Ces trois mots que l'on trouve souvent écrits à la craie sur les murs de certaines villes françaises dénoncent avec ironie la mécanisation croissante de l'humanité. Les jeunes, lorsqu'ils sortent des écoles ou des universités, refusent fréquemment aujourd'hui d'accepter un travail qui ferait d'eux une machine. Peutêtre cette mécanisation nous remet-elle en mémoire un de ces films comiques dont les personnages, à force d'accomplir incessamment les mêmes gestes, ne se distinguent plus guère de l'appareil qu'ils font fonctionner.
« Métro, boulot, dodo » se présente comme les trois actes d'une pièce infernale qui prétendrait être la vie de tous les jours. Les acteurs de ce théâtre joueraient perpétuellement trois scènes sans âme: celle de l'entassement muet dans le métro, celle du travail de masse où l'on comprend rarement l'utilité de ce que l'on fait, et celle du travailleur sombrant dans l'inconscience du sommeil, avec la perspective de recommencer demain la même chose.
On conçoit aisément que bien des gens refusent de faire partie d'un tel système. La vaine routine n'est en effet qu'une contrefaçon de la vie, et il est toujours bon de refuser une contrefaçon. Toutefois, l'écrire sur les murs ou en faire quelques films satiriques ne suffira guère à résoudre le problème.
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