Ma mère commença l’étude de la Science Chrétienne quand j’étais toute petite, et je me rappelle avoir reçu comme enfant beaucoup de bienfaits. Néanmoins je n’entrepris sérieusement cette étude que lorsque j’étais à l’université. Je portais alors des lunettes. Depuis plusieurs années j’en avais fait usage par intervalles, et pendant les douze derniers mois je les avais constamment portées. D’après le diagnostic médical, je souffrais d’astigmatisme et j’avais les yeux fatigués, maux qui étaient devenus si graves que je ne pouvais presque plus continuer mes études. J’étais toujours à la gêne Je compris alors la nécessité de prendre position pour la Vérité, car à coup sûr mes lunettes n’avaient été qu’un pauvre expédient.
La question suivante se présenta immédiatement à ma pensée: Quel est mon mobile? Sans doute c’était le désir d’être guérie physiquement qui m’attirait vers la Science Chrétienne. Je comprenais déjà que ce n’était pas assez, et que si je voulais aller plus loin, mes mobiles devaient s’élever et se purifier. Je m’appliquai à cela en méditant le sens de la compréhension spirituelle. Finalement je pus dire avec sincérité que je désirais par-dessus tout connaître Dieu, l’Esprit — que même si les sens physiques devaient prétendre que j’étais aveugle, je désirerais avant tout la compréhension spirituelle, la réalisation de la réalité spirituelle; je sus alors que mon mobile était juste. Croire à une condition inharmonieuse indiquait simplement de ma part un manque de compréhension, et mon penser faux pouvait et devait être corrigé.
Je pris notre livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, et je le lus en cherchant la compréhension spirituelle qui corrigerait tout ce que j’avais cru touchant les yeux et la vue. A mesure que j’avançais, je me rendis très clairement compte que seul l’Entendement voit; que la vue ne dépend donc ni des yeux matériels ni d’un organisme matériel, car l’Entendement n’est pas dans le cerveau, pas dans le corps: l’Entendement est en dehors de toute personnalité matérielle — il est infini et partout.
Cette réalisation vint si clairement que je me mis à penser: Si je connais réellement cette vérité, je puis la prouver en lisant sans verres. J’enlevai mes lunettes. A ma consternation, je semblais tout aussi incapable de lire sans lunettes qu’auparavant. De nouveau j’eus recours à l’idée-Christ, et je reçus cette réponse: J’avais nié le témoignage des sens physiques et déclaré le fait spirituel; allais-je maintenant accepter le témoignage de ces mêmes sens et admettre qu’ils pouvaient prouver quoi que ce fût? Avec joie je me rendis compte que la réalité spirituelle et ce que j’en avais saisi était vrai — vrai à l’heure même — et que le témoignage des sens, soit pour soit contre, n’y changeait rien. Que je porte ou non des lunettes, cela même ne faisait aucune différence. Au fond, l’Entendement voyait à la perfection, et ni les lunettes ni les yeux matériels ne l’aidaient à voir. Avec cette joyeuse réalisation, je remis mes lunettes et continuai ma lecture. Je me souviens que la même tentation revint encore une fois au moins; de nouveau je réalisai avec joie la vérité de l’idée spirituelle et reconnus ce fait: les lunettes que je portais ne m’aidaient pas à voir, fût-ce temporairement.
L’illusion des sens disparut d’une manière si naturelle et si complète que je n’ai jamais pu me souvenir de l’instant où je mis de côté mes lunettes; mais je sais que trois jours plus tard c’était fait. Il y a de cela dix ans, et je n’ai jamais eu la moindre rechute.
L’étude de la Science Chrétienne m’a apporté bien d’autres guérisons et des bénédictions sans nombre; mais j’ai toujours été particulièrement reconnaissante pour l’expérience ci-dessus; je désire la communiquer dans l’espoir qu’elle encouragera mon prochain.— New-York, États-Unis.
