Parmi les multiples dons que l'homme a reçus, la joie est au premier rang. Elle a sa source dans l'Amour. Elle s'apparente au bonheur, à la santé morale. Certes, elle vient de Dieu. L'apôtre Jacques écrivit ces paroles remarquables: « Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut, et descendent du Père des lumières, en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement. » La joie est un don parfait exprimée par l'homme, l'idée de Dieu; ainsi loin d'être sujette aux changements, aux interruptions, elle est à jamais son riche apanage.
Dans les rapports avec autrui, la joie rend de précieux services. Elle dénote un cœur serein, l'absence de crainte et d'anxiété. Elle comporte un sentiment de l'humour qui refuse de céder au pessimisme, à la tristesse. Le grand Shakespeare disait: « Le cœur joyeux ne se lasse pas; » tous ceux qui ont observé la nature humaine ont remarqué cela; ils savent que l'allégresse soutient et donne du ressort.
Le Christ Jésus connaissait cependant une joie meilleure et plus profonde que la simple gaieté; il savait aussi d'où vient cette joie. Pour lui, elle était inséparable de la Vie; or la Vie qu'il démontrait ou enseignait, c'était Dieu. Reconnaissant l'immortalité de l'homme, sachant que la seule Vie est Dieu, le bien, le Maître pouvait dire avec autorité: « Personne ne vous ravira votre joie. » Il pouvait ainsi parler aux disciples avec une sereine confiance, à la veille même de sa plus grande épreuve — la crucifixion.
Notre révérée Leader, Mary Baker Eddy, suivait fidèlement les traces du Maître; elle put voir et comprendre la vérité qu'il avait enseignée, et cette compréhension spirituelle lui permit de répéter ses œuvres curatives et régénératrices. Au prix d'un travail et d'une patience incomparables, elle exposa sa découverte dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, afin que tous puissent en faire leur profit.
Ayant gravi les cimes de la vision spirituelle, Mrs. Eddy perçut nettement que Dieu est la seule Vie, l'unique Entendement, le seul pouvoir ou présence réels, le bien immuable, infini; et jamais elle n'abandonna ce point de vue élevé. D'une source pure et cristalline, il ne peut sortir que des eaux saines; ainsi de Dieu, l'unique source et cause, ne peuvent émaner que des choses parfaites et complètes. Comme ceci s'accorde bien avec le premier chapitre de la Genèse! « Ainsi Dieu créa l'homme à son image... Dieu contempla ce qu'il avait fait, et il vit que cela était très bien. »
La Science Chrétienne déclare que tous les discords — maladie, pauvreté, stagnation, conflits — sont dus à l'ignorance concernant la vraie nature de la Vie, de Dieu. Ces maux sont les manifestations du penser matériel erroné s'opposant à la vraie conscience spirituelle. Et de même que l'obscurité cède infailliblement et naturellement à la lumière, les fausses croyances humaines doivent faire place à la vérité touchant le rapport par lequel l'homme est uni au Père-Mère Dieu.
Le disciple trouve un grand encouragement dans ces paroles de Mrs. Eddy (Science et Santé, p. 454): « La compréhension, quelque faible qu'elle soit, de la Toute-puissance divine, détruit la crainte et affermit vos pas dans la bonne voie, — la voie qui mène à la demeure qui n'est pas faite de main d'homme, et qui est “éternelle dans les cieux.” » Lorsque la crainte a disparu, la joie demeure et rend témoignage au grand fait que l'homme est la réflexion de l'Amour; à mesure que le disciple avance dans cette compréhension, sa véritable individualité se révèle, complète et parfaite.
On est parfois tenté de croire qu'il est impossible d'exprimer la joie avant qu'un mal physique soit guéri. Mais comme cette condition est due au penser faux, il importe de remplacer l'erreur mentale par un raisonnement correct. Voici le remède le plus efficace: s'attacher avec persistance au fait que l'homme est inséparable du divin Amour infini et qu'en conséquence il exprime toujours l'harmonie, la joie émanant de cette source divine.
Les beautés de la nature, le charme des fleurs, le chant des oiseaux, qu'est-ce que tout cela en comparaison de l'inaltérable joie que donne la conscience de notre éternelle unicité avec Dieu, le bien!
