L'on a dit avec raison qu'en donnant à son remarquable système métaphysique le nom de Science Chrétienne, Mary Baker Eddy défiait le penser religieux et médical du monde entier. Depuis longtemps le christianisme, sous diverses formes doctrinales, représentait la principale croyance religieuse des peuples occidentaux civilisés. Mais notre Leader annonça que le christianisme qui lui était révélé était une Science susceptible d'être enseignée, mise en pratique; cela revenait à dire qu'établi sur une base démontrable, le pouvoir de Dieu, curatif et rédempteur, était mis à la portée des humains non seulement comme religion universelle, mais aussi comme médecine universelle.
La métaphysique, c'est-à-dire ce qui est au-delà et au-dessus de la physique ou du sens physique des choses, était depuis des siècles un sujet d'études ou de recherches académiques abstraites, toujours sur une base humainement mentale; mais qu'une métaphysique entièrement spirituelle supérieure à la matière et à l'entendement matériel lui-même puisse être rendue pratiquement utile pour résoudre les problèmes quotidiens, c'était quelque chose de tout à fait nouveau. En conséquence, s'il fallait résumer brièvement ce que Mrs. Eddy a fait pour la santé et le bonheur des humains, on pourrait l'exprimer de la manière suivante: elle a pleinement défini la métaphysique comme Science de l'Entendement sans bornes, de ses attributs, de ses rapports, de son incommensurable univers d'idées divines, puis elle a mis en œuvre dans la pratique de la guérison ce qu'elle avait compris elle-même. Par là, notre bien-aimée Leader conférait à la métaphysique la dignité et la vérité d'une Science démontrable. Mrs. Eddy fit donc certainement œuvre de pionnier.
Notre Leader se rendait compte qu'en révélant à la conscience humaine la vraie nature de Dieu et de l'homme, elle faisait une chose nécessairement nouvelle — un grand pas en avant; mais elle était prête à marcher seule et sans crainte. Plus tard, elle écrivit dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 109): « Je savais que le Principe de toute action harmonieuse de l'Entendement est Dieu, et que des cures avaient été opérées dans les premiers temps de la guérison chrétienne par une sainte foi exaltante; mais il me fallait connaître la Science de cette guérison, et je parvins à des conclusions absolues par la révélation divine, la raison et la démonstration. »
Aux pages 184 et 185 de Science et Santé, Mrs. Eddy rapporte que son traitement métaphysique perçant le voile de la croyance mesmérique, lui permit de guérir sans délai un cas de tuberculose pulmonaire. La patiente avait eu beaucoup de peine à respirer quand soufflait le vent d'est. Mais sa respiration devint naturelle et normale pendant que notre Leader priait en silence. Au bout d'un moment Mrs. Eddy lui demanda de regarder la girouette. Celle-ci était tournée vers l'est, et la patiente en fut très surprise. Elle apprit par là que le vent n'était point la cause de son malaise, lequel était dû à une croyance craintive. Elle vit en outre que le traitement spirituellement métaphysique donné par Mrs. Eddy avait vite changé cette croyance, qui avait fait place à la santé et à l'harmonie durables.
Bien entendu, cela indiquait que la doctrine et la pratique de la Science Chrétienne sont salutaires, absolument bonnes. En d'autres termes, elles s'accordent en tous points avec la nature spirituelle divinement bénigne de l'univers où l'homme est inclus, et que décrit le premier chapitre de la Genèse. Mrs. Eddy avait déjà prouvé d'une manière concluante que cette Science est parfaitement capable de guérir le corps, ainsi que d'amener la régénération morale et les lumières spirituelles: ces résultats magnifiques peuvent s'obtenir dans l'existence quotidienne de tous les disciples sincères.
Dans le langage courant, le mot « science » se rapporte surtout aux choses visibles et le mot « christianisme » aux choses invisibles; la science marche de pair avec la raison et l'expérience pratique, mais le christianisme s'apparente à la foi et au sentiment religieux; la science s'occupe de l'univers matériel, mais le christianisme s'intéresse au ciel nouveau et à la terre nouvelle de l'Esprit. Depuis que la Science Chrétienne a été découverte et que Science et Santé a fait son apparition, ce fait est devenu toujours plus clair: la raison spirituellement scientifique et l'amour chrétien ne sauraient être opposés l'un à l'autre, car tous deux sont unis dans une Science de caractère chrétien et dans un christianisme scientifique. Parce que la Vérité est une, infinie, embrassant toutes choses, la Science et le christianisme sont un dans leur essence; en effet, seule la Vérité divine bien comprise peut répondre à toutes les questions et donner aux hommes tout ce dont ils ont besoin.
La plupart d'entre nous admettront volontiers que les sciences physiques ont considérablement allégé les travaux pénibles et nous ont procuré du confort matériel; toutefois elles ne nous offrent jamais l'espoir d'atteindre à une base uniforme pour guérir les malades, vaincre l'injustice, chasser la misère et consoler ceux qui s'affligent.
Notre Maître indiqua le critère auquel on reconnaît les vrais disciples chrétiens lorsqu'il déclara (Jean 14:12): « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais. » Jésus n'aurait certes pas donné plusieurs fois l'ordre de guérir s'il eût été impossible de comprendre et de suivre ses commandements. Les Évangiles, les Actes des Apôtres, les Épîtres font voir que la compréhension spirituelle est supérieure à la foi; qu'en comprenant la nature entièrement spirituelle de tout ce qui existe, les chrétiens devaient pouvoir démontrer la puissance curative de Dieu par ce qu'on nomme à tort des miracles.
Sans doute le moyen de découvrir et de rendre au christianisme l'élément perdu de la guérison a toujours existé — moyen par lequel la raison et la révélation seraient conciliées et rendues toutes deux pratiques pour le genre humain. A Mrs. Eddy était réservée la tâche de découvrir cette voie et dès lors, à juste titre, de donner au christianisme un « nom nouveau » (voir Apoc. 2:17; 3:12). Concernant sa découverte, notre Leader écrit dans Science et Santé (p. 107): « En l'an 1866, je découvris la Science du Christ ou les lois divines de la Vie, de la Vérité et de l'Amour, et je nommai ma découverte Christian Science. Dieu avait daigné me préparer pendant bien des années à recevoir cette révélation finale du divin Principe absolu de la guérison mentale scientifique. »
Chaque jour la Science Chrétienne se démontre par la guérison des maux de tous genres, des discords, des limitations. Cela prouve que la découverte de cette Science, fondée sur l'Entendement infini et sa manifestation infinie, représente la venue du Consolateur promis, le second avènement du Christ ou la révélation finale de la Vérité, entrevue par les prophètes et prédite par le Maître. Saisir cette Science qui réconforte, guérit et sauve, perment de démontrer le divin Principe, l'Entendement infini — la présence et le pouvoir spirituel sans limites qui d'une part renferme tout ce qui existe vraiment, et d'autre part exclut en tant qu'irréalité tout ce qui n'existe qu'en apparence.
Dans Science et Santé (pp. 146 et 147), Mrs. Eddy nous donne l'explication suivante: « La métaphysique divine est réduite aujourd'hui à un système, à une forme compréhensible et adaptée à la pensée de l'âge dans lequel nous vivons. Ce système met celui qui l'étudie à même de démontrer le Principe divin sur lequel Jésus basait la guérison, et de démontrer les règles sacrées par lesquelles ce Principe divin peut âtre actuellement appliqué à la guérison de la maladie. » Quand elle révéla que l'Entendement infini avec son univers d'idées divines est le point de départ du système métaphysique praticable donné par elle au monde, notre Leader prouva que sa conscience était à la fois plus spirituelle et plus scientifique que celle de toutes les femmes qui l'avaient précédée sur la terre.