Appendre de nouvelles choses, c'est là une des grandes joies de l'enfance et de la jeunesse. Il est si intéressant de saisir une nouvelle idée! Comme le visage rayonne, comme le cœur bat joyeusement quand la lumière de la compréhension vient éclairer la conscience! Tous connaissent plus ou moins la joie qu'apporte le développement de l'intelligence, mais quant à sa cause spirituelle l'humanité en général est pitoyablement ignorante. C'est pourquoi l'humanité ne comprend pas les problèmes de la vie humaine et ne sait pas en sortir victorieusement par la pensée juste.
Les mortels se sont laissé fortement limiter par la croyance que l'intelligence ou l'entendement se rapporte à la personnalité corporelle, qu'il réside dans le corps, que sa nature et sa portée dépendent de facteurs humains tels que la race ou l'ascendance. Ensuite on cherche à faire entrer de force dans cet entendement personnel la compréhension; on le tient pour capable de créer des pensées. Telle personne croira qu'elle a un bon entendement, telle autre que le sien est faible. Les uns semblent capables d'employer à leur gré ce qu'ils savent; mais d'autres croient qu'en certaines occasions importantes, ils ne sont pas maîtres de leurs facultés mentales. Ces questions formulées par Job sont d'un intérêt vital pour chaque humain: « Mais la sagesse, où la trouver? Quel est le lieu où réside l'intelligence? »
En réalité, l'intelligence n'est pas personnelle; elle ne réside point dans un corps matériel et n'en dérive pas. Il est évident que les vraies idées sont accessibles à tous. Ainsi deux personnes qui travaillent chacune de son côté peuvent percevoir simultanément une même idée. Ces faits mènent au concept de l'Entendement divin et de son intelligence comme étant un royaume infini d'où les hommes reçoivent continuellement des idées de sagesse, de compréhension, de confiance, de beauté et d'utilité.
Prise dans sa signification la plus élevée, l'intelligence est un attribut de Dieu. C'est à Mary Baker Eddy que le monde doit la découverte de ce fait métaphysique vital. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, notre Leader écrit (p. 275): « Toute substance, intelligence, sagesse, tout être, toute immortalité, toute cause, et tout effet appartiennent à Dieu. Ce sont là Ses attributs, les manifestations éternelles de l'infini Principe divin, l'Amour. Nulle sagesse n'est sage hormis Sa sagesse; nulle vérité n'est vraie que la Vérité divine, nul amour n'est aimable que l'Amour divin, nulle vie n'est Vie que la divine; nul bien n'existe, sauf le bien que Dieu accorde. »
Les jeunes gens et les jeunes filles qui ont appris à connaître la Science Chrétienne devraient pouvoir utiliser pratiquement leur compréhension spirituelle lors des récitations en classe, des examens, des démarches en vue d'une place pour laquelle ils doivent peut-être aller se présenter; de même, lorsqu'il s'agit de remplir un emploi, de prouver qu'ils sont propres à des tâches plus hautes; dans le domaine des affaires, des sciences appliquées, des devoirs civiques, et pour établir la santé. Leur vie devrait avoir pour caractéristiques la force morale, la liberté, la pureté, la joie spirituelle. Ce n'est pas la ruse mais la sagesse qui devient leur idéal en ce qui concerne l'activité mentale. A ceux qui l'étudient, la Science Chrétienne fait connaître l'éternel développement de la vie spirituelle, la véritable intelligence et ses joies.
La Science Chrétienne est la vraie psychologie; elle nous révèle que l'Entendement de l'homme est Dieu, l'Amour, le bien infini. Dans la pensée et la conduite humaines, elle sépare le vrai d'avec le faux, éliminant celui-ci et assurant la continuité de celui-là. Toutes les bonnes idées ont leur source dans l'unique Entendement divin; et toutes les fausses croyances naissent non pas chez les personnes, mais dans l'ignorance hypothétique qu'on nomme l'entendement mortel. La crainte, l'incapacité, la distraction, la lourdeur ou la paresse mentales, l'envie, la faiblesse, la fausse honte, la maladie, la perte de mémoire, et cœtera — toutes ces suggestions que maintes personnes acceptent comme leur étant naturelles, ne sont pas vraiment leurs, car l'Entendement ne les crée point et ne les communique jamais. Donc ils sont sans pouvoir, insignifiants, stériles, ces prétendus ennemis de notre bien-être et de nos progrès. Les Scientistes Chrétiens ne doivent plus les combattre comme des réalités, ou faiblement se soumettre à leur tyrannie.
Comment peut-on démontrer d'une manière pratique l'intelligence illimitée? Par une méthode dont l'exposé est simple. Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, notre Leader déclare (p. 253): « Nous comprenons le mieux ce qui commence en nous et s'avive par l'éducation. » A un degré quelconque, toute personne exprime consciemment l'intelligence. Que de fois, en parlant d'une action juste, on en décrit ainsi le commencement: « Cette pensée m'est venue »! Mais il est rare que le bénéficiaire se demande: « D'où m'est-elle venue? » Comprendre que Dieu envoie toutes les bonnes pensées, c'est l'aurore de la compréhension.
Un ingénieur qui avait été élevé dans la croyance à un entendement personnel, se jugeait incapable d'originalité dans son travail. Comprendre ce que d'autres avaient fait, c'était simple; mais la méthode par laquelle on arrivait à un concept original semblait être un mystère. Enfin, grâce à la Science Chrétienne, l'ingénieur apprit cette grande vérité, peu connue, quoique accessible à tous: Dieu est le seul Entendement. Il apprit à regarder Dieu comme la source de toutes les idées justes, le créateur et le soutien des facultés spirituelles et mentales, l'unique Père ou Vie qui éclaire, inspire et guide toute conscience individuelle. Il apprit à se tenir pour le réflecteur et non pas l'auteur des pensées. Le travail devint dès lors une telle joie! La crainte, le faux sens de responsabilité, l'effort intellectuel épuisant, tout cela avait disparu. Ce qui l'avait remplacé, c'était la perception spontanée des idées utiles, le bonheur de servir chaque jour Dieu et l'homme, l'admiration et la gratitude sans bornes suscitées par les vastes ressources de l'Entendement. Ce sens plus juste fit de lui un meilleur ingénieur, que ses chefs apprécièrent davantage et qui fut lui-même plus satisfait de ses perspectives. L'avancement remplaça la stagnation et les menaces d'échec. Pour couronner les progrès accomplis, une importante découverte lui fut révélée, une méthode originale permettant de calculer beaucoup plus rapidement un certain genre de problèmes techniques.
« Chaque pensée humaine doit instinctivement se tourner vers l'Entendement divin comme étant son seul centre et sa seule intelligence, » écrit Mrs. Eddy dans Miscellaneous Writings (pp. 307, 308). Pour hâter la démonstration d'un penser plus intelligent, un excellent début consiste à reconnaître simplement que Dieu est la source et le dispensateur des pensées intelligentes que nous avons déjà perçues. Cette reconnaissance devrait se faire à fond, avec soin, avec gratitude; parfois même il est utile de l'exprimer à voix haute. Il faut reconnaître, non seulement au moment précis où nous en avons besoin, mais aussi avant et auprès, que Dieu est la cause de notre penser juste. Quand on fait ce travail mental comme la Science Chrétienne l'enseigne, — avec sincérité et compréhension, — les idées qui nous sont nécessaires entrent abondamment dans la conscience. Étant illimitée, universelle, l'intelligence est à la hauteur de tout ce qui peut à bon droit lui être demandé. L'existence humaine ne comporte pas un seul problème qu'on ne puisse résoudre par la pensée, si l'on se fonde sur l'explication scientifique concernant la nature de l'intelligence qui procède de Dieu, de l'Entendement infini.