Avec une tendre sollicitude, la Science Chrétienne corrige le sens de défectuosité qui pèse secrètement sur maintes personnes, auxquelles semble faire défaut la santé, le bonheur, l’intelligence ou l’instruction nécessaires pour vaincre les difficultés et parer aux exigences de la vie journalière. Ce sens de défectuosité tracasse spécialement ceux qui doivent pourvoir à leur propre subsistance et à celle de leur famille. Le sens personnel dit qu’on est entravé par un caractère ou une constitution faibles, par la vieillesse, par les conditions économiques; et livré à lui-même, l’être humain ploie sous le fardeau dont il s’est chargé.
Sur cette situation, la Science Chrétienne jette un jour nouveau. Elle révèle l’impartialité des dons divins et l’intégralité de chaque homme en tant qu’idée individuelle de l’Entendement. Elle nous enseigne à démontrer d’une manière pratique cette vérité qu’énonce Mrs. Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 519): « Ainsi les idées de Dieu dans l’être universel sont complètes et à jamais exprimées, car la Science révèle l’infinité, et la paternité et la maternité de l’Amour. » Puisque « l’être universel » est complet, l’être spirituel de chacun est aussi complet, à jamais exprimé. Dans la vraie manifestation de Dieu, rien ne fait défaut. Tout le bien s’exprime éternellement; la suppression n’existe pas. Le sens de défectuosité marche de pair avec la croyance qu’on ne peut pas donner essor à ses facultés normales. Le remède consiste à s’attacher au fait que toutes les idées de Dieu sont complètes, entièrement exprimées. Comme Scientistes Chrétiens, nous devons cesser de répéter inconsidérément le mal qui n’est, nous le reconnaissons, qu’une croyance fausse et passagère. Nous devons estimer le pouvoir de l’affirmation juste.
S’il soutient fidèlement l’amour et la joie au lieu de la pitié égotiste, la sainteté et la vie plutôt que le péché et la mort, le disciple voit paraître dans sa pensée, sa parole et ses actes l’intégralité qu’il tient de Dieu. Il revendique activement son droit de naissance; il remercie Dieu de ce que ce droit s’exprime d’une manière toujours plus complète. La vision et la fidélité sont incluses dans l’intégralité de l’homme. Si nous avons négligé d’avoir recours à Dieu, nous pouvons en tout temps renouveler notre foi, éclaircir notre vision, multiplier notre force en insistant davantage sur la totalité du créateur et de la création. A l’instar de Jean, nous pouvons déclarer vigoureusement: « Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné l’intelligence pour connaître le vrai Dieu; et nous sommes en ce vrai Dieu par son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle. » La porte de la démonstration ne se ferme jamais à qui que ce soit.
Aider les autres à découvrir qu’il ne leur manque rien facilite la démonstration de notre propre intégralité. Dans sa lettre aux Colossiens, Paul mentionne un certain Épaphras, « serviteur de Christ,... combattant toujours pour vous par ses prières, afin que vous demeuriez parfaits et accomplis en toute la volonté de Dieu. » Le « serviteur de Christ » pense, parle, agit d’une manière constructive; aussi n’est-il plus le serviteur du mal. En tant que Scientistes Chrétiens, il nous faut développer le don de l’expression véritable — manifester l’harmonie céleste d’abord dans notre conscience, puis dans tout ce que nous disons et faisons. La fidélité envers Dieu, jointe à l’amour du genre humain, révoque les prétentions de déloyauté et chasse l’habitude de tout rapporter à soi. Si nous acceptons pour nous-même ou pour d’autres le mensonge de la défectuosité, nous oublions la totalité de Dieu. Chez Jésus, le vrai sens de Dieu était si clair qu’il donnait à la nature du Maître la force et la beauté, et prêtait une autorité toute spéciale à ce commandement: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Le traducteur anglais Weymouth a cette variante: « Vous devez donc être complets dans la bonté, comme l’est votre Père céleste. »
La perfection et la totalité sont inséparables; notre tâche consiste à renverser toutes les pensées qui prétendent le contraire. Elle nous enrichit au-delà de toute mesure la gratitude que suscite la totalité divine et son expression parfaite chez l’homme. Cette gratitude développe la capacité de nous voir tels que Dieu voit Sa propre manifestation. Pour porter remède à quelque condition erronée, il faut la nier sans réserve en insistant sur la vérité contraire. Le mal, pourrait-on dire, est une prétention d’après laquelle le bien reste inexprimé. La haine par exemple, ose prétendre que l’Amour n’est point universel, qu’il ne s’exprime pas; or c’est là un mensonge. La maladie est la croyance que la santé n’est pas exprimée; mais la santé est spirituelle et dans l’Entendement infini, elle se manifeste en tous points. En réalité, il n’y a jamais lieu de soigner la santé ou de la rendre. Pour la démonstration que nous devons faire comme Scientistes Chrétiens, il est essentiel d’adopter cette affirmation de notre Leader (Science et Santé, p. 527): « L’homme est le reflet de Dieu, n’ayant besoin d’aucune culture, mais étant à jamais beau et complet. »
