Le désir d'accumuler des richesses matérielles de façon à s'assurer une vie confortable, tout particulièrement pour les années à venir, est considéré par le sens humain comme étant à la fois sagesse et vertu. En général, pratiquer l'économie est naturel à celui qui apprécie la manifestation humaine de la vraie substance, la substance de l'Esprit, et qui sait comment l'estimer, que ce soit sous la forme de réserves d'argent ou de n'importe quelles ressources matérielles dont il a besoin.
Mais le simple fait d'accumuler l'argent est- il la garantie d'une vie heureuse, et protège-t-il même contre les nombreux hasards de l'existence humaine ? Et, à moins que l'on ne soit vigilant, ne tend-il pas plutôt à éveiller l'instinct mortel qui pousse à amasser et ne sert-il pas parfois qu'à multiplier nos soucis pour préserver ce que nous avons accumulé ? Et la confiance mal placée dans le pouvoir des richesses matérielles n'est-elle pas susceptible de nous dérober notre foi légitime dans le pouvoir et le vouloir qu'a l'Amor divin, Dieu, de nous soutenir en toutes circonstances, nous, Ses expressions ?
Cette foi est le résultat de la compréhension scientifique de la nature illimitée, de la présence et de l'accessibilité des dons spirituels de l'Entendement divin, dons qui ne peuvent être amassés mais qui doivent être utilisés. C'est en s'appuyant complètement sur cette vérité que nous empêcherons l'intelligente économie — qui est le contrôle attentif de nos ressources humaines — de dégénérer dans le mesmérisme de l'avarice, laquelle est inspirée, à la base, par la crainte et est le refus de donner totalement la contrepartie de la valeur reçue, et de la donner joyeusement.
Une telle façon de donner est le don joyeux et généreux qui enrichit aussi bien celui qui donne que celui qui reçoit. Donner chichement révèle le geste hésitant de la main qui donne à contre-cœur. Être réticent à exprimer notre appréciation pour chaque bonne chose reçue n'aide pas à préserver nos vraies richesses mais tend plutôt à nous en priver en éveillant en nous-mêmes le sens obsédant de ne pas avoir rempli nos obligations. Cependant, cela ne saurait longtemps priver un Scientiste Chrétien sincère de ce qui lui est dû. « Tel, qui donne libéralement, devient plus riche; et tel, qui épargne à l'excès, ne fait que s'appauvrir. L'âme bienfaisante sera rassasiée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé. » Prov. 11:24, 25; Et notre Leader, Mary Baker Eddy, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Donner ne nous appauvrit pas au service de notre Créateur, et ne pas donner ne nous enrichit pas. » Science et Santé, p. 79;
Il est évident alors que l'économie est à la fois sagesse et vertu aussi longtemps qu'on ne la laisse pas dégénérer en une tendance à devenir avide de retenir et d'amasser qui imprègne tous nos mobiles. Cette tendance de l'entendement charnel exclut la possibilité de la croissance spirituelle.
Ceci fut la leçon que Christ Jésus fit ressortir à ses disciples lorsque le jeune homme riche l'implora de lui dire ce qu'il devait faire pour « hériter la vie éternelle », et que le Maître lui répondit d'aller vendre tout ce qu'il avait pour le donner aux pauvres. Quand le jeune homme manifesta son manque de désir à se séparer de sa richesse accumulée, le Maître dit: « Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Marc 10:23;
Le fait que la manifestation humaine de la substance n'est pas perdue quand elle est utilisée d'une façon juste a été démontré par une jeune fille qui avait économisé sa paye reçue pour des services qu'elle avait pu rendre pendant les mois d'été. Quand l'automme arriva, elle prit une bonne partie de son argent et s'acheta les choses dont elle avait besoin: une jolie blouse, une jupe, des chaussures, un manteau et d'autres choses encore. Quand son père la gronda d'avoir dépensé tout son argent et lui dit: « Maintenant, tu n'as plus rien ! » elle lui montra ses achats et répondit avec un joyeux sourire: « Oh, si, j'ai tout encore. Le voilà. Et maintenant je ne vais pas seulement y penser, mais je vais l'utiliser. »
La Science ChrétienneChristian Science: Prononcer ’kristienn ’saïennce. fait clairement ressortir que notre mobile fondamental devrait toujours être de trouver et de servir quelque but donné par Dieu. Notre amour pour ce but devrait nous inciter à lui consacrer sans réserve tous nos efforts. Nous sommes inspirés à faire cela en réalisant avec gratitude que nous faisons des projets, que nous travaillons et que nous avons du succès grâce aux qualités divines que nous reflétons et par lesquelles nous rendons témoignage de notre filialité avec Dieu. Notre intérêt à l'égard de notre travail, notre succès, notre bonheur, oui, et notre ample provision pour le présent aussi bien que pour nos années futures apparaîtront certainement lorsqu'au lieu d'exprimer parcimonieusement les capacités données par Dieu, nous les emploierons librement en les partageant joyeusement. C'est seulement en prouvant ainsi notre héritage divin que nous pourrons réellement le reconnaître et le posséder. Selon les paroles d'Ésaïe: « Le libéral prend des conseils de libéralité, et il se lève pour exercer la libéralité. » Ésaïe 32:8 (version Ostervald) ;
Ne pas faire le maximum de nos efforts quand nous servons un juste dessein est une forme d'avarice qui peut renfermer la crainte de perdre bientôt nos forces et d'être épuisés. Croyons-nous que la force est une capacité corporelle dépendant de la composition chimique de la matière, des muscles, du sang et des nerfs, et que par conséquent nous en avons seulement une certaine quantité ? La Science Chrétienne a révélé le fait absolu que la force est spirituelle, une qualité innée ou pouvoir de la Vérité, et que l'homme, le reflet individuel de la Vérité, exprime ce pouvoir infini sans borne ni limite. A nouveau, notre Leader nous assure que: « La Science de l'Entendement enseigne que les mortels doivent pouvoir faire le bien sans se fatiguer. Si nous ressentons de la fatigue en faisant le bien, elle la dissipe. » Science et Santé, p. 79; Et à la page suivante, nous lisons: « Nous avons des forces en proportion de notre compréhension de la vérité, et nous ne diminuons pas nos forces en proclamant la vérité. »
L'inspiration de servir un but divin nous rend capables de toujours démontrer notre force qui est suffisante, parce qu'elle vient de Dieu, ainsi que chaque qualité nécessaire à l'accomplissement avec succès de ce service élevé. Même l'expérience humaine prouve que les hommes enflammés par une idée sont capables d'accomplir des choses extraordinaires.
Christ Jésus laissa entendre clairement que la véritable économie c'est donner libéralement et en recevoir la riche récompense, faisant ainsi ressortir la pauvreté et l'erreur de l'avarice. Il dit: « Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » Luc 6:38;
La paix, l'assurance du bien en abondance et la joie de le partager librement avec les autres sont magnifiquement décrites dans les paroles d'un hymne que nous aimons bien:
Père, en Ta haute retraite,
Là où, nous, Tes enfants vivons pour bénir,
Voyant Ton œuvre parfaite,
Nous goûtons le vrai bonheur.
Partageant Ton allégresse,
La dépensant sans compter,
Nos cœurs loyaux Te connaissent,
Vie, Amour, toujours présent. Hymnaire de Christian Science, n° 58.