Maintes fois de nos jours les hommes apparemment faiblissent devant les suggestions du mal qui sévit dans le monde; ils se laissent déprimer, se croient abandonnés et perdent courage. Il n’est pas difficile d’en voir la raison: partout on redoute la guerre, et de bien des côtés on craint une révolution intérieure provoquée par le conflit des théories ayant trait au gouvernement. Les hommes croiraient-ils que le chaos va régner sur toute la terre? On pourrait presque l’admettre, tant leurs pensées sont obsédées par la croyance que le mal est puissant, réel.
Plus ou moins fréquemment, les suggestions mauvaises s’attaquent à chacun, bien que tous n’en subissent pas l’influence au même degré. Les uns envisagent longuement le mal et ses effets éventuels sur eux-mêmes ou sur autrui; ils passent beaucoup de temps à craindre le mal. D’autres s’efforcent de ne pas permettre que les prétentions du mal les influencent outre mesure; pour obvier à ces prétentions, ils ont coutume de songer au bien qu’ils savent être dans beaucoup de cœurs. Toutefois ceux qui appartiennent à cette seconde catégorie sont enclins eux aussi à craindre le mal, dont ils ne savent pas manier les suggestions scientifiquement. Une troisième catégorie, qui s’accroît sans cesse, apprend à regarder le mal tout autrement que jadis; à le tenir pour irréel, selon les enseignements de la Science Chrétienne. Ceci leur est d’un grand réconfort parmi les théories et les activités humaines contradictoires; ils deviennent courageux en face du mal, même lorsque ses suggestions paraissent le plus agressives.
Pour ceux qui ne sont pas instruits dans la Science Chrétienne, il semblera peut-être que déclarer le mal irréel, donc nier ce que les sens matériels attestent si fortement, c’est fermer les yeux sur les faits. Mais quel est sous ce rapport le raisonnement de la Science Chrétienne? Elle déclare que Dieu est le bien infini; que le bien étant infini, son contraire, c’est-à-dire le mal, n’a pas d’existence réelle. Telle est l’attitude des Scientistes Chrétiens vis-à-vis du mal, et la raison qui l’explique. A coup sûr, ces enseignements contredisent la raison humaine qui n’a pas de lumières spirituelles; ils ne font aucun cas du témoignage des sens matériels; mais en agissant ainsi, ils sont fidèles à Dieu et obéissent au premier commandement: « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face. »
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