Instinctivement, chacun désire être heureux. Mais si vous demandez à une personne: « Êtes-vous heureuse; êtes- vous contente, satisfaite? » dans la grande majorité des cas, la réponse ne sera qu'en partie affirmative, et souvent elle sera négative. En Science Chrétienne nous voyons que tant qu'on croit être séparé de Dieu on n'arrive pas à démontrer le bonheur. La croyance que l'on est séparé de Dieu, voilà l'erreur ou la difficulté fondamentale.
Ceux qui étudient sincèrement la Science Chrétienne démontrent à un degré remarquable le bonheur, la satisfaction, le contentement; la chose est possible parce qu'ils comprennent toujours davantage la totalité et l'omniprésence de Dieu, et se rendent compte que leur être véritable reflète cette présence. La nature éphémère et fausse des joies ou des plaisirs matériels leur apparaît toujours plus clairement.
Aux pages 9 et 10 de Miscellaneous Writings, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, fait une remarque que tous les humains pourraient méditer avec fruit en ces jours de troubles, de tension, de désarroi. Elle dit: « Un faux sens de ce qui constitue le bonheur est plus nuisible au progrès humain que tout ce qu'un ennemi ou l'inimitié peuvent infliger à l'esprit, greffer sur ses objectifs et ses entreprises, pour éteindre les joies de la vie et pour en accroître les peines. » Comme le montre la Science Chrétienne, il faut d'abord saisir la réalité de l'être pour comprendre que le bonheur ne vient ni des personnes ni des contacts personnels, mais caractérise notre réflexion de la conscience divine — de l'Amour.
Si nous étions incapables de penser, pourrions-nous avoir un sentiment de paix ou de bonheur, même sur une base matérielle? La jouissance est mentale, le plaisir est mental, le bonheur est mental. Mais parce qu'à vues humaines ces choses-là reposent sur la base irréelle de la matière et non sur l'Esprit, tôt ou tard les plaisirs matériels cessent de nous contenter. La plupart du temps, l'on mesure la vie et le bonheur en fonction de la matière; aussi n'est-il pas surprenant que les humains s'efforcent d'obtenir des choses matérielles, des avantages tangibles, et luttent pour en arriver là! Nous entendons souvent dire: Je serais heureux si j'avais de la fortune, ou si je possédais telle chose que je désire ardemment. Mais est-ce bien vrai? Obtenir des choses matérielles ne procure pas le bonheur.
Chacun devrait être heureux; tous ont le droit d'être scientifiquement satisfaits, scientifiquement bien, scientifiquement à leur aise, et de réussir dans leurs entreprises. Mais si l'on examine le penser des humains, l'on trouve presque partout un sentiment d'imperfection: quelque chose paraît manquer, faire défaut, bien qu'étant nécessaire. Qu'est-ce que la pauvreté sinon la croyance que l'homme est incomplet, que l'Amour ne lui a pas donné les ressources et la substance dont il aurait besoin? Que de fois ce cri s'élève: Telle chose me manque, je désire cela, j'en ai besoin; donnez-moi le succès, la paix, la satisfaction, procurez-moi le réconfort de l'amitié. Chez les petits enfants eux-mêmes, nous voyons quelquefois ce sentiment qui s'exprime par l'agitation et la mauvaise humeur. Toute croyance de convoitise, de désir, de faux appétit est due à ce que le mortel cherche apparemment à compléter son être.
Dans l'infinitude de l'Amour divin, peut-il y avoir des choses telles que le manque, le désir, l'ardente envie? Dans son être véritable, l'homme exprime complètement l'Amour infini; son statut éternel, naturel, c'est la possession. Il possède tout le bien et il s'en rend compte. L'homme n'est donc point en proie à l'envie ou au désir. Les Scientistes Chrétiens devraient souvent se rappeler que l'homme est un état constant de possession divine. En Science, acquérir n'est pas nécessaire; il suffit d'être tels que Dieu nous connaît — une expression de l'être intégral. Quand nous démontrons cette conscience de l'être qui se déroule sans cesse, nous sommes assurément heureux, à jamais satisfaits. Nous voyons que le bonheur n'est point une chose qu'il faille chercher, mais un fait correspondant à notre être véritable, ce qu'il faut démontrer.
Sous cette rubrique marginale frappante: « Le plaisir n'est pas matériel, » Mrs. Eddy déclare dans son livre de texte Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 76): « La joie impeccable, la parfaite harmonie et l'immortalité de la Vie, possédant outre mesure la beauté et la bonté divines sans aucune douleur ni aucun plaisir corporels, voilà ce qui constitue le seul homme véritable et indestructible, dont l'être est spirituel. » Nul ne peut se sentir isolé ou seul s'il comprend qu'il coexiste avec l'Amour divin dont il est inséparable. Personne ne peut être sans foyer, sans amis, en proie à la nostalgie, s'il perçoit et démontre son état complet en tant que réflexion individuelle de l'Amour infini.
L'apôtre Jacques disait (1:17): « Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut et descendent du Père des lumières, en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement » — assurance des plus réconfortantes. Mais quand saint Jacques affirme que ces dons viennent d'en haut, faut-il supposer qu'ils émanent d'un lieu ou d'une entité lointaine qui se trouverait peut-être dans le ciel? A la lumière de la Science Chrétienne, nous voyons qu'en réalité l'apôtre nous dit: Tout bonheur, toute grâce appartiennent à l'homme quand il reflète la divine conscience qui est Dieu. Le bien est à jamais en sa possession lorsqu'il comprend la nature impartiale, infinie, de l'Amour dont l'homme ne peut jamais être séparé.
La Bible nous dit que les fils de Dieu poussaient des cris de joie. Ceci n'indique-t-il pas que l'homme trouve sa filialité véritable et son vrai bonheur dans la connaissance d'un Dieu présent et non point éloigné? Avec douceur, la réflexion de l'intelligence divine nous conduit plus haut que le faux concept théologique d'après quoi le divin Amour serait quelque part, bien loin, prêt à nous envoyer ce qui nous manque. La Science Chrétienne montre au disciple comment il peut améliorer ses concepts spirituels et les manifester d'une façon plus satisfaisante. Puisque l'homme exprime l'être de l'Amour, il doit éternellement avoir la preuve de cet Amour et en être lui-même le témoin.