« Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir. » C'est ainsi que le fidèle Josué exhortait « toutes les tribus d'Israël, » après leur avoir rappelé les bontés de Dieu, les directions, la protection, les délivrances dont ils avaient été l'objet depuis l'époque où le patriarche Abraham avait abandonné les dieux de ses pères pour servir le seul Dieu. Après cet ordre donné avec amour mais d'une manière positive, Josué fit connaître sa propre décision: « Pour moi et ma maison, nous servirons l'Éternel. »
Que de Scientistes Chrétiens connaissent par expérience le carrefour où comme les enfants d'Israël, ils furent peut-être tentés de rebrousser chemin! Ils se sont alors rappelé la sollicitude, la protection, les guérisons, les nombreux bienfaits reçus depuis qu'ils avaient commencé à servir l'unique Dieu de vérité et d'amour, le divin Principe révélé par la Science Chrétienne. Beaucoup assurément pourraient certifier avec une humble reconnaissance que telle guérison, telle délivrance qui semblait tardive s'accéléra ou fut même pleinement réalisée lorsqu'ils prirent cette décision formelle: s'appuyer radicalement sur la Science Chrétienne et ne point retourner aux dieux de la matière —à quelque remède, moyen ou méthode autre que l'Esprit.
Une maman, novice encore dans l'étude de la Science Chrétienne, fut réveillée en sursaut pendant la nuit: son bébé était aux prises avec un mal qu'elle redoutait beaucoup. Dans sa terreur elle voulut saisir un remède matériel qui autrefois avait soulagé cette condition, mais elle s'aperçut qu'elle ne pouvait en faire usage. Elle ne pouvait pas se montrer infidèle à la lueur de compréhension qu'elle devait au Christ, à la Vérité. Elle reconnut avec gratitude qu'elle avait trouvé la confiance en Dieu, dans l'Amour infini, toujours présent; alors l'enfant se calma et bientôt s'endormit paisiblement. Le mal avait disparu pour ne jamais revenir. Les nombreuses années qui se sont écoulées depuis ont été marquées par une confiance radicale dans le grand Médecin dont l'appui s'est toujours montré efficace.
Tel dira peut-être: Pour les Scientistes Chrétiens, n'est-il pas légitime d'avoir recours à des moyens non-spirituels s'ils peuvent ainsi trouver le soulagement ou la guérison physiques? La réponse serait affirmative si l'on désirait seulement des résultats matériels temporaires. Il est certain que les moyens matériels ne sauraient produire de guérison véritable et définitive, car notre Leader dit clairement: « Ce n'est qu'en s'appuyant radicalement sur la Vérité qu'on peut réaliser le pouvoir scientifique qui guérit » (Science et Santé, p. 167). La personne qui adopte des moyens inférieurs et semble y trouver de l'aide, s'expose inévitablement à quelque chose de plus grave: sa foi dans la matière augmente, ce qui retarde les progrès véritables. A la page 31 de Rétrospection et Introspection, Mrs. Eddy mentionne en termes exprès « l'erreur fondamentale de la foi dans les choses matérielles, » ajoutant: « Car cette confiance est le péché inaperçu, l'ennemi inconnu,— le désir indompté du cœur qui viole les commandements divins. » On voit donc que tout ce qui oriente la pensée et la foi vers la matière au lieu de les en détourner, représente un pas dans la mauvaise direction.
Qu'il le sache ou non, le chercheur qui entreprend l'étude de la Science Chrétienne travaille à son salut: il commence à s'affranchir de la matérialité fertile en craintes, en échecs, en faiblesses. S'il abandonne la ligne droite du Principe, il marche à l'encontre de son but réel; aussi lui faudra-t-il tôt ou tard, ici-bas ou sur un autre plan, revenir sur ses pas. Voici donc la conclusion qui s'impose, bien qu'elle puisse sembler paradoxale: n'obtenir aucun secours par les remèdes matériels nous rapprocherait plutôt du succès final, en nous éveillant à l'incertitude des remèdes matériels — constatation que tous doivent faire une fois ou l'autre.
Certains Scientistes qui n'ont peut-être jamais eu la moindre tentation d'avoir recours aux moyens matériels pour le soulagement ou la guérison physiques ont parfois cédé temporairement à d'autres insinuations: le sens matériel leur disait que la satisfaction, le plaisir, le profit peuvent se trouver en dehors d'une stricte obéissance à la loi et à l'évangile, résumés dans ces paroles du Christ Jésus, notre Conducteur aimant et sage: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force... Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Si, comme il arrive souvent, la souffrance a réveillé ces disciples en leur faisant voir l'inefficacité, la vanité désespérante de la mollesse et des passe-temps fondés sur l'erreur, ils peuvent dire sans doute quelles épreuves, quelles luttes pénibles ils auraient évitées en écoutant la voix toujours présente de la Vérité; cette douce voix à laquelle il faut obéir nous oriente vers le bien, vers toutes les choses apportant une satisfaction véritable.
Le Scientiste Chrétien vigilant ne manquera pas de choisir avec sagesse, adoptant la voie la meilleure sans s'arrêter aux murmures du mal; d'autre part, il sera sur ses gardes quant à la tentation de condamner ou de juger un frère plus faible, ce qui serait une erreur peut-être encore plus grande, car la critique personnelle s'apparente au pharisaïsme. Le vrai disciple du Maître démasque l'erreur en tant qu'erreur; mais pour ceux qui se sont momentanément égarés, il n'a pas d'autres sentiments que l'amour, le pardon, la tendresse compatissante; il est prêt à les aider avec sagesse toutes les fois qu'il le pourra.
Nombreux sont aujourd'hui ceux qui, après avoir cherché en vain la santé ou le bonheur par les méthodes humaines, régénèrent leur vie selon la voie bienfaisante et sûre qu'offre la Science Chrétienne. Ils sont heureux d'avoir prouvé que « la détresse de l'homme est l'opportunité de Dieu. » A mesure qu'augmente leur confiance en Dieu et dans l'immuable loi du bien, la foi dans la matière s'évanouit. Le désespoir a fait place à l'espérance, les craintes ont été vaincues, la santé a été rétablie, une carrière heureuse et utile s'est substituée aux tourments ou à la frivolité. Ces nouveaux enfants d'Israël ont appris par expérience que dans les conjonctures les plus critiques, ils peuvent compter sur Dieu — qu'obéir fidèlement aux règles de la Science divine entraîne une récompense inévitable.
O mes amis, vous qui êtes cruellement tentés de servir un autre dieu, ne vous laissez pas décevoir. Vous avez tout avantage à vous décider résolument pour Dieu, pour le Principe, comme le firent autrefois les Israélites qui répondirent à Josué: « Loin de nous la pensée d'abandonner l'Éternel pour servir d'autres dieux! » Écoutons aujourd'hui cette exhortation de notre fidèle Leader et obéissons-lui avec joie (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 171): « Confiez-vous en la Vérité, et n'ayez pas d'autres appuis. »