Susceptible de plusieurs définitions, le mot “tempérance” signifie entre autres “abstinence entière de boissons spiritueuses.” Dans son épître aux Galates, Paul met la tempérance au rang des fruits de l'Esprit. Le contexte porte à croire que le terme doit être pris ici dans l'acception précitée, car l'apôtre venait de faire allusion aux œuvres de la chair se manifestant sous différentes formes d'erreur, au nombre desquelles il nommait l'ivrognerie. Selon cet apôtre profondément religieux et d'une intelligence supérieure, la tempérance mérite d'être associée aux qualités spirituelles telles que “l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur;” c'est une raison bien suffisante pour que l'individu ou la nation estiment hautement cette vertu et l'entretiennent comme une possession des plus appréciées.
En adoptant le Dix-huitième Amendement de la Constitution des États-Unis, cette nation a accepté ce sens du mot “tempérance,” et a résolu de ne plus faire le commerce des spiritueux — de ne plus toucher à “ce qui est impur.” Ce pas progressif implique en outre que la nation ne participera pas à ce trafic, et ne l'encouragera pas chez ses voisins. De plus, la fidélité à la Constitution met les États-Unis dans l'obligation solennelle de soutenir cet Amendement, qui doit être observé tant par les citoyens pris isolément, que par la démocratie dans son ensemble.
Si l'abstinence à l'égard des spiritueux fait partie intégrante de la tempérance, cette abstinence n'est cependant qu'un des aspects de cette grâce de l'Esprit; car, dans son sens spirituel, la tempérance est plus, beaucoup plus, que l'observation même la plus stricte d'un décret local ou national. L'obéissance à la lettre seulement, autrement dit, l'abstinence pure et simple, pourrait dans certains cas être pratiquée à contre-cœur ou dans un but égoïste — en vue de la protection qu'offre une observation littérale de la loi; tandis que le sens spirituel de la tempérance fait taire l'amour de soi, les appétits, et la satisfaction égoïste des sens, et les subordonne à la loi du bien. Lorsque nous cherchons à améliorer la race humaine, il est d'une très haute importance que nous saisissions la portée spirituelle de chaque nouveau pas, car la matérialité nous a fait jusqu'ici misérablement défaut.
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