Le désir de comparer qui semble si naturel aux humains, est souvent un signal d'alarme pour ceux qui veulent sincèrement obéir à cette exhortation du Christ Jésus (Matth. 26:41): « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation. » Il faut se rappeler cette mise en garde lorsqu'on est tenté de faire une comparaison entre deux concepts mortels, dans l'espoir de trouver le bien. Lorsque nous comparons les caractères, les attitudes, les talents ou l'une des innombrables autres choses en quoi les humains diffèrent, nous pouvons être sûrs que nous envisageons le rêve adamique, non pas l'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, de l'Esprit.
Dans son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 301), Mary Baker Eddy déclare: « Puisque Dieu est substance et que l'homme est l'image et la ressemblance divines, l'homme ne devrait désirer, et en réalité ne peut posséder que la substance du bien, la substance de l'Esprit, non de la matière. » N'est-ce pas là le fait spirituel que Moïse démontra aux Israélites?
Selon le premier chapitre du Deutéronome, lorsque Moïse et son peuple quittèrent l'Horeb et durent traverser le désert, ils parvinrent à la montagne des Amoréens. S'arrêtant là, ils envoyèrent au-devant d'eux douze hommes, un par tribu, pour explorer le pays. A leur retour les messagers dirent: « Le pays que l'Éternel notre Dieu nous donne est bon. » Mais ils comparèrent les gens qu'ils y avaient vus à leur propre groupe. « Où monterions-nous? » demandèrent les Israélites. « Nos frères nous ont fait perdre courage en nous disant: Il y a là un peuple plus grand et de plus haute taille que le nôtre. » Ainsi les Israélites s'estimaient inférieurs aux Amoréens. Parce qu'ils mettaient en doute la possibilité de s'établir dans la terre promise, les tribulations et les délais abondèrent dans leur voyage.
On parle souvent de personnes ayant un prétendu complexe d'infériorité. Les remèdes matériels proposées pour guérir cela ne s'élèvent jamais plus haut que le sens personnel et ses limitations. L'homme créé à l'image de Dieu n'est pas inférieur et ne peut se définir en termes limités. Nous démontrerons beaucoup mieux notre individualité spirituelle comme fils du Père céleste lorsque nous cesserons de regarder autour de nous pour nous comparer à d'autres.
Une jeune fille qui étudiait la Science Chrétienne eut le sentiment qu'elle comprenait cette Science assez pour démontrer sa maîtrise sur l'habitude de fumer. Mais elle se mit à comparer entre elles les démonstrations de ceux qui en Science avaient surmonté cette habitude. Pendant une réunion du mercredi soir, elle entendit le témoignage d'un homme qui disait avoir été guéri instantanément. Une autre personne avait eu des luttes prolongées et pénibles, quoique ses amies l'eussent soutenue avec amour; dans un troisième cas, la guérison était venue grâce au travail consacré d'une praticienne.
La jeune fille découvrit que chacun de ceux qu'elle interrogeait ou qu'elle entendait raconter leur guérison se trouvait mentalement à un stade qui n'était pas celui des autres. Fixant son attention sur la personnalité et les circonstances, qui sont toujours matérielles, elle s'aperçut qu'elle comparait « plusieurs entendements, » au lieu d'accepter les guérisons qui rendent témoignage à Dieu et glorifient l'unique Entendement, le Principe, le bien. Pendant la période où elle s'enquérait avec curiosité des démonstrations faites par autrui, elle-même ne progressa point. Ne voulant pas céder au désespoir, elle se disait: « Je crois pourtant que cette guérison est possible, normale! »
Elle finit par voir qu'une route pavée de comparaisons ne la conduirait jamais au bit; elle eut recours à un praticien et lui dit qu'elle croyait pouvoir être guérie et le désirait sincèrement. Le praticien cita un passage du livre de texte qui pouvait faciliter cette guérison (p. 297): « Les pensées humaines ont leurs degrés de comparaison. Certaines pensées sont meilleures que d'autres. Une croyance à la Vérité vaut mieux qu'une croyance à l'erreur, mais aucun témoignage mortel n'est fondé sur le roc divin. Le témoignage mortel peut être ébranlé. Jusqu'à ce que la croyance devienne foi, et que la foi devienne intelligence spirituelle, la pensée humaine n'a que peu de rapport avec le réel ou divin. »
La jeune fille remarqua bien vite que les tiraillements d'estomac qui semblaient toujours se produire lorsqu'elle renonçait à fumer, avaient disparu. Elle vit que les comparaisons ne concernent que les prétendus degrés de la pensée humaine. On lui fit également remarquer que les comparaisons spirituelles sont chose impossible, car comme l'affirme Mrs. Eddy (Miscellaneous Writings, p. 102): « Dieu est semblable à Lui-même et ne ressemble à rien d'autre. » L'auteur ajoute ensuite: « Son caractère n'admet aucun degré de comparaison. » Voilà le modèle infini, le Principe renfermant toute la sagesse. Dieu, l'Entendement divin, n'est pas consumé de désirs charnels. Il est éternellement satisfait. Son image doit donc refléter la satisfaction.
C'est ainsi que vint pour cette Scientiste Chrétienne la pensée curative. Elle ne commit plus l'erreur de comparer sa guérison avec d'autres, dont elle-même ou son prochain avaient bénéficié. Le récit d'une guérison doit être un acte de gratitude, non pas seulement le compte rendu des voies et des méthodes telles qu'elles se présentent au sens humain. Le Psalmiste nous exhorte en ces termes (Ps. 106:1,2): « Louez l'Éternel! Célébrez l'Éternel; car il est bon... Qui pourrait raconter les victoires de l'Éternel? »
Quelques mois plus tard, une amie sincère qui désirait être guidée lui demanda: « Comment donc avez-vous fait pour ne plus fumer? » La jeune fille répondit: « J'ai prié que “sur la terre, comme au ciel” Sa volonté se fasse et non la mienne. Aussi n'ai-je pas eu le sentiment que je cessais de fumer, que c'était facile ou difficile. J'ai plutôt eu l'impression d'un commencement, d'une nouvelle naissance; je me suis vue comme enfant de Dieu, Son idée spirituelle reflétant la maîtrise et l'autorité. Et j'ai découvert que j'étais libre! »
Se détourant des personnes pour s'attacher uniquement à l'Amour, à la Vérité incomparable, on trouve le chemin de la liberté dans la révélation de la parfaite création divine.
