: Le garçon avec qui je sors en ce moment est tellement mou ! (Elle grignote un sandwich avec deux amis qu’elle vient de rencontrer.) Je l’aime beaucoup. Nous avons la même conception des choses. Il est brillant en maths. Mais il a une frousse de s’engager. Je me demande si c’est le genre de garçon que je devrais épouser...
: J’avais le sentiment qu’avant de me marier je devais arriver à pouvoir dire honnêtement: « Même si je ne me marie pas, je serai quand même heureux ! »
Jeannette: Je ne suis pas sûre de pouvoir jamais dire ça !
Renaud: D’accord, ce n’est pas facile. Mais tu sais, on peut se trouver dans une foule et se sentir quand même tout seul. Ou bien, si tu es sortie avec plusieurs garçons pendant quelque temps sans cependant avoir jamais été vraiment heureuse, est-ce que ça ne montre pas que le bonheur, ce n’est pas simplement d’être avec d’autres gens ? C’est un sentiment que l’on ressent, tout comme la gratitude, l’honnêteté ou le courage.
Jeannette: Même quand je suis seule, je sais ce que sont l’honnêteté et le courage, mais quant au bonheur, c’est tout de même différent !
: Pas forcément !
Renaud: Dans mon cas, je voulais arriver à comprendre que mon bonheur ne devait pas nécessairement dépendre des autres. Je savais que Dieu est le créateur de toutes choses, qu’Il est Entendement, intelligence suprême, d’où émane chaque idée et chaque qualité justes, et j’avais accepté que ma véritable identité se compose de ces idées et de ces qualités justes.
Jeannette: Bonté divine ! Mais en quoi est-ce que ça va m’aider à trouver un mari ?
Renaud: Eh bien, un compagnon, une compagne, le bonheur, ce sont des idées, des concepts qui appartiennent à chacun de nous.
Jeannette: Ça va, je connais toute cette musique en Science Chrétienne. Mais comment parvient-on à concrétiser cela dans l’existence ? C’est bien d’avoir un concept, mais moi c’est quelqu’un, une personne, qu’il me faut !
Renaud: Je veux dire, je me suis rendu compte qu’avant de pouvoir faire un bon mariage je devais apprendre à ne dépendre que de Dieu seul et non de quelqu’un d’autre pour trouver le bonheur. Je devais parvenir à un sentiment de plénitude parce que c’est ainsi que Dieu m’avait créé.
Jeannette: Es-tu sûr de ne pas avoir un tout petit peu de préjugés contre le mariage ?
Marcelle: Pas du tout ! Il m’a épousée, tu sais ! Ce que Renaud veut dire, c’est que notre existence est le résultat de nos pensées. Dépendre de la réaction de quelqu’un d’autre ou compter sur le hasard pour rencontrer la personne qui convient, tout ça peut nous donner un assez vif sentiment d’insécurité.
Renaud: Je ne rejetais pas l’idée du mariage, mais je savais que ce sentiment de plénitude était un état mental, un état spirituellement mental. Je savais qu’un concept correct de moi-même et des autres me donnerait toute la satisfaction et tout le bonheur ici-bas. Le mariage paraissait être ce qui me convenait le mieux sur le plan humain.
Jeannette: A moi aussi le mariage semble être ce qui me convient le mieux, mais j’ai l’impression que je n’y arriverai jamais !
Renaud: Pour moi c’était pareil. Alors j’ai décidé que si je voulais trouver une fille possédant certaines qualités, comme un sens d’appréciation, de la tendresse, de la joie et de l’intelligence, il fallait que j’exprime moi-même ces qualités.
Marcelle: Ces qualités n’émanent pas de nous cependant. Nous ne faisons que de les refléter. Elles proviennent du pouvoir créateur, l’Être Suprême, Dieu.
Renaud: Alors en fait ce que je recherchais vraiment, c’était quelqu’un qui avait un profond amour pour Dieu. Je me dis que si je désirais qu’une fille avec un si grand amour pour Dieu m’épouse moi, je ferais bien d’être sûr que moi aussi j’aime Dieu. Je serais alors digne de quelqu’un exprimant ces mêmes qualités et j’attirerais également quelqu’un de semblable.
Jeannette: Tout ça, ça risque de prendre longtemps !
Renaud: Pas nécessairement ! Mais le temps n’était pas mon principal souci. Il m’importait plus de trouver la base solide d’un mariage heureux en découvrant vraiment mon identité spirituelle.
Jeannette: Tu ne t’es jamais senti seul pendant tout ce temps ?
Renaud: Oh, parfois ça n’allait pas très bien... Mais pour y faire front j’essayais d’apprécier les amis que Dieu me donnait chaque jour. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de gens qui manifestaient cette même spiritualité à laquelle j’essayais d’atteindre. Il en est résulté quelques liens d’amitié fantastiques. Ils ne m’ont pas conduit à trouver tout de suite une épouse, mais ils répondaient à mes besoins à ce moment-là.
Jeannette: Une question continue à me tracasser cependant. Tu te souviens de l’endroit dans le chapitre sur le Mariage dans Science et Santé où Mrs. Eddy dit: « Il faut des goûts, des mobiles et des aspirations qui s’harmonisent pour former une amitié heureuse et permanente » ? Science et Santé, p. 60; Eh bien, je suis d’accord avec ça. Mais j’ai déjà l’impression d’avoir des intérêts et des buts spirituels plus élevés que la plupart des garçons que je connais. Si je continue à les poursuivre, mon choix possible va vraiment s’amenuiser !
Renaud: Tu oublies peut-être une chose. Dans la création de Dieu qui se compose d’idées, rien ne manque, et tous les individus sont harmonieusement apparentés. C’est un fait maintenant, que nous le voyions ou non.
Jeannette: Je reconnais que je n’en suis pas très consciente.
Renaud: Voilà où la prière intervient: non pour obtenir quelque chose que nous n’avons pas encore, mais pour prendre conscience de ce que nous avons en ce moment même. Il semble que la plénitude de l’être apparaît petit à petit, mais elle est déjà entièrement révélée.
Marcelle: La création doit être complète. Autrement, pourquoi Christ Jésus aurait-il dit à ses disciples: « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir » ? Marc 11:24. ou comme l’affirme catégoriquement la New English Bible (La Nouvelle Bible anglaise): « Croyez que vous l’avez reçu et cela vous appartiendra. »
Jeannette: Tu veux dire que je devrais croire que j’ai déjà un mari ? Je n’aimerais pas donner l’impression d’être sceptique, mais...
Renaud: Il s’agit de comprendre qu’en tant qu’expression de Dieu tu possèdes toutes les qualités spirituelles, comme le bonheur, l’amour et la joie de partager, qu’un mari, selon toi, t’apporterait. Tu trouveras alors le compagnon qui te conviendra le mieux.
Jeannette: Zut, il est tard ! Je dois me dépêcher ! Merci pour les bons conseils ! Au revoir !
Marcelle: Il faut apparemment beaucoup de foi avant de trouver la personne qui convient.
Renaud: Hé oui... J’espère qu’elle a compris. Si elle recherche vraiment une union profonde qui continuera à se développer tout autant après la cérémonie du mariage qu’avant, la Science Chrétienne peut lui être d’un grand secours.
Marcelle: Alors, ne sommes-nous pas toujours à la recherche de celui ou celle qui conviendra ? Je veux dire par là, à la recherche d’un meilleur concept de nous-mêmes et des autres ?
