Le prophète Joël écrivait: « Des multitudes, des multitudes dans la vallée de la décision! » (3:14, version anglaise.) Les circonstances habituelles sembleraient nous autoriser à dire qu’il y a des multitudes dans la vallée de l’indécision. En vérité, les prétentions persistantes de l’indécision ou de l’incertitude sont dans l’existence humaine une des choses les plus générales et les plus importunes. La question: Que faire? se présente fréquemment aux mortels; et maintes fois les arguments qu’émettent la circonspection, la crainte, le doute, empêchent une réponse rapide et décisive.
Toutefois, celui qui étudie la Science Chrétienne devrait être en grande partie libéré des embarras que procure l’indécision. La Science Chrétienne nous apprend à nous tourner sans réserve vers l’Entendement divin pour y trouver l’inspiration et les directions. Mary Baker Eddy s’exprime en ces termes, à la page 254 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Quand nous nous attendons patiemment à Dieu, et que nous recherchons la Vérité avec droiture, Il nous indique le chemin. »
Pour parvenir à une décision juste, la sagesse est une des qualités les plus nécessaires; et l’apôtre Jacques écrivait: «Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous libéralement, sans rien reprocher; et elle lui sera donnée. » La Science Chrétienne enseigne que Dieu, l’Entendement divin, est la source non seulement de la vraie sagesse, mais encore de l’intelligence véritable et de l’intuition spirituelle. Par réflexion, ces qualités divines sont accessibles toujours et partout; elles nous permettent de savoir ce qu’il faut faire, quand et comment il faut agir. Dans la conscience où demeurent ces qualités dont la source est en Dieu, il ne peut y avoir d’indécision ou d’incertitude. Image et ressemblance de Dieu, l’homme existe à jamais dans une condition de certitude absolue et d’assurance parfaite.
Au cours de la même épître, Jacques parle aussi d’un « homme au cœur partagé, inconstant dans toute sa conduite. » Évidemment, celui qui hésite entre la compréhension que Dieu, l’Entendement infini, est la source de sa sagesse, et la croyance qu’il possède un entendement séparé de Dieu, caractérisé par la vacillation et l’incertitude — cet homme-là est incapable d’arriver promptement à des décisions justes ou de les exécuter avec assurance.
Mrs. Eddy, à la page 581 de Science et Santé, commence ainsi sa définition des « anges »: « Les pensées de Dieu se communiquant à l’homme; des intuitions spirituelles, pures et parfaites. » Ces anges sont toujours proches pour nous guider; et si nous nous laissons conduire par l’intuition spirituelle et non par ce que le monde appelle le jugement, nous serons mieux capables de prendre des décisions justes. Ils sont nombreux sans doute ceux qui par intuition auraient suivi une certaine marche — la bonne marche, comme ils ont pu s’en convaincre plus tard — mais que le prétendu jugement humain et la crainte des conséquences ont empêchés d’agir au mieux. Écouter le « son doux et subtil » de l’intuition spirituelle eût été combien préférable! D’autres disciples se sont montrés obéissants; ils ont été conduits dans le bon chemin, alors que la sagesse du monde les aurait égarés.
Les mortels devraient chaque jour chercher avec prière l’inspiration et les directions divines; ils ont besoin d’écouter la voix de Dieu, d’être toujours prêts à suivre le chemin qu’Il leur indique. « Quand vous irez à droite, ou quand vous irez à gauche, vos oreilles entendront derrière vous la voix qui dira: C’est ici le chemin, suivez-le! » Les directions divines ne comportent aucune incertitude, aucune hésitation ou indécision. L’Entendement divin — l’omniscience — n’est jamais en doute sur ce qu’il doit faire. Ses décisions sont déjà prises; ses actes sont toujours conformes à sa divine connaissance et à son infaillible sagesse. L’homme, image de Dieu, exprime à jamais la nature divine. Il reflète parfaitement les qualités divines telles que le calme, l’assurance, la certitude. Il ne peut donc jamais être dans le doute.
Ceux qui ont connu de près notre Leader disent qu’elle écoutait toujours avec égards les avis de ses interlocuteurs. Mais elle soumettait tous les problèmes au divin Principe, qui décidait en dernier ressort; et lorsque dans un cas donné, elle était sûre d’avoir perçu les directions divines, rien ne pouvait modifier sa décision. De nombreux incidents confirment ce fait, dont se souviennent ceux qui ont appartenu à l’entourage de Mrs. Eddy.
M. William Dana Orcutt, qui s’occupait de l’University Press à l’époque où celle-ci éditait Science et Santé, s’exprime en ces termes au sujet de Mrs. Eddy: «Au premier contact, étant donné la douceur de ses manières, on commettait parfois l’erreur de croire qu’elle se laisserait facilement influencer. Elle était prête à entendre n’importe quelle proposition. Si elle la trouvait bonne, elle l’acceptait promptement; dans le cas contraire, elle l’écartait avec une grâce qui ne laissait aucune amertume; mais la chose était toujours réglée une fois pour toutes. Il n’y avait pas d’hésitation ou d’incertitude. »
A la page 392 de Science et Santé, notre bien-aimée Leader écrit: « Vos décisions vous maîtriseront, quelle qu’en soit l’orientation. » Il importe donc au plus haut point que nos décisions soient toujours d’accord avec le divin Principe. Nous avons le droit de savoir qu’il en est ainsi, de revendiquer cet accord, si, reconnaissant Dieu dans toutes nos voies, nous n’admettons jamais d’impulsion, de gouvernement ou de directions qui n’aient leur source dans la Vérité divine, la Vie et l’Amour. Dans la mesure où nous soumettrons la volonté humaine à la volonté divine — où nous revendiquerons le droit et l’aptitude à être guidés par le Principe — nous quitterons la vallée de l’indécision; nous nous élèverons mentalement jusqu’aux cimes spirituelles qu’avait atteintes notre Maître lorsqu’il déclarait: « Je juge d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. »