On était au milieu de la semaine. Une vingtaine d’équipes de natation avaient été invitées à une rencontre interscolaire qui allait avoir lieu pendant le week-end. Comme il n’y avait pas assez de qualifiés dans mon équipe et que c’était une rencontre exceptionnelle, on m’avait inscrit dans deux épreuves consécutives.
Ma première course ce jour-là, c’était un 200 yards 4-nages; ma seconde un 400 yards nage libre, la plus longue permise en compétition scolaire. Il s’agissait là, de l’avis général, de deux des plus dures épreuves du genre, à tel point que je n’avais jamais entendu parler de quelqu’un d’ainsi inscrit consécutivement. Ça paraissait extrêmement difficile.
Un ou deux jours avant la réunion, je commençai à me sentir tout tendu. Tension, raideur, cette sorte de choses constitue un gros handicap dans n’importe quel sport, en natation surtout. On ne peut tout simplement pas nager comme il faut quand on est sous tension.
Quoi qu’il en soit, au lycée on parle beaucoup de décontraction: tout le monde dit: « Il faut se détendre. » Quand j’interrogeais quelques personnes là-dessus, elles me répondaient plus ou moins: « Il faut se détendre les muscles » ou bien « Il faut simplement se laisser aller ou se décontracter. » Eh bien, ça ne m’aidait pas du tout. Chaque fois que j’essayais de me relâcher, j’avais les muscles encore plus raides ! Puisque ça ne marchait pas pour moi, il fallait donc que j’essaie de trouver une meilleure méthode.
Je songeai à cet énoncé de Mary Baker Eddy: « Quand nous cherchons dans le corps le plaisir, nous y trouvons la douleur; la Vie, nous y trouvons la mort; la Vérité, nous y trouvons l’erreur; l’Esprit, nous y trouvons son opposé, la matière. Maintenant faites le contraire. Détournez votre attention du corps pour contempler la Vérité et l’Amour, le Principe de tout bonheur, de toute harmonie et de l’immortalité. Fixez votre pensée fermement sur les choses permanentes, bonnes et vraies, et vous les ferez entrer dans votre expérience dans la mesure où elles occuperont vos pensées. » Science et Santé, p. 260;
Et je substituai ma propre version: « Quand nous cherchons dans le corps la décontraction, nous trouvons la raideur — détournons donc notre attention loin du corps. »
Si mon corps était tendu, je savais bien que c’était dû à une tension mentale et je connaissais la raison de cette tension: la préoccupation. Je m’étais soucié de bien des choses: la réunion interscolaire, les difficultés qu’elle présentait pour moi, mes plans pour l’avenir. Mon calme naturel faisait vraiment défaut. Je m’étais mis martel en tête à propos de l’université où j’allais tenter de m’inscrire, et de mes rapports avec mes semblables. J’avais besoin de sentir toute proche la présence de Dieu, et de ressentir la confiance qui en découle en Science Chrétienne.
Bref, il me fallait la paix.
Je me suis souvenu d’un verset de la première épître de Jean: « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu !... Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu. » I Jean 3:1, 2;
Et je me suis tenu le raisonnement suivant: si je suis le fils même de Dieu, comme Christ Jésus l’a enseigné, Dieu m’a donné un but à atteindre et Il m’a doué de tout ce qu’il faut pour y parvenir. Je me suis alors senti tout près de mon véritable Père.
Le sens de paix qui m’est naturel, est revenu. Il n’y avait ni tension mentale, ni tension physique. Je me suis bien amusé à la rencontre interscolaire, j’ai bien ri avec mes copains, jamais je n’en ai connu de plus agréable. Les deux épreuves se sont déroulées sans problème, dans chacune j’ai amélioré mon temps de presque 5 secondes.
Au début d’un de ses poèmes, Mrs. Eddy réunit « force, joie et paix » en tant que qualités divines:
Douce présence, force, joie et paix,
Vie infinie, ô souverain pouvoir. Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 207.
Je crois que ce qui m’est arrivé lors de la rencontre, c’était vraiment une nette démonstration du fait que Dieu est à mes côtés. J’ai trouvé la paix (décontracté, détendu); j’ai ressenti une joie merveilleuse (la réunion était formidable) et j’ai eu aussi la force, cette force que je savais n’être pas simple force humaine: elle ne m’aurait pas permis de participer à ces deux épreuves consécutivement, et d’y figurer en si bonne place.
