Elles méritent plus d'attention que le monde ne leur en a voué jusqu'à présent, les paroles mémorables de Mary Baker Eddy lorsque fut consacrée l'Annexe de L'Église Mère. Elle dit alors (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 5): « Entièrement séparée de ce rêve mortel, de cette illusion et déception des sens, la Science Chrétienne vient révéler l'homme en tant qu'image de Dieu, Son idée, qui coexiste avec Lui — Dieu donnant tout, et l'homme ayant tout ce que Dieu donne. »
Dieu, le grand « Je suis, » donne toutes choses. Puisque Dieu est Tout, qu'Il renferme tout et qu'Il a tout, Il n'a jamais besoin d'obtenir quoi que ce soit. Possédant toutes choses, Dieu n'acquiert rien. Image et ressemblance de Dieu, l'homme réel reflète la perpétuelle générosité de Dieu. Donner est une idée de l'Entendement divin. Donner se rapporte à la réalité; acquérir des choses matérielles est une croyance de l'entendement mortel, dans le domaine de l'irréalité.
Les fils et les filles de Dieu sont Ses manifestations éternelles, exprimant Sa générosité continue. C'est par une bienfaisance intelligente que nous exprimons notre individualité véritable. Nous vainquons le péché, nous guérissons la maladie, dans la mesure où nous communiquons ce que nous recevons de Dieu. On dépouille le vieil homme et l'on revêt l'homme nouveau lorsqu'on fait généreusement part de ses trésors. Les gains matériels basés sur l'intérêt personnel tendent à la mortalité. Les dons faits avec intelligence manifestent la Vie éternelle.
Dans la vie de Jésus, la bienfaisance s'exerçait perpétuellement. Le Maître disait: « Je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance. » Entre sa vie et les dons généreux, l'association était inséparable. A la belle-mère de Pierre, Jésus donna la santé, parce qu'il comprenait la loi de la réflexion. A la veuve de Naïn, il rendit le fils qu'elle avait perdu. Aux captifs, il donnait la liberté; aux aveugles, la vue; aux sourds, l'ouïe; aux muets, la parole; au monde, un Sauveur. Sa vie de bienveillance l'unit à la Vie éternelle dont la loi vainc la mort, roule la pierre du sépulcre, élève la pensée plus haut que les faux concepts de l'existence matérielle. Pratiquant la vie généreuse dont Jésus nous donna l'exemple parfait, nous pouvons faire les œuvres que lui-même a faites. « La foi sans les œuvres est inutile. » La croyance qui ne s'accompagne d'aucun bienfait est un tombeau scellé. La foi qui s'élève jusqu'à la compréhension spirituelle trouve le Christ ressuscité et voit que le sépulcre est vide. Le Christ manifesté par Jésus est le don que Dieu fait aux hommes.
L'église de la Science Chrétienne est une église qui donne; elle représente elle-même un don. Les Écritures disent: « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir! » Là où demeure la conscience qui guérit, on trouve le désintéressement et les égards pour le prochain. « Car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » Là où résident la charité et la tendresse jointes à la compréhension spirituelle de l'Amour, la guérison est présente. Quand la préoccupation des gains matériels remplace la libéralité spirituelle, la guérison s'arrête. Paul a dit: « N'ayez de dettes envers personne, si ce n'est l'amour que vous vous devez les uns aux autres. »
L'or et l'argent, les richesses acquises par des procédés matériels égoïstes, ne sont que « vanité des vanités. » La vraie richesse ne se compose que des qualités reflétant Dieu. Ce qui constitue la substance, c'est l'Entendement divin, Dieu, l'éternelle Vérité, l'Amour immuable et Ses idées. En l'absence de ces idées spirituelles, les maisons, les terres, les actions et les obligations, l'or ou l'argent, sont sans valeur. Accumuler une fortune matérielle, amasser d'immenses richesses par des moyens égoïstes, ne fait que joindre une contrefaçon à une autre contrefaçon. « Que ferai-je pour hériter la vie éternelle? » Un personnage qui voulait mettre Jésus à l'épreuve lui posa cette question, à laquelle il ajouta ensuite une seconde demande: « Qui est mon prochain? » La réponse du Maître fut la parabole du bon Samaritain, la parabole des dons généreux. Nous n'avons la vie éternelle que dans la mesure où nous obéissons à Dieu, où nous aimons et donnons.
« Gardez-vous avec soin de toute avarice; car, la vie d'un homme, fût-il dans l'abondance, ne dépend pas de ce qu'il possède, » déclare Jésus. Et comme confirmation de cette vérité, il prononce la parabole du riche qui voulait abattre ses greniers pour en construire de plus grands. A cet acquéreur de matérialité, la Vérité dit: « Insensé, cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il? Il en est ainsi, » ajoute Jésus, « de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche en Dieu. » La rapacité matérielle égoïste est un fléau; mais les richesses spirituelles expriment les dons de Dieu et ne peuvent faire que du bien.
La vieillesse et la décrépitude sont l'apparent résultat des croyances d'acquisivité matérielle. Dès son berceau, l'enfant est instruit à rechercher la matière. L'entendement mortel crie: Prends de la nourriture, prends des forces, acquiers des richesses. La vérité donne cet ordre: Connais l'homme réel et son héritage, prouve le don divin que représentent les ressources infinies. Les richesses, la nourriture, la force matérielles ont trait à l'entendement mortel; et lorsque le moi les recherche et les applique égoïstement, elles sont sujettes à la prétendue loi matérielle. Celle-ci est une fausse loi de manque, de limitations, de péché, de maladie et de mort. La nouvelle naissance introduit la pensée dans le royaume où l'on acquiert et où l'on donne selon la vérité. Penser et vivre conformément à la loi de régénération sape les croyances de vieillesse, rend souveraine la règle de la vigueur et présage la suprématie spirituelle.
En réalité, le vrai bienfaiteur n'est jamais trompé. Donner spirituellement est une activité divine que protège la divine intelligence. Là où l'intelligence fait défaut, il n'existe pas de véritable générosité. Ce qu'on donne aux autres doit contribuer à guérir l'acquisivité matérielle. Donner d'une manière divinement intelligente, c'est mettre fin au désir des acquisitions égoïstes. Lorsque celles-ci s'exercent sans probité, elles s'apparentent à l'égoïsme, à la rapacité, à la convoitise. Donner spirituellement contribue à réduire au silence ces agents qui revendiquent un pouvoir auquel ils n'ont pas droit. Lorsque l'enfant prodigue devint un acquisiteur égoïste, les libéralités du père prirent fin en ce qui concernait le fils rebelle. Par la suite, le proscrit rentra en lui-même; il abandonna la fiction de la matérialité pour recevoir la réalité; à son père, il fut prêt à dire: « Traite-moi comme l'un de tes mercenaires. » Alors celui que les caprices n'avaient pu tromper accueillit avec joie le fils repentant et lui donna en abondance l'amour et les biens.
Les dons de Dieu sont impartiaux, universels; et les états de conscience qui Le cherchent ont part à Ses bontés. Aux patriarches comme aux prophètes, Il révélait Sa nature et Ses voies. On trouve dans l'Ancien Testament les textes où de saints personnages ont transcrit les révélations de Dieu concernant Lui-même, Ses lois, les bénédictions qu'Il accorde à Ses enfants, leur obéissance aux préceptes et aux ordres divins. Elle est constante, invariable, éternelle, la bonté de Dieu envers Sa création. Qu'il s'agît d'Abraham, de Moïse ou d'Ésaïe, la bienveillance divine était pareille; mais la conscience de ceux qui la recevaient en donnait des interprétations variées. La révélation de Dieu la plus haute et la plus claire fut accordée au Christ Jésus, « qui, étant le rayonnement de sa gloire, l'empreinte même de sa personne,... après avoir accompli la purification des péchés, s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. » Exprimant la paternité divine, le Fils ou l'idée de Dieu manifesta parmi les hommes l'amour du Père.
Cette conscience plus élevée se remarque dans le Nouveau Testament, qui nous fait connaître le don de Dieu aux hommes; il expose la conduite et les paroles du Christ Jésus, ses œuvres curatives et celles des apôtres ou de la primitive église. Le Nouveau Testament présente la même vérité que les révélations antérieures; mais le Christ Jésus la manifesta d'une façon plus claire et plus complète. La bonté de Dieu était la même; toutefois le grand interprète de l'être véritable fit mieux comprendre la révélation divine.
L'histoire de Mary Baker Eddy indique une générosité sans bornes. C'est la vision spirituelle et la conquête du moi qui rendirent possibles les dons que fit notre Leader. Parce qu'elle comprenait admirablement la loi de la réflexion spirituelle, elle donna tout à son Église et au monde. Donnant tout, elle eut tout. Sa révélation nous apportait la réalité; or la réalité est tout ce qui existe. Les vrais Scientistes Chrétiens suivent fidèlement leur Leader: ils donnent tout pour le Christ, la Vérité; comprenant mieux ce que signifient recevoir et donner, ils trouvent en plus grande abondance la réalité. « Tout ce que possède le Père est à moi, » déclarait Jésus.
La Bible nous dit: « Avec tout ce que tu possèdes acquiers l'intelligence. » Comparons cet ordre au passage déjà cité: « Dieu donnant tout, et l'homme ayant tout ce que Dieu donne. » Quand l'intérêt personnel meurt, on voit naître la compréhension. Renonçant à la matérialité, nous pouvons accueillir la compréhension spirituelle. Nous nous séparons des connaissances mondaines pour nous associer à la vraie sagesse. Ainsi « donnant tout » et « ayant tout » s'accorde avec cette injonction: « Avec tout ce que tu possèdes acquiers l'intelligence. »
Jésus s'attendait à un nouveau don de l'Amour divin. Il déclarait: « J'ai encore bien des choses à vous dire: mais elles sont maintenant au-dessus de votre portée. » Quand le cœur des hommes y fut préparé, Dieu répandit Ses dons excellents: à Mary Baker Eddy vint la révélation de la Science Chrétienne, religion d'actes et non seulement de paroles; cette révélation doit mettre un terme au péché, à la maladie, à la mort; elle doit établir parmi les hommes le royaume des cieux, le règne de l'harmonie.