Celui qui entreprend l'étude de la Science Chrétienne apprend bientôt qu'il vit dans un univers mental; que sa santé, ses rapports avec autrui, l'ambiance où il se trouve et même son salut complet dépendent des forces mentales qu'il entretient. La Science Chrétienne lui révèle que Dieu est l'unique Entendement, la source de toute pensée juste; aussi s'efforcet-il de rejeter les influences mentales qui pourraient l'entraîner, en pensées ou en actes, dans des voies contraires à la volonté du Père céleste. Parce qu'il comprend que Dieu est l'Entendement infini où tout est inclus, il peut démontrer toujours mieux l'irréalité— le néant — des forces agressives malignes qui, s'il ne s'en rendait pas compte, pourraient l'accabler par leurs prétentions de pouvoir et d'emprise.
Mary Baker Eddy déclare dans Miscellaneous Writings (p. 113): « Celui qui refuse d'être influencé sinon par l'Entendement divin remet son sort à Dieu et s'élève plus haut que les suggestions venues d'une source mauvaise. »
Jésus le Christ n'était jamais influencé par les suggestions de l'entendement charnel, par la fausse conscience que l'épître aux Romains (8:7) appelle « inimitié contre Dieu, » c'est-à-dire le contraire du bien; le Maître résistait toujours à cette emprise mauvaise.
En une certaine occasion, il expliqua aux disciples le chemin qu'il lui fallait suivre, subissant la mort afin de pouvoir faire la volonté de Dieu, de prouver que la vie est immortelle; Pierre lui fit des reproches et voulut le détourner de la tâche que Dieu lui assignait. Le Maître ne personnalisa point la fausse mentalité que Pierre exprimait, car il savait que le mal est un mensonge sans aucune identité. Il dit tout de suite (Matth. 16:23): « Arrière de moi, Satan! » Il comprenait la nature du magnétisme animal, l'action d'une fausse conscience, et n'en accueillait point les incitations opiniâtres.
A l'Article VIII, Section 6, du Manuel de L'Église Mère, Mrs. Eddy nous donne un Statut qui doit protéger les membres de son église, les empêcher d'admettre dans leur conscience des forces mentales malignes comme celles que Pierre avait acceptées. Notre Leader dit: « Il sera du devoir de chaque membre de cette Église de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive, et de ne pas se laisser aller à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l'humanité. » Quiconque essaie d'influencer autrui d'une manière erronée comme le fit Pierre, cède à la tentation et néglige son grand devoir; il entretient les énergies du mal hypothétique qui veulent mettre obstacle à la volonté de Dieu.
Seule l'action d'une fausse conscience nous induirait à limiter dans notre pensée les progrès d'un travailleur fidèle en suggérant que l'inspiration nécessaire à sa tâche lui fait défaut ou qu'il est trop âgé pour se rendre utile; qu'il n'est pas à la hauteur de ses fonctions, qu'il devrait adopter une autre ligne de conduite — bien qu'il ait prié à ce sujet — et agir d'une façon opposée.
Le disciple vigilant repousse bien vite la tentation d'influencer à tort les affaires d'autrui. Il reconnaît que Dieu gouverne Ses propres idées; aussi confie-t-il son prochain à la garde du Père céleste.
L'influence apparemment agressive du mal se montra de la manière la plus frappante au jardin de Gethsémané, lorsque le Maître fut trahi; l'étude de ces circonstances nous apporte de précieuses leçons. En cette soirée mémorable, Jésus le Christ avait dit à ses compagnons (Matth. 26:31): « Vous allez tous trouver en moi, cette nuit, une occasion de chute; » et Pierre avait répondu qu'il préférerait mourir plutôt que de renier le Maître.
A Gethsémané, le Christ Jésus prit avec lui trois de ses disciples et leur demanda de veiller pendant que lui priait. A trois reprises, revenant vers eux, il les trouva endormis. Le Maître luttait contre la même force hypnotique qui les induisait à dormir, et au début résister à cette influence lui parut difficile. Il pria, disant (Matth. 26:42): « Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe passe sans que je la boive, que ta volonté soit faite! »
L'apparente action du mal ou du magnétisme animal ne passera loin de nous que lorsque nous aurons appris à la détruire par la compréhension de son néant. Ce fut la force du mal hypothétique, une influence mortelle agressive, qui fit s'endormir les disciples, induisit Judas à trahir le Maître, Pierre à le renier et les disciples à l'abandonner. L'instinct animal qui poussa la foule à faire crucifier Jésus exerçait également son influence sur les disciples; il agissait à la fois sur les adversaires et les amis.
Le prétendu magnétisme animal peut se comparer au liquide qui cherche constamment son niveau. Une croyance matérialiste qui n'avait pas encore été détruite, un peu d'égoïsme ou d'obstination permirent à l'erreur d'entrer dans la conscience des disciples. Le niveau de leur penser laissa pénétrer l'influence adverse du mal. Chez Judas Iscariote, elle trouva son niveau le plus bas. Jésus le Christ put résister à cette prétendue influence, car l'erreur ne trouvait aucun écho dans sa conscience pure, innocente, intrépide. Rien ne pouvait l'induire à négliger son devoir spirituel.
Cette grande leçon quant au traitement du mal hypothétique montre aux chercheurs deux points essentiels: la manière dont le mal prétend agir du dehors comme une force universelle, et le niveau de faiblesse morale ou spirituelle qu'il trouva chez ceux qui ne surent pas lui résister. L'unique mal, l'entendement mortel hypothétique, ne peut atteindre la conscience qui lui est supérieure. La pureté, l'innocence, jointes à la prière alerte et persévérante qui comprend la totalité de Dieu et la perfection spirituelle de Ses idées, protègent à coup sûr tous les Scientistes Chrétiens fidèles contre l'influence apparente de l'erreur.
Dans Miscellaneous Writings, notre Leader écrit (p. 114): « Les Scientistes Chrétiens ne peuvent veiller trop assidûment, ni trop bien barrer leur porte, ni prier Dieu avec trop de ferveur, pour être délivrés des prétentions du mal. Ce faisant, les Scientistes imposeront silence aux suggestions mauvaises, en dévoileront les méthodes et mettront fin à l'influence secrète qu'elles exercent sur la vie des mortels. »
