La Science Chrétienne enseigne que l'homme et l'univers spirituels de la création divine sont harmonieux, complets, et ne peuvent changer. Lorsqu'il adhère de tout son cœur à cette vérité, l'étudiant de cette Science s'aperçoit qu'une connaissance purement intellectuelle du sujet, la familiarité de la lettre sans progrès spirituel correspondant, ne lui suffit pas pour démontrer la Science. Il sera peut-être éveillé de sa suffisance par quelque expérience qu'il attribuera faussement à des causes extérieures au lieu de les rechercher en lui-même, le remède étant en Dieu.
La Science Chrétienne nous demande de comprendre qu'en réalité nous sommes les idées spirituelles de l'Amour divin; mais il ne suffit pas de l'affirmer, même sérieusement. La conception humaine que nous avons actuellement de nous-mêmes et qui se compose de la conscience de l'être véritable et d'une idée fausse de la vie à laquelle nous semblons tous enchaînés de quelque façon, doit se transformer par une perception plus aiguë de l'individualité parfaite et véritable de l'homme comme idée de l'Esprit. Et cette transformation doit s'opérer aussi bien par la prière et l'inspiration que par l'affirmation de la Vérité absolue.
Nous pouvons affirmer que tout ce qui se trouve dans le jardin de notre pensée est ravissant; mais pour qu'il en soit ainsi, nous devons déraciner les herbes folles de l'erreur et planter les graines de la justice. L'être spirituel et harmonieux s'établit dans notre conscience seulement lorsque nous affrontons les suggestions vulgaires et flagrantes de l'entendement charnel, la propre volonté, l'égotisme, le ressentiment, etc., que nous voyons leur irréalité à la lumière de la Vérité et de l'Amour, et qu'ainsi nous nous en débarrassons. Cette activité révélera la structure de l'être véritable, existante en soi, la tranquillité et l'affabilité de l'Esprit, l'harmonie ininterrompue de l'Ame, la force infatigable de la Vie et la tendre sollicitude de l'Amour.
A cette fin, une connaissance approfondie de la lettre de la Science Chrétienne est bien essentielle. Le recours à la lettre pourra soulager la crainte et prévenir les fausses démarches, nous réconforter et nous encourager tandis que nous résolvons un problème; mais cela ne représente pas en soi le Christ guérisseur, la Vérité. De même, quoique le fait de se concentrer sur la lettre contribue dans une certaine mesure à la guérison physique par le contrôle que l'entendement mortel, selon l'enseignement de la Science Chrétienne, exerce sur son substratum, la matière, cela ressortit plus à la nature de la guérison mentale qu'à celle de la guérison spirituelle. Ce sont la consécration et l'inspiration spirituelles plutôt que la concentration mentale, qui accomplissent les exigences de la Science Chrétienne et guérissent réellement. On ne s'étonnera donc pas que Mrs. Eddy ait dû écrire de cette Science: « On commet en son nom plus d'erreurs que ne le comprend notre époque » (Non et Oui, p. 9).
Seule l'inspiration spirituelle, par ses messages angéliques, peut nous montrer les aspects particuliers de la Vérité et de l'Amour que la situation ou les circonstances requièrent. Ces messages angéliques de Dieu peuvent prendre la forme d'un verset de la Bible ou d'un passage de Science et Santé par Mrs. Eddy. Ils nous parlent juste là où nous semblons être, dans notre propre idiome et non dans la langue inconnue dont parle Paul (voir I Cor. 14:2), laquelle trop souvent passe par-dessus nos têtes et ne réussit pas à nous toucher le cœur. C'est ce qu'affirme un hymne que tous aiment (Hymnaire de Christian Science, N° 9):
Dieu sait les anges qu'il vous faut
Et, par leur ministère,
Vous guidera plus haut.
De tels messages sont individuels, quoiqu'ils puissent nous parvenir grâce aux prières dévouées d'autrui en notre faveur. Ils ont cependant un facteur commun: ils portent tous témoignage à l'amour, à la bonté et à la bienfaisance de Dieu. Cette assurance de la toute présence et de la totalité de l'Amour est le vrai génie de la Science Chrétienne. A la page 113 de Science et Santé, nous lisons: « Aujourd'hui la lettre de la Science arrive abondamment à l'humanité, mais l'esprit de la Science ne lui parvient que dans une petite mesure. La partie vitale, le cœur et l'âme de la Science Chrétienne, c'est l'Amour. Sans l'Amour, la lettre n'est que le corps mort de la Science, — inerte, froid, inanimé. »
Au treizième chapitre de sa première épître aux Corinthiens, l'apôtre Paul parle de l'amour qui reflète l'Amour divin, qui maintient l'univers et l'homme dans l'harmonie et la totalité. La compréhension spirituelle de ces faits se résout en guérisons et se manifeste par l'abondance, le bonheur et la totalité de l'être véritable.
Bien que la Science Chrétienne ait ces manifestations pour résultats, celles-ci ne constituent toutefois pas le tout et le dernier mot de la Science, qui est le chemin véritable de la Vie. En plus d'une occasion, Jésus déplora qu'on lui demandât des signes et des miracles. Il déclara une fois (Luc 10:20): « Toutefois, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont assujettis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. »
C'est parce que nos noms sont déjà écrits dans les cieux, plutôt que par notre sagacité métaphysique, notre droiture affairée ou notre rectitude morale, que nous avons la guérison et le salut. Paul écrit (Éph. 2:8, 9): « C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu ! Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. »
L'une des définitions de la grâce, c'est la « miséricorde de Dieu ». Nous devons reconnaître cette miséricorde et la vivre nous-mêmes avant de pouvoir accueillir notre prochain comme citoyen du royaume et le guérir. Jésus était conscient de sa condition d'enfant de Dieu avant de pouvoir prouver que c'était aussi la vraie condition de son prochain.
Au début de son ministère, et comme pour le fortifier au moment imminent de la crucifixion, lors de l'événement appelé la transfiguration, il reçut ce message angélique de Dieu: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection » (Matth. 3:17). Puisque le message était vrai, il fut possible au Maître de le démontrer, de subir les tentations au désert et de surmonter dans la tombe la suggestion et l'évidence de la mort.
Nous aussi, quelle que soit l'étendue de notre compréhension intellectuelle de la Science Chrétienne, nous devons traiter les fausses prétentions du magnétisme animal, qui tendent à nier la condition véritable, spirituelle et parfaite de l'homme. Comme au temps de Jésus notre perception et notre manifestation individuelles du Christ vivant et aimant, qui est la Vérité, guérissent l'humanité en révélant que l'homme et l'univers expriment l'Amour divin et sont soumis à la loi harmonieuse de l'Amour qui les contrôle. Science et Santé affirme en effet (p. 496): « Retenez perpétuellement cette pensée, — que c'est l'idée spirituelle, le Saint-Esprit et le Christ, qui vous met à même de démontrer, avec une certitude scientifique, la règle de la guérison, basée sur son Principe divin, l'Amour, qui soutient, protège, et environne tout l'être véritable. »
