Au milieu du tintamarre, de l'allure rapide de l'existence mécanisée et des rumeurs peu rassurantes sur les luttes entre les forces mondiales, nous risquons de tellement nous habituer à la surexcitation des sens matériels que nous en oublions la présence du calme spirituel profondément enfoui dans la conscience humaine. Cependant ce calme est l'état normal de l'homme, la ressemblance spirituelle de Dieu, l'idée de l'Entendement divin.
David connaissait le calme spirituel et il l'immortalisa dans le Psaume vingt-trois: « Il me mène le long des eaux tranquilles. Il restaure mon âme. » Ps. 23:2, 3; Ces paroles ont souvent calmé l'agitation d'esprit de bien des personnes !
Le calme spirituel n'est pas une acquisition humaine, c'est un fait établi universel. La Science ChrétienneChristian Science: Prononcer ’kristienn ’saïennce. révèle que c'est l'état permanent de l'homme. Cet état est démontrable même au milieu des perturbations mortelles, parce qu'il est — comme Dieu — toujours présent. Mary Baker Eddy lie cet état de l'Entendement à la puissance lorsqu'elle dit: « L'Entendement démontre l'omniprésence et l'omnipotence, mais l'Entendement tourne sur un axe spirituel, et sa puissance se déploie et sa présence se fait sentir dans le calme éternel et l'Amour immuable. » Rétrospection et Introspection, p. 88;
Examinez attentivement votre état mental quand le pouvoir spirituel nécessaire pour surmonter les difficultés qui se présentent à vous semble vous faire défaut. Y trouvez-vous l'agitation, la crainte, l'irritation, l'anxiété ? Alors où pouvez-vous trouver le calme qui chasse les mauvaises dispositions ? En vous-même, parce que, comme l'a dit Jésus, le royaume de Dieu est au-dedans de vous.
Sans aucun doute le Maître passait les veilles de la nuit à réduire au silence les sens matériels qui se déchaînaient contre lui pendant le jour. Fortifié par « le calme éternel et l'Amour immuable » qu'il reflétait, il pouvait reprendre sa grande œuvre d'amour après une période de calme spirituel, et mener à bien sa détermination divinement inspirée de révéler l'amour de Dieu et de dévoiler le néant du mal. Il savait où aller pour trouver la paix et la force; il les trouvait dans la communion avec l'Amour.
Mais le calme spirituel n'est pas le bien-être qui endort; ce n'est pas de l'inertie. C'est un repos actif dans lequel il n'y a ni désaccord, ni obstruction au bien, ni paresse sensuelle. C'est le pouvoir-Christ de l'Entendement divin à l'œuvre. Mrs. Eddy donne cette illustration: « Dans certaines dispositions l'esprit trouve un charme indéfinissable au calme, doux et silencieux comme l'apaisement soudain de la tempête; car le calme de la nature s'exprime dans un bourdonnement harmonieux, le doux murmure des premières heures du matin, l'angélus du soir, le chant de l'oiseau et du ruisseau. » Christian Science versus Pantheism, p. 3;
La surexcitation des sens matériels est opposée à l'activité spirituelle non trépidante, état éternel de l'homme. Au moyen d'une telle surexcitation, les sensations physiques pourraient produire des maladies destructrices si cette surexcitation n'était pas discernée et les sensations apaisées par la réalisation de la présence de l'Esprit. La guérison de toute maladie par la Science Chrétienne est la démonstration du « calme éternel », car dans ce calme intérieur la maladie ne peut entrer.
Les mortels insensés pensent noyer leurs ennuis dans la surexcitation produite par l'alcool, la sensualité ou d'autres moyens matériels. Mais la surexcitation des sens ne peut rien guérir. Tout ce qui stimule ou renforce le sens matériel du moi est mauvais, jamais bon. Le moi mortel doit être subjugué, découvert comme n'étant rien, nié, et toute croyance à son existence rejetée, si l'on veut démontrer le pouvoir qui accompagne le calme spirituel dans la guérison de la maladie et du péché.
C'est la vanité et la suffisance humaines qui trouvent une satisfaction mesmérique dans la surexcitation des sens. L'immolation de soi produit l'effet opposé. Jésus savait cela lorsqu'il dit: « Celui qui aime sa vie la perdra; et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle. » Jean 12:25; Afin de « conserver ou de prouver, notre être réel, il nous faut « perdre » le faux moi, abandonner la vie dans les sens qui détournerait l'être humain des joies paisibles de la vie dans l'Esprit.
Si la surexcitation des sens n'est ni contrôlée ni évitée, elle devient une exigence tyrannique, une obsession qui conduit sa victime d'une forme de dégénérescence à une autre. Parfois cette obsession commence dès l'enfance, et Mrs. Eddy nous prévient de cette éventualité dans Science et Santé avec la Clef des Écritures où elle dit: « Si les parents créent chez leurs petits enfants le désir de s'amuser constamment, d'être sans cesse nourris, bercés, dodelinés ou distraits par des paroles, ces parents ne devraient pas se plaindre plus tard de l'irritabilité ou de la frivolité de leurs enfants, que les parents eux-mêmes ont encouragées. » Science et Santé, p. 62;
Le plaisir humain sain apaise la pensée, parce que tout ce qui est bon à un degré quelconque représente la volonté de Dieu dans l'existence actuelle. Jésus exprima souvent sa joie de voir les beautés de la nature, d'être en agréable compagnie, voire d'assister à certaines fêtes. Partout où il allait, ceux qui l'entouraient ont dû ressentir le calme de l'Esprit qui le dirigeait et lui conférait le pouvoir.
Si nous désirons le pouvoir spirituel, nous devons le trouver dans le royaume de Dieu, au plus profond du moi réel. Si nous voulons être conduits « le long des eaux tranquilles » de la Vérité, nous devons céder à l'appel de l'Entendement qui exige la tranquillité mentale. Si notre désir du « calme éternel » est assez ardent, nous trouverons le temps et l'occasion de nous retirer de l'agitation du monde, jusqu'à ce que nos cœurs, percevant la totalité de l'Entendement et la perfection éternelle de l'homme, soient en paix.
Grâce à la démonstration du christianisme scientifique l'humanité peut s'attendre à l'accomplissement de la prophétie d'Ésaïe: « La terre entière est en repos, elle est tranquille. » Ésaïe 14:7.