Mission accomplie
Quand quelqu'un demande à l'occasion: « En quoi les Scientistes Chrétiens croient-ils donc ? » cela ne veut pas dire qu'il s'attend normalement à un exposé systématique des enseignements de Mrs. Eddy guère plus qu'un Scientiste Chrétien, interrogeant un luthérien, ne pourrait s'attendre à une analyse détaillée des quatre-vingt-quinze thèses de Luther !
Un nombre toujours croissant de Scientistes Chrétiens sont en train d'apprendre à répondre aux questions posées au sujet de leur religion de manière à dévoiler de nouveaux horizons plutôt qu'à provoquer des discussions; ils apprennent à communiquer avec leur interlocuteur plutôt qu'à prêcher. Le Directeur des Comités de Publication de la Science Chrétienne leur adresse actuellement un appel afin qu'ils expliquent, dans une certaine mesure, aux non-Scientistes, ce qu'être un Scientiste Chrétien signifie; qu'ils expliquent le rôle de la guérison dans la vie quotidienne du Scientiste et qu'ils donnent une idée de l'histoire et de l'organisation de l'Église du Christ, Scientiste.
Ils ont été les hôtes de groupes de jeunes, de clubs philanthropiques, d'étudiants en théologie, de groupements d'ecclésiastiques, d'étudiants en médecine, de médecins et de gardes-malades, de groupes interraciaux, d'assemblées œcuméniques, d'associations de lycéens, et de classes de philosophie, sociologie et religions comparées. Une causerie fut donnée à l'intention de certains enfants retardés; une autre était en cours dans une caserne de pompiers lorsque la sirène d'alarme vint à retentir. En un clin d'œil la pièce était vidée, les pompiers se précipitant par la perche jusqu'à leurs autopompes; mais sous peu, ils étaient de retour, impatients de continuer à poser des questions sur la Science Chrétienne.
Au cours de l'année écoulée, les Comités de Publication, leurs assistants et délégués ont fait plus de douze cents causeries. Aux États-Unis certains Comités ont la charge d'organiser des séminaires régionaux en vue d'enseigner, à de petits groupes de Scientistes Chrétiens offrant des possibilités, l'art de parler en public. Un des orateurs les plus expérimentés a dit: « Si un auditoire de non-Scientistes perçoit ne serait-ce qu'un peu du sens que nous avons de Dieu et de la réalité de l'Esprit, alors il me semble que nous avons accompli notre mission. »
Cependant qu'à maintes et maintes reprises on peut voir l'auditoire réagir positivement et avec enthousiasme à ce qui lui est communiqué, il semble bien que la mission s'accomplit. Alors qu'il allait prendre la parole, vers la fin d'une réunion du Club des Optimistes, un de nos porte-parole sentit qu'il régnait une atmosphère d'inattention, d'indifférence. « J'eus le sentiment très net, dit-il, que ma mission consistait à guérir, en partageant avec ce public un peu de l'esprit du Christ... Je me tournai sincèrement et dans un esprit de prière vers le Père. » Et la pensée lui vint de tenter de faire ressortir le fait qu'optimistes et Scientistes Chrétiens sont les uns comme les autres accusés à tort de prétendre que les difficultés n'existent pas. Il ajouta que ce n'était sûrement pas le cas en ce qui concernait ceux qui étaient présents et il fit remarquer que sans aucun doute les Scientistes Chrétiens cherchent à résoudre effectivement leurs problèmes. Et puis il demanda s'il existait une raison fondamentale d'optimisme dans un monde qui connaît la guerre et la bombe à l'hydrogène. Et il répondit positivement à sa propre question qu'un tel optimisme était valable, tant qu'il y aurait des hommes comme ceux qui étaient présents, soucieux de la véritable fraternité humaine.
L'orateur, les faisant pénétrer plus avant dans la compréhension spirituelle de cette fraternité, ne manqua pas de déceler chez ses auditeurs un certain sens de surprise devant ses remarques. Peut-être percevaient-ils pour la première fois ce que signifie cette religion et l'attachement profond que les Scientistes Chrétiens portent à leurs semblables. Les applaudissements retentirent, tout empreints de sincérité. Trente ou quarante d'entre eux vinrent dire à l'orateur à quel point ils avaient trouvé la causerie pleine d'inspiration. Un avocat général parla ensuite du « véritable fond de cette causerie » et de son « caractère authentiquement religieux ».
Une femme, sur le point de donner sa première causerie, se mit à prier avec ferveur avant la réunion qui allait la mettre en présence d'un groupe d'une religion différente de la sienne; elle dit en effet qu'elle savait « que si on faisait un bon travail préparatoire, on pouvait dire en quelque sorte que la causerie était déjà donnée, avant d'être sur place ». Et c'est bien ainsi qu'il en fut. Au lieu de mettre le public en présence d'arguments théologiques abstraits, cette femme récemment désignée comme porte-parole, confirma à ses auditeurs le bien-fondé de leur propre expérience chrétienne et leur montra que la Science Chrétienne constituait le pas logique à faire, ce qui incita l'un d'eux à remarquer: « Il me semble que nous sommes tous des Scientistes Chrétiens, partiellement du moins. »
