Pour guérir la maladie il faut d'abord comprendre ce qu'elle est. Les innombrables guérisons accomplies par la Science Chrétienne devraient convaincre le monde que cette Science explique vraiment la nature de la maladie, ainsi que la méthode spirituelle qui en assure la destruction. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 417): « Pour le praticien de la Science Chrétienne, la maladie est un rêve dont il faut réveiller le patient. »
Ce fait simplifie la guérison. Il rend inutile l'examen minutieux du corps et place le problème de la maladie sur une base tout à fait mentale. Il montre que les maux dont souffrent les humains se trouvent dans une fausse conscience qui tient du rêve — l'entendement charnel que Paul mentionne dans sa lettre aux Romains (8:7, version anglaise). D'où la nécessité d'un réveil par quoi le rêve mortel cède à la conscience véritable, à la conscience du Christ, qui reflète l'unique Entendement, Dieu.
Même si l'on semble plongé dans la torpeur du faux sens de vie dans la matière, le vrai moi conforme au Christ, toujours conscient de la vie dans l'Esprit, reste intact en Dieu. Sentir la présence et la réalité de ce moi véritable, tel devrait être notre but. Pour y parvenir, il ne suffit pas d'admettre que l'on est vraiment la ressemblance spirituelle de Dieu. Il faut nier la matière en se fondant sur la conviction bien nette que tous les objets matériels sont des concepts mentaux — des fictions du rêve mortel — ne méritant point qu'on les craigne ou les idolâtre. Il faut renoncer à la croyance d'après quoi le sens personnel de vie serait authentique. Surtout il faut aimer le bien avec un dévouement si pur que l'on rejettera toutes les impulsions mentales erronées ou mauvaises.
En général ceux qui rêvent pendant la nuit peuvent s'éveiller instantanément. Mais sortir du songe mortel de vie dans la matière représente un processus graduel, parce que pour s'éveiller entièrement à la réalité divine, une transformation morale et spirituelle s'avère indispensable. Cependant, dans des cas particuliers de mesmérisme intense — et ceci s'applique à tous les aspects du péché, de la maladie, des discords — le réveil peut être immédiat, comme le prouvent les nombreuses guérisons instantanées dues à la Science Chrétienne.
En ce qui concerne le sommeil normal de la nuit, une personne qui se couche le soir tombe volontairement dans l'inconscience. Peut-être se trouve-t-elle bientôt dans une situation indiquant qu'un rêve nocturne a commencé. Il devient parfois si désagréable que l'on fait des efforts pour échapper à la détresse; on se réveille et l'on constate avec reconnaissance qu'il ne s'agissait que d'un rêve. Le songe mortel d'inharmonie se présente à peu près de la même manière: on perçoit certaines conditions anormales touchant le corps ou peut-être les relations avec autrui. Si l'on ne reconnaît pas tout de suite que ce changement est l'approche d'un état mental mesmérique nondésiré; si l'on n'y résiste pas en réalisant la véritable identité spirituelle de l'homme — le songe mesmérique peut s'intensifier.
Examiner constamment les symptômes et croire bien à tort qu'ils ont une cause matérielle, cela maintient le patient dans le rêve. S'il s'agissait d'un songe nocturne, on ne chercherait point la cause des symptômes mais on reconnaîtrait que tous les détails de ce qui semble se passer sont des phases du rêve. A la page 250 de Science et Santé, Mrs. Eddy donne l'explication suivante: « Dans son sommeil, un mortel peut être fatigué ou angoissé, peut jouir ou souffrir, selon le rêve qu'il fait. Lorsque ce rêve s'évanouit, le mortel constate qu'il n'éprouve aucune de ces sensations de rêve. » Au paragraphe suivant elle ajoute: « Or je vous le demande: Y a-t-il plus de réalité dans le rêve de l'existence mortelle à l'état de veille que dans le rêve du sommeil? Il ne peut y en avoir, puisque tout ce qui paraît être un homme mortel n'est qu'un rêve mortel. »
Jésus le Christ fit voir que la mort elle-même est un état de sommeil, lorsqu'il dit à ses disciples (Jean 11:11): « Lazare, notre ami, s'est endormi; mais je vais le réveiller. » Ils ne purent saisir la leçon que leur enseignait le Maître; c'est pourquoi, comme le rapporte l'Évangile de Jean (verset 14), « Jésus leur dit alors ouvertement: Lazare est mort. » Puis le Maître prouva que la mort est un sommeil; parvenu à la tombe où gisait son ami lié de bandelettes, il lui rendit la vie en l'éveillant du songe de la mort, de sorte que Lazare se retrouva dans son ambiance humaine normale.
Rester spirituellement éveillé lorsque le mal se déchaîne et s'efforce de nier le pouvoir du bien, c'est chose extrêmement importante, comme le montre l'exemple de Jésus au jardin de Gethsémané. Le Sauveur fut victorieux dans sa lutte formidable contre les forces mesmériques de ce qu'on nomme l'entendement mortel. Il resta éveillé tandis que dormaient les trois disciples qui auraient dû veiller et travailler avec lui. Aussi put-il maîtriser le rêve mortel. Sa vigilance à Gethsémané lui donna la force nécessaire pour surmonter l'épreuve de la croix; cette première victoire présageait sa résurrection et son ascension.
La nature de l'erreur qui s'apparente au rêve se remarque parfois lorsque le patient est pris d'une profonde envie de dormir, spécialement quand il s'efforce de réaliser les vérités spirituelles. Ceci montre que l'erreur fondamentale qui causait la maladie est démasquée. Si, désirant avant tout la Vérité, il résiste à la somnolence et affirme que l'homme est éternellement éveillé dans l'Esprit, la guérison est souvent très rapide. Mais que l'on remarque ou non ce genre de somnolence, il faut avant tout se réveiller spirituellement pour saisir la réalité, la santé.
Lors de son ascension, le Conducteur s'éveilla pleinement à sa vie et à son individualité véritable dans l'Esprit; en effet par cette réalisation, le sens matériel de vie disparut pour lui. Sa carrière terrestre illustra les progrès spirituels grâce à la vigilance constante. Rester spirituellement éveillé au point où l'on est parvenu, puis se réveiller toujours davantage jusqu'à ce que soit dissipé le rêve de la vie matérielle, cela nous occupe pleinement, de sorte que nos jours sont actifs, heureux. Par la Science Chrétienne, les leçons du Maître sont devenues claires: le vrai moi, reflet de Dieu, est spirituellement éveillé et chaque humain doit en donner la preuve. L'amour et la miséricorde de Dieu seront toujours avec celui qui travaille à cette tâche.