La pensée mortelle n’est pas consciente du fait qu’elle aperçoit ses propres images de pensée qu’elle construit elle-même et qui lui apparaissent en tant que matière douée de vie. Les mortels s’identifient à ces images. Ils les acceptent comme réelles et présument incorrectement que ces images font leur apparition sous forme d’expériences qui leur viennent du dehors. Il s’en suit que la pensée mortelle, matérielle, réagit d’une manière correspondante et prend pour la réalité ce qui en fait n’est actuellement qu’une suggestion.
Les sens physiques à travers lesquels les mortels observent leurs propres images mentales ne sont eux-mêmes pas autre chose qu’une construction de ce concept errant de la vie dans la matière. C’est ainsi que les sens corporels se déçoivent eux-mêmes. Ils transmettent une évidence, laquelle étant matérielle, est fausse. Ils ne savent pas percevoir la Vérité ou faire une attestation véridique. La Vérité et son évidence spirituelle n’est perceptible qu’au sens spirituel. Le sens spirituel est une faculté de l’homme qui repose dans l’Esprit divin et qui en émane. Mrs. Eddy nous dit que « nous entendons l’Esprit, Dieu, lorsque les sens se taisent. » Science et Santé, p. 89;
L’apôtre Paul écrivit: « Nous marchons par la foi et non par la vue. » II Cor. 5:7; N’est-ce pas là une admonition d’agir sur base de la foi, de ne mettre aucune confiance dans l’évidence matérielle et d’en faire découler nos actions ? Nous devrions être sur nos gardes de ne pas réagir aux pensées matérielles, mais d’agir, de nous conduire, en accord avec les paroles de Paul, de « marcher par la foi », non par la vue qui accepte les suggestions effrayantes et alarmantes comme réelles.
Le serviteur d’Élisée marchait par la vue et non par la foi quand il vit l’armée syrienne qui assiégeait la ville. Sa réaction fut typique de la pensée matérielle mortelle, ce que Mrs. Eddy désigne comme l’entendement mortel. La Bible nous dit qu’il s’adressa anxieusement à Élisée en ces termes: « Ah ! mon seigneur, comment ferons-nous ? » II Rois 6:15; L’entendement mortel veut réagir à l’apparence physique.
Élisée, l’homme de Dieu, savait que l’évidence matérielle est fausse. Il voyait l’évidence spirituelle de l’omniprésence et de l’omnipotence de l’Esprit, Dieu, et il dit à son serviteur: « Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux. » Et Élisée adressa cette prière à l’Éternel: « Éternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie. » Et nous lisons que « l’Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisée. »
Mrs. Eddy pose la question: « Comment un chrétien, ayant l’évidence plus forte de la Vérité qui contredit l’évidence de l’erreur, peut-il tenir celle-ci pour réelle ou vraie, soit sous forme de maladie, soit sous forme de péché ? » Science et Santé, p. 353; La Science Chrétienne révèle que les idées spirituelles du divin Principe créateur et les objets matériels de la perception des sens sont des opposés qui ne peuvent se mêler.
Il n’y a pas deux mondes — un monde spirituel et un monde matériel. Ce que perçoivent les sens matériels est une caricature de l’original. Si notre concept des choses perd quelque mesure de matérialité, la distortion s’amenuise et nous entrevoyons des aspects partiels de la réalité. C’est la beauté de la fleur qui en constitue la réalité; sa matérialité supposée et l’apparence de se flétrir qui en dérive constitue la distortion. Mrs. Eddy déclare: « Chaque croyance matérielle suggère l’existence d’une réalité spirituelle, et si les mortels sont instruits concernant les choses spirituelles, on verra que la croyance matérielle, dans toutes ses manifestations, une fois renversée, se trouvera être le type et la représentation de vérités sans prix, éternelles, et juste à notre portée. » Miscellaneous Writings, p. 60;
En réalité, nous n’errons pas entre deux mondes. Il n’y en a qu’un seul, le monde spirituel — un Dieu parfait et Son expression parfaite, harmonieuse et éternelle. Ce qui apparaît comme un monde matériel est un monde d’illusion, une ombre, un mensonge, rien du tout. Nous n’avons pas à surmonter un monde matériel, mais c’est la croyance à un monde matériel ou son acceptation qui est à surmonter. La conscience humaine devient une transparence pour le Divin dans la mesure où cela se fait.
Pour Christ Jésus qui manifestait l’esprit du Christ d’une manière si parfaite, même le dernier ennemi, la mort, n’était rien autre qu’une fausse apparence de pensée matérielle et mortelle. Pour lui la fille de Jaïrus n’était pas morte, même si les gens se moquaient de lui quand il dit: « L’enfant n’est pas morte, mais elle dort. » Marc 5:39. Il savait que Dieu était son Père et sa Mère, et que Dieu ne cesse jamais d’exister et d’être conscient de Sa création, d’aimer Sa création et chaque expression individuelle de cette création. Il chassait toutes pensées d’opposition. Le compte rendu de l’Évangile de Marc dit qu’ « ayant fait sortir tout le monde, il prit avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui l’avaient accompagné, et il entra là où était l’enfant. » Et la vie et la santé de la jeune fille furent rétablies.
La Science Chrétienne a réintégré le christianisme primitif. Par lui nous apprenons à « marcher par la foi », à voir au travers des illusions des apparences matérielles, à accepter l’évidence spirituelle de la création divine, parfaite et harmonieuse, et à agir en conséquence. C’est à la mesure de notre fidélité à la vision spirituelle acquise par la Science Chrétienne que nous faisons l’expérience de l’harmonie ici et maintenant.