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Incurable ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1966


Selon la croyance humaine, la vie n'est autre que la possession d'un corps matériel,dans lequel elle est enfermée et dont elle dépend puisqu'elle est exposée aux dangers internes et externes qui peuvent assaillir ce dernier. Selon cette même croyance, que presque tout le monde partage mais qui est absolument illusoire, les remèdes matériels ne peuvent apporter la guérison et sauver une vie que par l'entremise du corps.

Mais comme, dans l'humain, le corps est capable, soit de résister au traitement médical, soit de s'y soumettre, on ne peut avoir recours aux méthodes matérielles de guérison sans concevoir à la fois de l'espoir et de la crainte quant aux réactions du corps.

C'est toujours d'après ces réactions et en tenant compte de leurs propres craintes que les médecins ont pu classer les maladies en deux catégories, celles qui sont guérissables et celles qui sont incurables. Mais à mesure que leur manière de voir changeait, leur classification se modifiait en conséquence. Ces opinions sujettes à fluctuations ont habitué les humains à accepter certaines idées et certaines craintes sur le degré de gravité de diverses maladies. La Science Chrétienne, preuves à l'appui, libère l'humanité de l'habitude d'accepter sans discuter des verdicts accablants contre lesquels elle se sent désarmée.

La Science Chrétienne rejette catégoriquement la manière ordinaire de considérer la maladie et le corps parce qu'elle refuse catégoriquement de croire que la vie, l'homme, la substance, la force, la causation ont une origine matérielle. Elle représente la Science sous-jacente aux guérisons de Christ Jésus et montre que celui-ci n'éprouvait aucune crainte devant les maladies les plus effrayantes parce qu'il en comprenait parfaitement le caractère illusoire.

Jésus n'utilisait ni ne conseillait l'utilisation de remèdes matériels: et pourtant, il guérit un grand nombre de maux qui, même aujourd'hui, sont déclarés incurables par la médecine. Et il attendait de ceux qui comprenaient ses enseignements et vivaient selon le Christ, la Vérité, les mêmes œuvres de guérison. Il dit (Jean 14:12): « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père. » Il est de fait que beaucoup de ses guérisons ont été maintes fois reproduites par la Science Chrétienne pendant les quatre-vingt-dix-neuf dernières années, et cela devrait inciter les gens qui réfléchissent à refuser de se soumettre aveuglément à tout verdict médical concluant à l'incurabilité de quelque maladie.

La Science Chrétienne enseigne que le corps matériel est un aspect de la croyance selon laquelle l'homme, être spirituel et immortel, serait un mortel matériel. Selon que cette conception illusoire de l'homme englobe l'harmonie ou l'imperfection des fonctions de l'organisme — la santé ou la maladie — le corps, qui n'en est autre que la manifestation visible, les reproduira forcément. Il faut pourtant comprendre que cette anomalie est aussi irréelle que la conception erronée dont elle tire son origine. Mais l'entendement mortel, ignorant ses propres erreurs, croit que la maladie est une caractéristique du corps matériel, cet objet qu'il lui semble voir devant lui. L'entendement mortel donne alors des noms à ses propres pensées faites chair, il s'incline devant les images de sa propre conception et il les craint.

Notre Leader, Mrs. Eddy, résume la question en ces termes (Science et Santé, p. 411): « C'est la crainte, l'ignorance ou le péché qui est la cause prédisposante et la base de toute maladie. La maladie est toujours provoquée par un faux sens qui est nourri mentalement au lieu d'être détruit. La maladie est une image de pensée extériorisée. L'état mental est appelé un état matériel. Tout ce que l'entendement mortel nourrit comme étant l'état physique se projette sur le corps. » En soustitre à ce paragraphe, on peut lire ces mots révélateurs: « La crainte en tant que base ».

Puisque la maladie, qu'on la croie guérissable ou non, résulte d'une conception erronée de ce qu'est la vie, la compréhension qu'apporte la Science Chrétienne de la vérité à cet égard a le pouvoir de rectifier cette erreur de jugement, et de faire disparaître les troubles physiques qui en étaient découlés. Il n'y a pas d'exception à cette règle, car il n'y a pas de ténèbres que la lumière ne puisse dissiper. Puisque la pensée peut être corrigée par le Christ, la Vérité, pourquoi faudrait-il croire à l'existence de maladies incurables chez l'homme ?

Le péché joue dans le domaine de la morale et du caractère le même rôle que la maladie dans celui, fictif, de la physiologie. Le péché provient de ce que par méprise l'on croit pouvoir obtenir le bien en obéissant aux suggestions du mal.

Les tristes conséquences de cette erreur incitent souvent le pécheur à se réformer. Mais s'il ignore les avertissements de sa conscience et s'il continue à mal agir, la croyance que le mal produit le bien peut l'hypnotiser à tel point que, réduit à ses seules forces, il lui soit impossible de se racheter. Mais, même à cette extrémité, l'illumination spirituelle de la Science Chrétienne peut l'empêcher de se détruire ainsi, car il n'est jamais trop tard pour que la lumière de la Vérité, ou Christ, affirme sa suprématie sur la croyance au mal.

Les malades ont peur du mal, mais les pécheurs sont attirés vers lui. Notre Leader montre comment guérir à la fois maladie et péché (ibid., p. 392): « Chasser le mal et la crainte, c'est faire que la vérité l'emporte sur l'erreur. » Voilà une déclaration positive qui devrait apporter un nouvel espoir aux malades prétendument incurables, et raffermir le courage des pécheurs endurcis, esclaves de leur erreur. Développant sa pensée, Mrs. Eddy ajoute cette recommandation précise: « Le seul moyen est de prendre l'offensive contre tout ce qui s'oppose à la santé, à la sainteté et à l'harmonie de l'homme, l'image de Dieu. » Il est à la portée de chacun de nous, quel que soit l'état dans lequel nous nous trouvons, d'utiliser ce moyen spirituel et de persévérer dans cette voie.

Les malades peuvent l'employer sans remuer, pour ainsi dire, le petit doigt, car la bataille que se livrent les forces agressives de la mortalité et les forces spirituelles imparties par notre véritable nature immortelle, n'a pas lieu dans le corps mais dans notre conscience. Et si la bataille est gagnée sur ce terrain, le malade recouvre la santé. Notre Leader nous donne cette assurance (ibid., p. 194): « Une modification dans la croyance humaine change tous les symptômes physiques, et détermine l'amélioration ou l'aggravation d'un cas. »

Le pécheur peut se réclamer du fait qu'il est la pure expression de l'Amour divin et qu'aucune tentation mensongère suggérée par le mal, même dissimulée sous une apparence bénigne, ne peut trouver d'écho dans son cœur.

Le malade incurable, le pécheur endurci, peuvent l'un et l'autre se rappeler que Mrs. Eddy a guéri, grâce à cette même compréhension du Christ qu'elle nous révèle dans son livre, des maladies telles que la tuberculose arrivée au dernier degré, un cas très grave de diphtérie, des os cariés, le cancer, ainsi que la cécité et la surdité. Elle dit à plusieurs reprises que cette Science de la guérison spirituelle, démontrée d'abord par Christ Jésus, peut être étudiée à fond dans Science et Santé.

L'étude attentive de ce livre, la confiance qu'inspirent les preuves de son pouvoir guérisseur et le patient exercice de régénération appliqué à nos pensées les plus secrètes, détruiront la tentation de céder aux croyances à l'incurabilité, aux dépressions et aux craintes qui accompagnent de telles croyances, et établiront en nous la vérité selon laquelle l'homme est dès maintenant parfait et invulnérable parce qu'il est l'image et la ressemblance même de Dieu.

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