Une étudiante qui rentrait à la maison pour la période de Noël rencontra une violente tempête de neige alors que le train approchait de sa destination. Une camarade de classe l’accompagnait qu’elle avait invitée à passer les vacances de Noël chez elle. Des vents puissants avaient formé de hautes congères. Des poteaux téléphoniques étaient arrachés. Un peu partout, de nombreuses voitures étaient immobilisées le long des routes couvertes d’une épaisse couche de neige.
Il avait été prévu que le père viendrait les chercher à la gare et les emmènerait à la maison, à environ treize kilomètres. L’amie exprima la crainte que peut-être le père le n’allait pas réussir et qu’il leur faudrait passer la nuit dans une salle d’attente sombre et glaciale. « Ne t’en fais pas, dit l’étudiante, il sera là. »
Et il était là ! Sachant que certaines des routes en lacets auraient été difficiles en voiture, sinon impossibles, le père avait attelé un vieux traîneau entreposé dans une grange et inutilisé depuis des années. Par endroits, pour éviter les dangers de la route, il avait coupé à travers champs. Mais il avait réussi.
Quand on lui demanda plus tard pourquoi elle n’avait pas douté que son père viendrait la chercher, l’étudiante répondit: « Mais pourquoi ? Je savais bien qu’il serait là. » Et lorsqu’on interrogea le papa, demandant pourquoi il avait pris des mesures si désespérées, risquant de toucher des lignes à haute tension, traînant au sol, il répondit tout simplement: « Je savais qu’elle s’attendait à ce que je sois là. »
Un tel rapport inébranlable entre père et enfant a sa corrélation spirituelle. La prière efficace inclut l’expectative du bien. Nous nous attendons à un Père qui « sera là ». Mais prière est un mot qui est souvent mal compris ou mal employé. Ce n’est pas une clé magique qui ouvre un entrepôt où tous nos désirs humains peuvent être satisfaits. La prière en Science Chrétienne est cette sûre communication que l’on ressent profondément et qui nous rapproche de notre Père, Dieu; qui nous rapproche de l’Entendement divin, la source de tous les biens qu’Il nous dispense pour répondre à tous nos besoins humains. L’expectative conduit à cette réponse et à cette dispensation toujours présentes de l’Entendement.
La prière scientifique montre l’homme en tant qu’image et ressemblance de Dieu, Esprit. Il est compris comme existant en Dieu, dans le bien seulement. Comparons la chose avec l’art du sculpteur, pour nous aider à comprendre comment cette prière se réalise. Lorsque le sculpteur, à partir d’un bloc de pierre, se met à l’œuvre, l’image taillée se trouve-t-elle vraiment dans la pierre ? Elle existe uniquement dans l’entendement, elle est le produit de la pensée de l’artiste. Il cisèle et élimine tout ce qui ne ressemble pas au modèle, jusqu’à ce que la ressemblance apparaisse. Il garde à l’esprit, clairement et dans l’expectative, l’image à laquelle il est en train de donner forme.
Il en est de même de la tentative humaine de représenter la gloire divine. Si la dissemblance appelée maladie, discorde, malhonnêteté, peur, s’attache au modèle, c’est que l’on ne maintient pas assez l’image divine en pensée. Et il faut continuer à tailler. On y parviendra en comprenant l’irréalité de la discorde et du mal, et la réalité de la perfection dans l’Esprit. Et l’Entendement tient toujours le modèle parfait à notre disposition. Mrs. Eddy nous dit: « Nous sommes tous des sculpteurs, et travaillons à des formes diverses, modelant et ciselant la pensée. » Un peu plus loin elle déclare: « Que le désintéressement, la bonté, la miséricorde, la justice, la santé, la sainteté, l’amour — le royaume des cieux — règnent au-dedans de nous, et le péché, la maladie et la mort diminueront jusqu’à ce qu’ils disparaissent finalement. »Science et Santé, p. 248;
S’attacher mentalement au seul et vrai modèle spirituel de l’homme à la ressemblance de Dieu et s’attendre à ce qu’il façonne au mieux notre existence, constitue la pratique de la Science Chrétienne. Ainsi nos pensées sont fortifiées par le pouvoir divin — et par sa preuve. Nous ne pouvons pas avoir deux modèles — l’un spirituel et parfait, l’autre matériel et imparfait. Tant que nous croyons qu’il y a quelque chose à guérir, il y a et il y aura quelque chose à guérir. Un changement de base dans la pensée doit précéder un changement dans notre corps et notre expérience.
Des erreurs de concepts opposent souvent au changement une résistance obstinée. Mais lorsque l’on s’attache fermement aux faits relatifs à l’être réel de l’homme et que l’on réalise que tout ce qui est dissemblable à Dieu est une illusion, alors on élève le problème jusqu’au plan mental où l’on peut agir — où l’Entendement, Dieu, opère et est suprême. En adhérant aux faits divins, on devient une loi à soi-même — mentalement et physiquement.
La Science Chrétienne enseigne que le corps charnel, notre concept matériel du moi, est en fait une image purement mentale, la manifestation de concepts mortels. Par conséquent c’est strictement à partir de cette atmosphère mentale que l’on doit travailler pour le corps — et l’améliorer. Comment ? Mrs. Eddy écrit: « Lorsque l’illusion de la maladie ou du péché vous tente, attachez-vous fermement à Dieu et Son idée. Que rien hormis Sa ressemblance ne demeure dans votre pensée. »ibid., p. 495; L’homme, qui n’est jamais soumis au péché, à la maladie, et à la mort, constitue cette ressemblance.
Il devrait être clair, par conséquent, que l’on commence sa démonstration en ayant pour point de vue, comme base de pensée, Dieu parfait et Son homme parfait. L’expectative spirituelle consiste à s’en tenir à cette vérité de l’être. C’est à ce point que la perspective humaine (relative) reflète le spirituel (absolu) — et devient le point de dissolution pour ce qui est dissemblable à Dieu. Saint Paul parle de « l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé ». Col. 3:10;
En ressuscitant Lazare, Christ Jésus donne un merveilleux exemple de l’attitude juste et pleine d’expectative qu’il faut avoir dans la prière. Lorsque Jésus, au lieu des pleurs et de l’affliction des parents, commanda d’ôter la pierre du tombeau, Marthe, la sœur de Lazare, déclara que celui-ci était mort depuis quatre jours. Le récit des Écritures nous dit que Jésus remercia Dieu avant qu’il y eût quelque évidence extérieure pouvant indiquer que sa prière allait être exaucée. Il « leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. » Plus loin nous lisons: « Ayant dit cela, il cria d’une voix forte: Lazare, sors ! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes. » Jean 11:41, 43, 44;
Cet exemple de notre Maître montre comment l’expectative spirituelle peut conduire à la régénération qui doit se dérouler dans notre propre expérience humaine. Une pensée pleine d’expectative constitue le premier pas vers l’élimination du mal dans notre conscience tandis qu’elle prépare le chemin menant à la spiritualisation de notre pensée — permettant ainsi à un concept divin d’y pénétrer.
Dans le processus de la transfiguration spirituelle, l’expectative en éveil peut réellement constituer un élément de soutien. Une réelle expectative spirituelle — une profonde et sincère expectative du bien — exclut nécessairement la présence ou la possibilité de quoi que ce soit de mal. Et renforcée par un concept clair du réel moi spirituel, une telle expectative nous amène à renaître spirituellement, à revêtir le nouvel homme. Nous sommes encouragés par ces paroles de notre Maître: « Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » v. 40.