Quelle est la meilleure chose que les parents peuvent faire pour leurs enfants?
Philadelphia: Je pense que la chose la plus importante est de les soutenir.
Ken: Reconnaître le bien que les jeunes font et les en féliciter est beaucoup mieux que de les critiquer constamment et de leur faire des reproches. Les enfants que l'on critique constamment se troublent. Ils ont l'impression qu'ils ne peuvent jamais rien faire qui satisfasse leurs parents, et finalement ils abandonnent. L'atmosphère familiale devrait donner aux jeunes la liberté dont ils ont besoin pour découvrir leur individualité spirituelle unique.
Philadelphia: Il est presque impossible de vivre sous un sens personnel d'autorité. Combien de maris et de femmes peuvent vivre ensemble si l'un d'eux se montre vraiment autoritaire ? Un enfant réagit de la même manière.
Qu'avez-vous le plus apprécié à la maison ?
Philadelphia: L'amour que mon père et ma mère éprouvaient l'un pour l'autre. Cela a toujours été ainsi. Je savais qu'ils s'aimaient. J'ai toujours admiré leur attitude vis-à-vis l'un de l'autre.
En quoi pensez-vous que vos parents ont fait preuve de la plus grande sagesse ?
Ken: J'ai toujours estimé et admiré ma mère qui eut la sagesse de ne pas essayer de décider de mon avenir. Au lieu de cela elle me guida et m'ouvrit l'esprit pour que j'utilise tous mes talents. Au lycée on me dit que je n'avais pas la bosse des études et je le crus. Mais ma maman ne s'en tint pas là et m'encouragea à aller à l'université. Maintenant je poursuis des études supérieures, tout en faisant mes débuts dans la carrière dont je rêvais précisément quand j'étais enfant.
Comment peut-on encourager les parents et les enfants à maintenir le dialogue ?
Philadelphia: En cherchant ensemble une solution aux problèmes qui se présentent. Pour ce faire, parents et enfants doivent reconnaître qu'ils sont chacun des idées spirituelles, pareilles mais bien distinctes. C'est un fait que toute idée de Dieu est en harmonie avec toutes les autres idées. Il se peut qu'elles expriment Dieu de différentes manières, mais elles ne sont jamais en conflit les unes avec les autres. Si dans leurs rapports les gens reconnaissent qu'une idée n'est ni supérieure ni inférieure à une autre, il peut y avoir communication. Les jeunes ont alors une base sur laquelle ils peuvent prendre leurs propres décisions. Et les parents peuvent avoir confiance en eux.
Qu'est-ce qui empêche le dialogue ?
Ken: Un sentiment de crainte au lieu de confiance.
Le dialogue n'était plus possible chez nous. J'avais quatorze ans quand mon père est décédé, laissant ma mère en charge. J'étais le dernier enfant à la maison et j'eus l'impression que ma mère ne voulait tout simplement pas que je grandisse trop vite. La situation devint tendue; aussi, après avoir économisé un peu d'argent, je partis pour l'Europe. Pour la première fois dans ma vie je dus prendre des décisions. Je grandis vraiment rapidement en apprenant à manifester des qualités spirituelles, à tendre vers un but et à acquérir un sens de direction.
Après cette époque merveilleuse pendant laquelle je découvris ma propre identité, je retournai à la maison et j'eus le sentiment d'être de nouveau traité comme un enfant. Comme je m'accrochais à cette indépendance et à cette maturité que je venais de découvrir, nos rapports devinrent très pénibles, aussi je pliai bagage et partis. Mais notre merveilleux Père était là même où nous nous trouvions, prenant soin de nous pendant cette période difficile. A mesure que nous acquîmes tous les deux une meilleure compréhension de Dieu parfait et de l'homme parfait, nous eûmes un plus grand respect l'un pour l'autre et aujourd'hui nous avons les meilleurs rapports.
Pourquoi les enfants tournent-ils mal ?
Ken: Il y eut un jour un raz de marée en Californie et de nombreux jeunes passèrent des heures à remplir des sacs de sable. L'un d'entre eux fit cette remarque à un reporter de la télévision: « C'est la première fois qu'on nous a demandé de faire quelque chose de valable. » Beaucoup de parents tâchent de fournir à leurs enfants toutes les occasions de s'amuser, mais ils ne leur enseignent pas toujours à assumer des responsabilités, ils ne leur donnent pas l'impression qu'on a besoin d'eux. Si la seule raison pour laquelle ils sont ici est de s'amuser, les jeunes n'ont pas le sentiment d'accomplir quelque chose et ils auront très tôt des ennuis.
Un jour, j'ai eu des ennuis. J'avais soif d'être estimé et aimé, soif que j'étanchai par de mauvaises fréquentations. J'avais été à l'École du Dimanche de la Science Chrétienne, mais à cette époque personne dans ma famille ne comprenait très bien la Science. En fait, je détestais la Science Chrétienne, jusqu'à ce que j'en fisse la découverte pour moi-même.
Philadelphia: Moi aussi j'ai été élevée en Science Chrétienne, et je l'ai vue être mise en pratique à la maison.
Quelle bonne chose vos parents ont-ils faite en vous élevant en Science Chrétienne ?
Ken: Ils m'ont envoyé à l'École du Dimanche chaque dimanche. Plus tard, quand j'ai vraiment désiré comprendre la Science Chrétienne pour la mettre en pratique parce que j'en avais besoin, je découvris que j'avais déjà de bonnes bases sur lesquelles construire.
Philadelphia: Je pense que les parents doivent se rendre compte que s'ils vivent la Science Chrétienne leurs enfants deviennent des penseurs indépendants et ils ne devraient pas être surpris si leurs enfants se mettent à penser pour eux-mêmes. On m'a appris à me défier de l'opinion générale concernant la maladie, et mes parents m'ont inculqué que l'Amour est plus fort que la crainte. Quand on vous élève avec l'idée que ce n'est pas parce que d'autres gens ont la rougeole que vous devez l'attraper, il est naturel que vous décidiez également que ce n'est pas parce que d'autres gens ont des préjugés raciaux que vous allez en avoir. Vous apprenez à protéger votre pensée de toutes influences agressives.
Comment les parents peuvent-ils encourager leurs enfants à devenir des Scientistes Chrétiens ?
Philadelphia: En leur faisant moins de morale. Si les parents voulaient se taire et reconnaître que le Christ, la Vérité, opère dans la vie de leurs enfants, et s'ils voulaient s'en réjouir, ils leur feraient un plus grand bien. La lettre non seulement ne donne pas la vie, mais elle la tue.
Ken: Moi, ça me bloque, quand les gens me disent ce que je devrais faire. Quand j'aurai des enfants, j'espère que je pourrai les encourager par mon exemple, par mon amour pour la Science Chrétienne et par la manière dont je l'applique chaque jour. L'amour a beaucoup d'attrait, vous savez. L'exemple de mes parents m'a beaucoup plus appris que leurs sermons.
Que pouvez-vous dire aux parents affolés par la conduite de leurs enfants ?
Ken: N'ayez pas peur. Débarrassez-vous simplement de ce sens de responsabilité personnelle.
Philadelphia: L'erreur doit être corrigée dans notre propre pensée et nulle part ailleurs. Refusez de voir autre chose que le bien. Ce n'est qu'avec le sens spirituel que vous pouvez réellement voir l'homme, car Dieu a les yeux « trop purs pour voir le mal ». Hab. 1:13; L'homme est innocent.
II y a des parents qui ont le sentiment d'avoir essuyé un échec.
Philadelphia: Mais cela ne vous mène à rien. Ressasser le passé et se dire: « J'ai vraiment fait de graves erreurs », c'est comme si on disait: « Cet accident s'est vraiment passé. » Ne pensez plus à ce qui s'est passé. Vous n'avez peut-être pas été de bons parents, mais n'y pensez plus, lâchez ça ! Comprenez les faits spirituels de l'être et mettez-les en pratique maintenant. En réalité, votre enfant est spirituel, il ne peut pas être touché. Dieu a toujours été son Père-Mère et votre Père-Mère. Il vous a toujours gouvernés et maintenus tous les deux dans Son amour immuable. Comprenant cela, parents et enfants peuvent se défaire d'un sentiment de culpabilité; ils peuvent être libres et réceptifs à l'Amour et à sa loi universelle maintenant. Cela vous rapprochera peut-être beaucoup l'un de l'autre, ou il se peut que vous fassiez chacun votre propre vie, mais, si elles doivent se rencontrer, vos vies se rencontreront toujours dans l'amour.
Ken: J'ai vu une situation d'enfer transformée en parfaite harmonie grâce à la Science Chrétienne.
Dans quelle mesure pensez-vous que les jeunes doivent obéir à leurs parents?
Ken: Vous pouvez obéir à vos parents tant que ceux-ci n'agissent pas de manière hypocrite ou qu'ils ne s'attendent pas à ce que vous renonciez à votre intégrité naturelle. Vous devez défendre ce qui est juste. Mrs. Eddy dit: « A l'enfant qui se plaint de ses parents nous avons dit: “Aime et respecte tes parents et obéis-leur en tout ce qui est juste; mais tu as une conscience comme nous tous et tu dois suivre Dieu dans toutes tes voies.” » Miscellaneous Writings, p. 236.
Philadelphia: Vous devez être fidèle à votre propre individualité spirituelle. Mais vous pouvez montrer d'une manière aimante que vous n'êtes pas d'accord. C'est parce qu'en Science Chrétienne le Principe est Amour.
Que faire si les parents refusent de voir que c'est une question de principe ?
Philadelphia: Vous pouvez quitter la maison, vous marier, vous défiler, devenir furieux et crier ou refuser de parler. Ou bien vous pouvez chercher une solution constructive. Vous pouvez savoir qu'étant donné qu'il n'y a qu'un seul Dieu, vous n'avez tous qu'un seul motif pour agir, un motif aimant, car Dieu est Amour. Cette force de l'Amour ouvre des voies inconnues auparavant. Il sera alors possible que vous disiez: « Papa et Maman, j'ai réfléchi à tout cela et je voudrais vous en parler. » Et il est possible qu'ils écoutent. Peu importe la nature du problème, parlezleur, mais seulement après vous être assuré que vous les aimez.
Que feriez-vous si votre enfant prenait de la marijuana ?
Philadelphia: J'espère que nous serions suffisamment proches l'un de l'autre pour qu'il veuille m'en parler. Et je n'exigerais pas qu'il n'en prenne plus du tout. Je ne le menacerais pas non plus. Cela ne servirait à rien. Il continuerait tout simplement à en prendre en cachette.
Non, j'essayerais de comprendre ce qui l'attire dans la marijuana, et ensuite je ferais en sorte que son existence soit tellement riche en beautés naturelles de l'Ame et tellement variée, qu'il verrait que toutes les choses qu'il cherche dans la drogue il peut les trouver dans la révélation constante de sa propre identité. Vivre ainsi la solution du problème nous apporterait une si grande joie à tous les deux !
Pour votre famille, votre foyer futurs, que désirez-vous avant tout ?
Philadelphia: Je désire qu'on soit ouvert, qu'on fasse preuve de sensibilité vis-à-vis les uns des autres.
Ken: Je pense qu'un foyer est un endroit où on devrait trouver l'amour, l'encouragement, la guérison, un endroit où tous peuvent se détendre dans une atmosphère qui repose, qui guérit. Mon foyer, c'est le centre de mes activités. C'est l'endroit que Dieu a choisi pour remplir Son but.
