La Science Chrétienne a attiré l'attention du monde entier, parce que l'efficacité de sa méthode pour guérir les maladies physiques a été complètement mise à l'épreuve et démontrée. Cette phase particulière des enseignements de Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, a été soumise à un examen et à des discussions considérables. Dans l'ensemble de ses écrits, Mrs. Eddy explique cependant à plusieurs reprises que le péché est une des causes primordiales de toutes conditions inharmonieuses. Elle dit entre autres dans Rudiments de la Science Divine (pp. 2, 3): "La guérison de la maladie physique est la moindre partie de la Science Chrétienne. Elle n'est que l'appel du clairon qui convie à la pensée et à l'action, dans le domaine plus élevé de l'infinie bonté. Le but capital de la Science Chrétienne est la guérison du péché, et cette tâche peut être, parfois, plus difficile que la guérison de la maladie; car, bien que les mortels aiment à pécher, ils n'aiment pas à être malades." Provenant de toutes les parties du monde, le témoignage reconnaissant des multitudes dont les vies ont été régénérées par l'étude et par l'application de la vérité qui guérit, prouve d'une manière irréfutable que "le but capital de la Science Chrétienne," auquel fait allusion Mrs. Eddy, est en voie de s'accomplir.
Christ-Jésus dit et répéta plus d'une fois qu'il n'avait pas pour mission de sauver les justes, mais les pécheurs. Il était toujours plein d'amour et de compassion envers le pécheur, parce que sa claire compréhension de la véritable relation de l'homme avec Dieu lui permettait de voir que le péché est le résultat de la pensée fausse, qui a besoin d'être et qui peut être corrigée. Les pensées et les désirs coupables ne font pas partie de l'homme réel, et Dieu ne les inflige point à Ses enfants. Ce sont là des produits du soi-disant entendement mortel ou charnel, dont Paul dit qu'il est "inimitié contre Dieu."
La condamnation de soi-même est une phase d'erreur apparemment tenace et décourageante; elle s'efforce souvent de pénétrer par ruse dans la conscience de celui qui lutte contre une habitude mauvaise, ou qui cherche à vaincre un désir coupable; cette erreur subtile est en général accompagnée de ses acolytes préférés, le dénigrement de soi-même et la propre-pitié. Il est bon à ce sujet de se rappeler les paroles adressées par Jésus à ceux qui étaient sur le point de lapider une femme adultère: "Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre;" et à la femme, il dit avec tendresse: "Moi non plus, je ne te condamne pas; va, et ne pèche plus." Non seulement le Maître réprouva ceux qui étaient prêts à persécuter, mais encore il nous rassura en nous montrant que si lui, le Sauveur du genre humain, ne condamnait pas les soi-disant pécheurs, il se peut que cela ne soit pas non plus nécessaire que nous nous condamnions nous-mêmes. Jésus annonça cependant d'une manière bien définie le prix auquel s'achète le pardon divin: nous ne devons plus pécher.
La Science Chrétienne enseigne que le mal est irréel. Il faut acquérir une compréhension nette du terme "réel" avant de pouvoir saisir le sens de son opposé, du mot "irréel." "Réel" est défini comme suit par un dictionnaire: "Effectif véritable, authentique, par opposition à ce qui n'est qu'apparent." Toute réalité est de Dieu, et tout ce qui procède de Dieu est permanent, éternel, infini,— par conséquent "effectif, véritable, authentique," d'après la définition ci-dessus. Tout ce qui n'est pas de Dieu est transitoire, temporel, borné, et n'est en conséquence "qu'apparent." Le péché doit nécessairement être relégué dans cette dernière catégorie, car il ne contient ni un seul élément ni une seule qualité qui dérive de Dieu. L'unique raison de son existence apparente, c'est qu'il exprime les fausses pensées mortelles, qui trompent le soi-disant pécheur en lui faisant croire qu'il pourra trouver du plaisir et du contentement en cherchant à satisfaire les sens matériels. Si chacun cessait d'entretenir des pensées pécheresses, la manifestation de ces pensées, sous forme de mauvaises actions et de conduite coupable, disparaîtrait de nos vies. Leur irréalité serait ainsi prouvée.
Celui qui cherche sincèrement la lumière spirituelle est parfois perplexe parce qu'il ne voit pas comment il peut concilier l'enseignement de l'irréalité du péché avec le mal qu'il semble rencontrer en abondance dans ses contacts journaliers avec le monde. Peut-être l'erreur suggère-t-elle que cet enseignement aurait pour résultat d'encourager celui qui fait le mal à continuer ses pratiques mauvaises, sous prétexte qu'il les considère comme irréelles. Mrs. Eddy a fourni une réponse satisfaisante à tous les raisonnements humains qui cherchent à déprécier sa merveilleuse révélation. Elle écrit dans le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 447): "Le pécheur n'est pas réformé simplement par le fait qu'on lui affirme qu'il ne peut être un pécheur puisqu'il n'y a pas de péché. Pour supprimer la prétention du péché, il faut le discerner, le démasquer, faire voir que c'est une illusion, et de cette manière remporter la victoire sur le péché et en prouver l'irréalité." A la page 339 elle dit encore: "Seuls, ceux qui se repentent du péché et qui abandonnent l'irréel, peuvent comprendre pleinement l'irréalité du mal."
Le néant du péché n'est pleinement perçu que lorsque le péché a été graduellement effacé dans la pensée; et pour que ceci puisse s'accomplir, il nous faut renoncer au faux sens de plaisir ou de satisfaction que prétend offrir le péché. La liberté de la Vérité ne peut se réaliser que d'une seule manière, par notre croissance et notre développement spirituels. Le bouton de rose qui sent la douce chaleur du soleil, déploie ses pétales et s'épanouit, rayonnant de parfum et de beauté: ainsi la croissance spirituelle, qui paraît dans la mesure où nous corrigeons le faux penser, s'exprime et se développe par la vraie compréhension de l'unité de l'homme avec Dieu, avec le bien, qui se reflète dans la santé et dans le bonheur.
La pensée se purifie par une étude consacrée de la Bible et du livre de texte de la Science Chrétienne, ainsi que des autres publications autorisées de la Science Chrétienne; on cultive un idéal plus élevé; des actes et des œuvres plus nobles se manifestent, jusqu'à ce qu'enfin le fait que le péché n'a pas de réalité, et par conséquent pas d'attraction, se fasse jour dans la conscience. Avec bonheur alors on se rend compte que les fautes, les pensées et les actions mauvaises du passé n'étaient que des illusions, des rêves du faux sens matériel, qui s'évanouissent dans le néant, comme le rêve de la nuit. Dès lors, celui qui passait autrefois pour un pécheur désespéré peut se réjouir et dire avec Paul: "Oubliant ce qui est derrière moi et m'élançant vers ce qui est devant moi, je cours vers le but."
Le caractère de la vérité ne demande ni d'armes pour sa défense, ni violence pour obliger les hommes à y croire; elle n'a qu'à paraître et, dès que sa lumière a dispersé les nuages qui la cachaient, son triomphe est certain.—
