Faisant allusion à un passage des Écritures, Mrs. Eddy déclara, en présence des Scientistes Chrétiens rassemblés devant son balcon, à Pleasant View: « Je vous offrirais aujourd'hui un don, mais ce don est déjà vôtre » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 170). L'un des assistants nous a dit que ces paroles furent accompagnées d'un geste où les mains étendues symbolisaient les généreuses bénédictions de l'Amour infini.
La prière qui est une requête implique qu'une bénédiction n'a pas été accordée, ou qu'on se croit incapable de la recevoir et d'en montrer les bons effets. Ce sont là deux restrictions dont le sens correct de Dieu et de l'homme libère la pensée humaine. Par la Science Chrétienne, la supplication — marche conduisant à une prière plus élevée — ne tarde pas à se développer pour devenir la prière d'actions de grâces. Lorsqu'on désire ce que confère éternellement Dieu, le bien, il est scientifiquement vrai que « ce don est déjà vôtre. » Aussi la réceptivité spirituelle, que nie sans cesse l'aveuglement du sens matériel, doit-elle être constamment affirmée par le Scientiste Chrétien. Lorsqu'on maintient avec sincérité cette attitude mentale, l'action de la Vérité démasque et dissipe tout ce qui prétend faire obstacle à la réceptivité spirituelle.
Comme le dit notre Leader, la vraie prière « nous montre plus clairement que nous ne l'avions vu auparavant ce que nous avons et ce que nous sommes déjà; et par-dessus tout, elle nous montre ce qu'est Dieu » (Non et Oui, p. 39). Touchant la compréhension spirituelle — la vraie prière — on peut bien dire: « Ce don est déjà vôtre, » car l'Esprit le révèle.
Mais parfois celui qui étudie la Science Chrétienne accepte l'accusation décourageante qu'il n'avance pas; qu'une pénible difficulté se dresse devant lui sans qu'il ait la vision ou la force spirituelles nécessaires pour la surmonter. Ceci ne revient-il pas à affirmer le mal et à nier le bien? Le fait est que l'homme spirituel exprime toujours la vision et la force. Ce sont là les vraies caractéristiques que le Scientiste Chrétien doit revendiquer sans relâche, exprimer avec joie; et leurs fruits sont immanquables.
Parfois encore, le disciple commet l'erreur d'adopter la suggestion suivante: ses vues n'ont plus l'inspiration et la fraîcheur dont il jouissait pendant les premières années où il étudiait la Science Chrétienne. Trompé par cette erreur, il songe tristement à ce qui lui manque, au lieu de reconnaître avec gratitude la compréhension spirituelle qu'il a déjà pu gagner et mettre en pratique. Dans ce cas, il devrait songer au message que le Révélateur adressait à l'une des églises: « Tenez ferme ce que vous avez, jusqu'à ce que je vienne. » S'il n'avait pas été soutenu par la Science Chrétienne, s'il ne l'avait pas appliquée, celui qui se désole serait peut-être moralement bien au-dessous de son niveau actuel. Reconnaître le degré de compréhension spirituelle et de démonstration auquel nous sommes arrivés, nous encourage à marcher fermement et non par saccades, jusqu'à un niveau de pensée et d'action encore plus élevé. Ce don des lumières spirituelles est impartial, incommensurable. La progression infinie est soutenue par la loi spirituelle.
Comprise et appliquée, la révélation de la Science Chrétienne efface la croyance humaine à l'imperfection, aux lacunes, et produit la guérison dans les circonstances humaines. Sous tous ses aspects, le témoignage du sens matériel est faux. C'est une perversion de la réalité, et la réalité n'est jamais atteinte par la perversion. La gratitude envers Dieu pour Son inépuisable bonté bannit les craintes qui paralysent et fait taire la méfiance de soi-même. Dieu, l'Entendement créateur, n'est point touché par la supposition du mal; de même, la conscience spirituelle de l'homme n'est point atteinte par les suppositions, les suggestions ou les inquiétudes erronées. L'homme ne connaît que la perfection de l'être spirituel, et il exprime ce qu'il connaît.
La Science Chrétienne nous a libérés du faux concept que nous entretenions jadis au sujet de Dieu, et nous reconnaissons maintenant que ce genre de Dieu n'a jamais existé. Pourquoi ne pas abandonner avec le même empressement et la même joie le faux concept de l'homme, puisqu'il n'y a pas d'homme matériel imparfait? Quand nous cesserons de croire à des obstructions hypothétiques, nos progrès spirituels seront plus spontanés, plus abondants.
Jésus réprouva le sens traditionnel du temps et des transformations successives lorsque, parlant à ses disciples d'une manière figurée, il leur dit que les récoltes étaient mûres, qu'il fallait lever les yeux et regarder la moisson présente au lieu de l'attendre encore quatre mois. Il leur parla d'amasser « du fruit pour la vie éternelle, afin que le semeur et le moissonneur en aient ensemble de la joie. » Cela ne revenait-il pas à dire: « Ce don est déjà vôtre »? En tant que Scientistes Chrétiens, unissons-nous toujours nos efforts et trouvons-nous « ensemble de la joie » dans le travail accompli pour Dieu et pour la Cause de la Science Chrétienne?
La manifestation de l'Amour est incessante comme l'Amour lui-même. Tout ce que nous demandons est maintenant réalisable, pourvu que cela soit d'accord avec le divin Principe. Nous n'avons pas à supplier afin de l'obtenir, mais il nous faut démontrer ce qui est nôtre comme « héritiers de Dieu, héritiers avec Christ. » Toute condition réelle est spirituelle, déjà établie par Dieu chez l'homme et dans tout l'univers: elle ne peut jamais être renversée. Quelle que puisse être la chose dont nous ayons vraiment besoin, l'éternel manifeste de l'Amour proclame: « Ce don est déjà vôtre. » Lorsqu'en toute circonstance nous affirmons résolument l'illumination spirituelle, nous demeurons dans la maîtrise et l'harmonie du penser absolument vrai, de la vie et de l'amour véritables. Notre Leader écrit (Miscellaneous Writings, p. 345): « L'Esprit confère les dons spirituels, la présence et la providence de Dieu. »
