; mais la lutte intime et individuelle, l'examen de soi fait sans complaisance et la revendication hardie mais humble et insistante de notre filialité divine, c'est tout cela qui vivifie notre existence et nous entraîne à progresser, sans peur, sans dévier et de façon régulière.

Shakespeare a écrit dans Jules César: « La faute, cher Brutus, n'est pas dans nos étoiles, mais en nous-mêmes dont nous sommes les esclaves. » Et je me souviens du choc salutaire que j'ai ressenti en découvrant cette phrase tonifiante écrite par Mrs. Eddy dans l'article d'Écrits divers intitulé « Le chemin »: « Les ténèbres mentales sont l'erreur dénuée de sens, elles ne sont ni intelligence ni pouvoir, et leur victime est responsable de leur présence supposée. » Écrits divers, p. 355; Il est bon de se rappeler que la dépression n'est qu'un état hypothétique en présence duquel nous ne sommes pas désarmés.

De tels passages font descendre de son piédestal la crainte du magnétisme animal ou mauvaise pratique mentale. Non que nous n'ayons pas à nous occuper de ces sortes de choses, mais nous pouvons — et même nous devons — les traiter comme n'étant rien, des illusions prétendant faussement à la réalité, et qui ne peuvent nous nuire que si nous y ajoutons foi et les redoutons. Elles constituent un mensonge contre le Très-Haut et nous les remplaçons par une compréhension ferme de l'omnipotence omniprésente de Dieu.

Lorsque nous sommes assaillis par l'impression que nous vieillissons ou que nos possibilités sont limitées, il ne sert de rien de nous contenter de blâmer la croyance mondiale à la naissance, à la maturité et au déclin. Il est préférable d'affirmer qu'en fait nous vivons, maintenant même, dans les cieux de l'amour de Dieu et de la continuité de la Vie. Alors, tout comme la petite chienne qui courait après le pigeon, nous ne nous mettrons pas en peine des circonstances matérielles. Nous les remarquerons à peine dans le bonheur de commencer à démontrer la Vie éternelle, chaque jour, progressivement, là même où nous sommes.

Est-il nécessaire de changer de scène ?

La suggestion mentale aggressive peut se révéler très cruelle, aussi devrions-nous déclarer qu'elle est irréelle dès qu'elle commence à chuchoter. Par exemple, si nous sommes d'un âge avancé et que nous vivions seul, la suggestion peut nous murmurer que tout serait plus facile si nous vivions dans une maison de retraite où l'on s'occuperait de nous, ou, au contraire, si nous sommes dans un tel établissement, que tout serait plus facile si nous étions chez nous sans tous ces gens autour de nous, ou encore, si nous vivons chez nous avec quelqu'un qui prend soin de nous, que cette personne n'est pas celle qui convient !

En fait, nous avons tous presque les mêmes problèmes à résoudre quel que soit l'endroit où nous nous trouvons et notre problème majeur, c'est toujours le moi mortel. Le chemin qui nous conduit vers les hauteurs spirituelles est un chemin droit, resserré, et il exige que nous soyons très actifs. Les circonstances humaines ne peuvent pas, par elles-mêmes, le rendre plus facile ou plus difficile. Cessant de trouver des excuses à notre incapacité de vivre pleinement notre vie, nous ferions mieux de nous embarquer dans l'aventure magnifique qui consiste à vivre pour aimer et à aimer pour vivre.

S'il advenait que, à un âge avancé, nous ayons besoin de recevoir temporairement des soins spéciaux, nous pourrions être suffisamment humbles pour les accepter de bonne grâce et suffisamment courageux pour les abandonner, dès que possible, bien qu'avec beaucoup de gratitude.

Dans notre vie, faisons-nous preuve d'affection, de fidélité et d'activité ?

Utilisons les vérités spirituelles que nous apprenons et traduisons-les de façon concrète dans notre vie humaine, mettant ainsi en lumière la coïncidence du divin et de l'humain. Gravissons la montagne de la transfiguration afin de discerner l'éternité de la Vie et la disparition du temps, puis, dans les vallées de l'existence humaine — que nous soyons ou non dans une maison de retraite — maintenons actif l'amour, porteur de guérison, que nous éprouvons envers l'humanité, et tout particulièrement envers ceux qui nous entourent. Envisageons carrément le sens de cette déclaration de Mrs. Eddy: « Le Scientiste Chrétien est seul avec son propre être et avec la réalité des choses » Message to The Mother Church for 1901, p. 20;, tout en nous souvenant qu'elle a également dit: « L'humanité pure, l'amitié, le foyer, la réciprocité de l'amour apportent à la terre un avant-goût du ciel. Ils unissent les joies terrestres et les joies célestes, et ils les couronnent de bénédictions infinies. » Écrits divers, p. 100;

Christ Jésus, notre grand Modèle, a marché seul avec Dieu, mais quel ami il a été pour l'humanité ! Avant la crucifixion, il a prié en ces termes: « Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie parfaite. » Jean 17:13.

Dans la mesure où nous le suivons en faisant preuve dans notre vie d'affection, de fidélité et d'activité, nous marchons avec lui dans le chemin enrichissant de la pensée ascendante, ne nous souciant guère du « où » et du « quand », mais acceptant avec gratitude les bénédictions présentes qu'apporte le déroulement de la Vie ininterrompue.

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