Dans bien des domaines, il est possible que l'agressivité semble réussir; mais, dans l'art de la guérison spirituelle, elle est une garantie de défaite totale. Mrs. Eddy élucide remarquablement ce point. Elle écrit dans Miscellaneous Writings: « Celui qui guérit le mieux est celui qui s'efface le plus et devient ainsi un transparent pour l'Entendement divin qui est le seul médecin; l'Entendement divin guérit scientifiquement. » Mis., p. 59;
Que Christ Jésus se soit révélé à la fois l'homme le plus humble qui ait jamais vécu et celui qui, dans l'histoire du monde, a effectué toutes guérisons de la manière la plus efficace, voilà qui n'est pas simple coïncidence. Sa pensée attestait la puissance tout autant qu'une tendre douceur, parce qu'il était parvenu à conquérir le moi — parvenu à la récognition totale de Dieu, l'Entendement divin, comme étant le Principe de chacun de ses actes, de chacune de ses pensées. Nul autre à part le Maître n'a jamais atteint pareil renoncement et, de ce fait, ses paroles et ses œuvres ont servi de guide et de modèle à tous ceux qui ont voulu apprendre la Science de la Vie et en démontrer les possibilités.
Jésus dit que ceux qui accepteraient ses enseignements, feraient, comme lui, œuvre de guérison; il laissait ainsi entendre que cette aptitude constituait l'un des éléments naturels d'une plus haute humanité — une disposition d'esprit s'efforçant d'abandonner le penser matérialiste en faveur de l'identité réelle de l'homme, laquelle se trouve en Dieu, l'unique Entendement infini.
Les étudiants de la Science Chrétienne s'occupent activement de découvrir la place qui est la leur dans cet Amour vivant, ou intelligence, qui inspira et anima l'œuvre du Maître. L'étude de la Bible et des écrits de Mrs. Eddy, jointe à l'œuvre de guérison pratique, leur enseigne ceci: la présence de l'Amour divin se fait plus vive et plus réelle à mesure qu'ils calment leur pensée, qu'ils imposent silence à l'outrecuidance bruyante de la propre volonté, se rapprochant ainsi du véritable sens du mot reflet, tel qu'on l'utilise en Science Chrétienne.
Mrs. Eddy enseigne que l'homme réel reflète la Vie, la substance, l'intelligence et l'action de Dieu. En Science, l'homme est l'image infinie de l'Entendement, la propre réflexion de l'Entendement existant toujours en soi, et, par conséquent, il exprime paisiblement et sans effort le pouvoir régénérateur et curatif de l'Entendement. Il faut de la douceur et de l'humilité pour accepter ce fait; mais c'est sur cette assise que nous devons édifier notre œuvre de guérison. Mrs. Eddy écrit: « L'humilité, empreinte de mansuétude, fait ressortir les attributs immortels rien qu'en ôtant la poussière qui les voile. La bonté révèle une autre scène et un autre moi, apparemment enveloppés de ténèbres, mais mis en lumière par l'évolution de la pensée qui progresse, et grâce à laquelle nous discernons le pouvoir qu'ont la Vérité et l'Amour de guérir les malades. » p. 1;
Pour pratiquer efficacement la guérison, l'étudiant de la Science Chrétienne doit vaincre le penchant humain qu'il pourrait avoir à se croire personnellement l'auteur de quelque chose. Cela ne veut pas dire évidemment que, au cours du traitement qu'il donne, le guérisseur en Science Chrétienne n'a rien d'autre à faire que de se croiser les bras en s'attendant à Dieu. Loin de là. Il faut saisir la vaste différence qui existe entre la véhémence de la volonté humaine d'une part, la récognition de la Vérité d'autre part, et encore aussi le rejet de l'erreur, lequel chasse de la pensée du patient et annihile l'effervescence à l'origine de la maladie, guérissant ainsi le corps humain.
Tout comme Jésus, nous devons savoir et être absolument certains que, dans chaque cas, c'est Dieu qui guérit. Il nous faut humblement reconnaître, puisque l'Entendement divin est tout, que le traitement que nous donnons constitue une preuve particulière que l'Entendement affirme irrésistiblement la perfection, la force et la joie qui sont siennes. Le Maître dit: « Je ne puis rien faire de moi-même. » Jean 5:30; Une fois, réfutant ceux qui l'accusaient de chasser les maux ou les démons par le prince même des démons, soit l'entendement mortel, il leur dit: « Si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous. » Luc 11:20;
Imposer silence à l'égotisme et à l'agitation de l'entendement mortel, n'est pas chose facile. Il faut commencer par de petites victoires remportées sur l'orgueil, l'égoïsme, la sensualité, la propre volonté, tandis que l'on s'élève lentement mais sûrement sur l'échelle de l'être et que l'on dévoile l'identité spirituelle de l'homme et l'empire que celui-ci exerce sur le mal. Ce concept de l'homme, en tant qu'image réfléchie de Dieu, Esprit, dont il dépend entièrement, va tout à fait à l'encontre de la théorie courante qui veut voir en l'homme un animal; toutefois, pour que la vraie guérison s'ensuive, l'expérience nous enseigne qu'il faut nier cette description inférieure de l'homme et reconnaître que le fait spirituel constitue la vérité. Toute forme d'animalité fait obstacle à la démonstration. Dans Science et Santé Mrs. Eddy déclare: « La notion qu'il est possible à la nature animale de donner de la force au caractère est trop absurde pour qu'on la considère, si nous nous rappelons que c'est par l'autorité spirituelle que notre Seigneur et Maître guérissait les malades, ressuscitait les morts, et commandait même aux vents et aux flots de lui obéir. La grâce et la Vérité sont puissantes au delà de tout autre moyen et de toute autre méthode. » Science et Santé, p. 67.
Ce que tout étudiant sincère de la Science Chrétienne poursuit avec ardeur, c'est cette grâce curative, l'apparition de qualités divines dans la conscience humaine. En réalité la grâce est le don que Dieu fait à tous Ses enfants, Ses idées spirituelles; toutefois, ce fait n'est pas toujours immédiatement apparent sur le plan humain. C'est comme si un faux sens du moi séparé de Dieu, barrait la route. Mais la voie qui mène au sens véritable de l'identité, ainsi qu'à la santé et à l'harmonie qui en découlent, nous est montrée grâce à l'exemple de Christ Jésus et de Mrs. Eddy, son disciple fidèle.
