Être spirituellement éveillé, cela est compris dans la ressemblance de Dieu et n'est nullement affecté par un rêve mesmérique de matérialité. Si l'on veut manifester cet état désirable, il faut se rendre compte que la vigilance spirituelle n'est point acquise ou développée par des procédés humains: c'est un état de conscience divinement intelligent maintenu chez l'homme par l'Entendement divin. Nous savons qu'il ne s'agit pas de transformer la maladie en santé ou l'impureté en pureté; de même ce n'est pas le rêve qui doit se changer en veille. Il doit seulement disparaître. Sur la base de l'Esprit, le Scientiste Chrétien revendique le don la vigilance spirituelle, comme il apprend aussi à revendiquer son héritage spirituel de santé, de pureté et de joie.
Tous admettront qu'il faut une influence bienfaisante, supérieure à ce que perçoivent les cinq sens, pour donner au caractère humain sa beauté et rendre accessible le véritable idéalisme même au sein du matérialisme apparent. La présence de Dieu nous est constamment révélée par des indices qui vivifient la conscience humaine, percent les nuages des sens, purifient le cœur et inspirent de nobles actions.
Touché par l'influence divine, Ésaïe rendait à Dieu cet hommage: « Il me réveille, chaque matin, il dispose mon oreille à l'écouter, comme écoutent les disciples. » Lorsque nous admettons les nombreux indices de la présence divine, nous avons la joyeuse certitude que notre propre développement spirituel est ininterrompu. Mrs. Eddy écrit (Message to The Mother Church for 1902, p. 18): « Sois fidèle et garde avec vigilance la porte du temple de la conscience; alors tu sauras quand le voleur viendra. » « La porte du temple de la conscience »! Nous ne pouvons vraiment garde cette sainte entrée que si nous respectons notre identité divine. Dans ce cas, nous donnerons des preuves toujours croissantes de notre fidélité spirituelle: nous refuserons d'admettre les pensées spoliatrices et nous nous conformerons avec joie aux desseins que Dieu a formés pour Son image.
Paul nous dit: « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous? » Cette connaissance persistante, cette fidèle déclaration de la sainteté de l'homme en tant qu'image de Dieu — voilà ce qui apporte à l'humanité la rédemption. Il est clair que pour ressembler à Dieu, il faut que les pensées s'attachent exclusivement aux qualités qui Lui ressemblent. Aucune forme de crainte, d'impureté, de douleur, n'entre dans la conscience purement spirituelle de l'homme. Garder la porte du temple de notre conscience signifie donc ceci: nous devons en tout temps affirmer que nous sommes éveillés, que nous n'oublions pas notre moi véritable, et que la vigilance spirituelle n'est jamais atteinte par les prétentions de l'erreur, soit alarmantes soit séduisantes.
Cette tâche paraît-elle tantôt facile, tantôt malaisée, lorsqu'une foule d'erreurs et d'inquiétudes viennent assiéger la porte de notre conscience? Pour déjouer ces attaques dirigées contre la persévérance, nous pouvons avoir recours à la promesse suivante, qui nous annonce une inspiration renouvelée: « Puis l'ange qui me parlait revint; il me réveilla, comme un homme qu'on réveillerait de son sommeil. Et il me dit: Que vois-tu? » Maintes et maintes fois les Scientistes Chrétiens éprouvent l'influence vivifiante des pensées justes. Maintes fois ils obtiennent une vision nouvelle que leur donne l'Amour divin; maintes fois ils ressentent un nouveau courage et constatent avec gratitude qu'ils reconnaissent et démontrent plus clairement la vigilance et l'harmonie spirituelles de l'homme.
Notre Leader écrit (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 132): « L'Amour divin réprouvera et détruira la maladie; il détruira la croyance à la vie dans la matière. Il éveillera le rêveur — le pécheur qui rêve au plaisir dans le péché; le malade rêvant que la matière souffre; le paresseux qui se complaît à dormir et à rêver. » Ainsi, que le rêve se rapporte au péché, à la souffrance, à la paresse dans laquelle on se complaît, l'action de l'Amour divin qui nous réveille ne saurait être arrêtée. C'est à cette influence irrésistible qu'il faut attribuer les innombrables indices d'une œuvre de rédemption qui se poursuit de jour en jour grâce aux enseignements et au ministère de la Science Chrétienne.
Ce serait donc une erreur, conséquemment une chose décourageante, de croire que nous devons nous réveiller par nos seuls efforts et que si nous y parvenons, Dieu nous libérera ensuite de nos détresses. L'erreur prétend qu'au moment de l'épreuve cet effort peut n'être pas couronné de succès. Elle soutient aussi qu'un sens d'inaptitude personnelle nous empêche de nous éveiller spirituellement. C'est là un penser égotiste, car il montre que nous mettons notre confiance dans les efforts personnels plutôt que dans l'effet produit chez nous par l'influence vivifiante de l'Amour divin. Nul ne peut se permettre de douter si la puissance de l'Amour est capable de produire un réveil complet, une fidélité et une persévérance entières, une coopération sans réserve touchant les demandes du Principe divin.
Lorsque l'ange dont parle Zacharie « revint » et lui demanda ce qu'il voyait, le prophète répondit: « Sept lampes, avec sept conduits pour les sept lampes. » Nous avons ici sous une forme symbolique l'assurance que nous pouvons obtenir dans sa plénitude la vision spirituelle qui nous conduira victorieusement au-delà des brumes dont nous entourent les sens. A cette question scrutatrice: « Que vois-tu? » nous sommes poussés à répondre en toute vérité, d'une manière affirmative et fidèle, que nous voyons l'homme pourvu de tous les dons divins et nous-mêmes comme étant spirituellement éveillés, puisque c'est là l'état perpétuel de l'homme créé à l'image de Dieu.
