La mission de la Science Chrétienne consiste à guérir le péché en le détruisant. Or le péché ne peut être guéri que par l'intelligence spirituelle, précisément comme l'obscurité ne peut être dissipée que par la lumière. Si l'obscurité est l'absence de lumière, l'erreur sous toutes ses formes est la croyance à l'absence de Dieu. (Voir Science et Santé, p. 215.) Aussi, lorsqu'on réalise l'omniprésence de la Vérité, de la Vie et de l'Amour, l'erreur importune n'est pas seulement écartée ou chassée, mais elle est détruite, de la même manière que les ténèbres nocturnes sont annihilées par la lumière du jour. Ce n'est pas qu'elle se cache ou qu'elle se transporte en quelque autre lieu: elle cesse de paraître exister. L'erreur ne peut durer, car, selon les paroles de Mrs. Eddy dans Unity of Good (p. 24): « L'Esprit est tout ce qui dure. »
En Science Chrétienne, la guérison de la maladie repose sur la correction ou la destruction d'une fausse croyance concernant un homme qui serait malade. Cette guérison s'effectue lorsque la conscience humaine accueille ce fait éternel: l'homme créé à l'image et selon la ressemblance de Dieu n'est point malade, ne l'a jamais été et ne saurait l'être; il est toujours bien; il n'est pas privé de quoi que ce soit, mais complet; il n'est pas discordant mais harmonieux. A ce fait s'oppose un groupe de cinq témoins, ou sens, dont le témoignage est impressionnant et selon leurs propres normes, irréfutable; mais leur témoignage est faux, leurs normes sont factices et illusoires. Les cinq sens n'ont aucune autorité dans le royaume de l'Esprit, où l'homme réel a la vie, le mouvement et l'être. La réalité n'est jamais sensuelle.
Dès lors, comment procéderons-nous dans le cas où les sens nous présentent un malade dont nous devons apparemment faire un homme en santé? Le premier pas consiste à désassocier le témoignage illusoire du fait véritable — en d'autres termes, à « faire la séparation. » Cette expression significative fut lancée voici bien longtemps par des Scientistes expérimentés, élèves de Mrs. Eddy; ils s'en servaient pour exprimer le processus mental grâce auquel on voit que la maladie est une chose en dehors de celui qui la manifeste — une fausse croyance impondérable comme les ténèbres, sans forme ni couleur, sans pouvoir inhérent pour s'exprimer ou se perpétuer. Ce qui n'est point ne fait nullement partie de ce qui est.
Lorsque dans sa propre pensée le praticien a séparé l'erreur de son patient, il se rend compte qu'il doit seulement détruire une croyance et non pas guérir un malade. Détruire les fausses croyances par la réalisation du fait que Dieu est omnipotent, omniprésent, omniscient, c'est pour le Scientiste Chrétien un devoir et un privilège de chaque jour. Dans la mesure où il réalise la totalité de Dieu, il peut annuler le mal, l'intrus qui se présente sous diverses formes — péché, maladie, inharmonie quelconque. Soyons toujours pleins de gratitude envers notre Leader, car elle nous a montré que le mal n'est ni une personne, ni une place, ni une chose, et par conséquent n'est rien.
Réaliser signifie rendre réel; de même annuler signifie rendre nul. Le premier de ces termes s'applique à la Vérité, le second à l'erreur; ils sont tous les deux utiles, et lorsqu'on en fait un bon usage dans la pratique de la Science Chrétienne, ils montrent le chemin de la guérison. Le mal croit en sa propre existence, et si fortement même que les mortels partagent cette croyance et l'acceptent comme une réalité. Si nous voulons dépouiller le mal de sa puissance apparente, il ne nous faut pas le fixer à quoi que ce soit. Lorsqu'on ne le rattache à rien, le mal est un zéro qui ne saurait produire le moindre effet.
Mais il ne suffit pas de réduire l'erreur au néant; il faut encore veiller à ce qu'elle reste néant. L'une des premières élèves de notre Leader proposait à ceux qu'elle instruisait ce programme concernant l'erreur: « Réduisez-la au néant, puis ayez soin qu'elle y reste; » et l'on en a constaté les bons effets dans nombre de cas où le mal prétendait renverser ce qu'on avait obtenu. L'erreur imite la Vérité dans toutes les directions susceptibles de servir à ses propres fins; par sa persistance et son opiniâtreté, elle contrefait l'omniprésence de la Vérité, et semble ainsi produire la réaction qui serait évitée si l'on obéissait à la seconde autant qu'à la première partie du conseil ci-dessus.
Il ne faut pas s'imaginer que réduire une erreur au néant signifie l'ignorer ou simplement en faire peu de cas. La situation est bien différente. Il faut voir que le mal n'est rien, mais prétend être quelque chose et posséder un pouvoir ou une autorité qui s'exerceraient toujours au détriment du genre humain. Considérer l'erreur comme une bagatelle négligeable mais omettre de la traiter scientifiquement jusqu'à ce qu'on en voie le néant, ce serait faire le jeu de l'ennemi.
L'erreur qu'il faut extirper est souvent cachée, de sorte que nous devons la découvrir. Dans bien des cas elle ne se laisse pas facilement déloger, et nous devons la chasser; en outre elle est sujette à revenir, de sorte que nous devons nous protéger contre elle. Nous avons ici trois mots dont notre Leader a fait usage et dont nous pouvons nous servir à notre tour: « découvrir, » « chasser, » « protéger. » Ce sont là des termes énergiques qui nous convient à l'action; ils exigent de la sagesse; ils produisent des résultats. Dans leur application pratique, nous suivons l'ordre indiqué ci-dessus: tout d'abord nous découvrons l'erreur, puis nous la chassons, et finalement nous protégeons toutes les situations contre son retour. La meilleure manière de découvrir l'erreur, c'est de le faire si complètement qu'il ne lui restera rien pour se cacher: elle ne pourra plus revêtir un masque dangereux ou se blottir dans quelque sombre recoin. Comme son nom est légion, ses déguisements sont innombrables. Pour les découvrir, il nous faut le discernement scientifique qui est une qualité de la compréhension spirituelle; par conséquent, en face d'une situation qui implique une erreur déguisée et n'ayant pas encore été découverte, nous devrions travailler pour obtenir plus de compréhension. La victoire sera nôtre si nous avons bien commencé par découvrir l'erreur, et procédons ensuite avec ordre. Sur ce point les enseignements de notre Leader sont explicites. Voici ses paroles dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 447): « Pour supprimer la prétention du péché, il faut le discerner, le démasquer, faire voir que c'est une illusion, et de cette manière remporter la victoire sur le péché et en prouver l'irréalité. »
Une fois l'erreur découverte, il faut la chasser. Un brave homme plein de franchise qui étudiait sincèrement la Science Chrétienne et à qui l'on demandait comment il avait coutume de travailler, répondit en ces termes: « Quand je traite l'erreur, je la traite rudement! » Sans doute il entendait par là: ni compromission, ni délai, ni indifférence; et son concept à coup sûr n'était pas mauvais. Chasser signifie mettre dehors; mais pour mettre l'erreur dehors et ne pas la laisser rentrer, il faut la dépouiller de toutes les prétentions selon lesquelles elle aurait le pouvoir de nuire, d'égarer ou de troubler. L'omniprésence du bien n'admet pas qu'il existe une place soit au-dessus soit au-dessous, à l'intérieur, à l'extérieur, où le mal puisse se loger et dont il puisse faire sa base d'opération. Même lorsqu'une erreur paraît profondément enracinée, elle peut être chassée par la foi, la compréhension, la confiance en l'Amour divin. Même s'il ne semble pas y avoir urgence, il est toujours nécessaire d'agir promptement. L'erreur semble croître avec rapidité, et si l'on tarde à la chasser on court le risque d'abandonner la partie.
S'agit-il d'annuler l'erreur, certaines qualités — la promptitude, le zèle, la vigilance — sont essentielles pour que l'erreur soit expulsée à mesure qu'elle est découverte. C'est le discernement scientifique qui aidera à « expulser l'erreur, » selon les paroles de notre Leader (Science et Santé, p. 97).
Pour se protéger contre l'erreur, le plus sûr moyen est de la détruire. Semblable aux ténèbres qui se dissipent lorsque paraît la lumière, l'erreur est éliminée par l'introduction de la Vérité. (Voir Science et Santé 282:32.) Les Écritures abondent en passages où la lumière et les ténèbres sont employées comme symboles. Jésus a dit: « Je suis la lumière du monde; » et quand nous paraissons être dans les ténèbres du doute ou dans la pénombre de l'incertitude, accueillons en plus grande mesure dans notre penser les directions et l'exemple qu'il nous a laissés. Demandons-nous ceci: « Que ferait Jésus? » Et si nous agissons conformément à la réponse qui se présentera, la guérison devrait être instantanée, car un instant de lumière spirituelle peut percer des ténèbres séculaires.
S'il doit passer la nuit dans une jungle infestée de bêtes sauvages, le voyageur allume près de son camp un feu qui le protège. De même que les flammes chassent les bêtes féroces, ainsi la lumière de la Vérité nous protège contre les démons de l'erreur qui sont censés rôder dans les jungles de la croyance mortelle. La lumière de la Vérité peut seule faire partir l'erreur; et lorsqu'elle prend la fuite, ne la laissez pas s'arrêter avant qu'elle aille elle-même s'enterrer dans la poussière ou le néant. Alors nous pouvons dire avec Jean: « Les ténèbres se dissipent et... la vraie lumière luit déjà. »
En travaillant pour annuler l'erreur, nous devons toujours nous rappeler que Dieu est Amour, qu'Il est à jamais présent, toujours accessible, toujours capable de détruire les maux qui veulent assaillir l'homme mortel. Il faut nous souvenir que l'Amour réalisé même dans une faible mesure, améliorera sans nul doute les conditions, les situations, les circonstances influencées par la crainte, la haine, l'amertume des dissensions; et ceci s'applique aux choses de l'église, du foyer, aux questions commerciales ou politiques ainsi qu'à la vie sociale.
Nous ferons bien de revenir en pensée aux éléments de notre religion, aux vérités que nous avons apprises en premier lieu et qui nous ont tant aidés alors que nous débutions en Science Chrétienne; ces vérités vitales sont tellement simples qu'il est facile de les oublier si l'on s'absorbe dans les complications d'une métaphysique dite avancée.
Certains d'entre nous travaillent depuis fort longtemps en Science Chrétienne; mais tous ont besoin de consulter fréquemment leur livre de texte pour revoir les simples vérités qui ne vieilliront jamais. Depuis combien d'années le disciple se rattache à la Science Chrétienne, voilà qui est de peu d'importance en regard d'une autre question: Jusqu'à quel point met-il cette Science en pratique dans sa vie journalière? Ce n'est pas avec un billet portant la date de nos débuts en Science Chrétienne que nous entrerons dans le royaume de l'harmonie permanente. Le temps n'est point un élément de l'Amour, dont l'application et les dispensations sont universelles.
A mesure que les hommes et les peuples entreverront plus clairement l'universalité et l'impartialité de l'Amour divin,— vérités qu'enseigna le Maître et qu'élucide la Science Chrétienne,— la haine se dissoudra pour faire place à l'amitié; car peut-on haïr ce que Dieu aime? Le temps viendra où les guerres et les bruits de guerre auront pris fin, et où tous les hommes formeront une grande fraternité. Produire cette situation digne du millénium, cela rentre dans la mission de la Science Chrétienne; et quiconque lit ces lignes peut contribuer à ce dessein en faisant de son mieux pour comprendre la paternité et la maternité de l'Amour divin.
 
    
