Il y a seize ans, je critiquais la Science Chrétienne. Elle m'avait été mal présentée, et je passais cette erreur à d'autres, sans examiner la vérité moi-même. J'habitais à Los Angeles à cette époque. Un soir en m'acheminant en ville avec l'intention d'aller au cinématographe, je vis une foule de gens, hommes et femmes, allant en toute hâte en sens inverse. Pensant qu'il y avait peut-être un meeting politique, je suivis la foule qui, à mon grand étonnement, me mena à une réunion du mercredi soir, consacrée aux témoignages donnés sur la Science Chrétienne. Je sentis l'harmonie de l'atmosphère, les cantiques m'inspirèrent, ce que lut le lecteur était bien à propos, et les témoignages étaient assurément sincères. Après cela, je fréquentai bien des réunions du mercredi soir et des cultes du dimanche, et je m'intéressai de plus en plus à la Science Chrétienne.
Puis mon travail m'appella à New-York où j'entrepris de faire systématiquement l'étude de la Science Chrétienne, en prenant pour guides la Bible, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, et le Livret Trimestriel de Christian Science. Quand j'avais besoin d'aide, je m'adressais à un praticien, et ma compréhension et mon zèle s'accrurent.
Puis mon travail d'ingénieur de mines m'appela aux tropiques de l'Amérique du Sud où le climat, la race, les croyances religieuses et les mœurs étaient diamétralement l'opposé de ce qu'elles sont chez nous. Je fus lancé dans ce qu'on a appelé: le trou de la peste des tropiques. Je continuai d'étudier les Leçons-Sermons aussi fidèlement que je le pouvais; mais au bout de quelques mois je tombai malade de la malaria. J'essayai de traiter ce mal au moyen de ma connaissance de la vérité, mais j'échouai, sembla-t-il, et finalement le médecin de la compagnie s'occupa de moi. Après ma convalescence je repris l'étude des leçons du Livret Trimestriel. Cependant, je remarquai qu'entre eux les autres étrangers de notre colonie se moquaient de moi en cachette; malgré cela je tâchai de poursuivre mon étude. Finalement, pourtant, j'y perdis goût. En retournant à New-York, après trois ans de séjour aux tropiques, j'étais beaucoup moins vigoureux et j'avais maigri, et la Science Chrétienne m'intéressait bien peu.
Quelque temps après mon retour aux États-Unis, je recommençai à fréquenter les cultes de la Science Chrétienne et à reprendre les leçons du Livret Trimestriel, et grâce à la direction d'un sage praticien de cette ville, je compris mieux que jamais la vérité et l'application qu'il faut en faire pour la destruction de l'erreur. Je n'avais aucune intention de retourner dans l'Amérique du Sud, mais Dieu avait d'autres desseins pour moi, car, presque à mon insu, on me choisit pour une entreprise de quelque importance, et j'y retournai. Avant de quitter New-York je demandai à être admis à L'Église Mère à Boston et fus accepté. J'estime que cette décision a été la plus importante de ma vie.
Je rentrai une fois de plus dans la vie de la jungle, mais dans des conditions tout à fait différentes, l'Entendement divin étant mon seul guide. La raillerie, les fièvres et une foule d'autres conceptions erronées ne me touchèrent plus. J'étudiai chaque jour la Leçon-Sermon, et tous les dimanches je la relisais fidèlement. Tandis que je travaillais seul, à ce qu'il semblait, je savais que je n'étais pas seul, car des millions d'autres étudiants de la Science Chrétienne étudiaient la même leçon dans le monde entier. Les périodiques ne manquèrent jamais de m'arriver à temps. Nous étions à près de cinq cent milles de la côte, et nous devions compter sur les bateaux des rivières transportant les passagers et la malle pour recevoir notre courrier qui, apparemment, passait par bien des mains négligentes. Une fois, lorsque les rivières étaient à sec, il sembla que le Livret Trimestriel subirait du retard, mais je fus très heureux d'entendre siffler le bateau à notre port, le premier dimanche du trimestre. Durant les cinq ans de ce deuxième séjour, je poursuivis mon étude de la Science Chrétienne aux tropiques, à trois degrés seulement de latitude de l'équateur. A mon départ, mon bulletin de santé était parfait, le seul probablement de cette localité qui le fût après un période aussi longue; et j'avais aussi l'estime de toutes les gens de notre colonie: les hommes, les femmes et les enfants, y compris les indigènes et les dignitaires du clergé. Ma compréhension de la Science Chrétienne m'avait permis de guérir lorsqu'on me le demandait, et j'ai été l'instrument de deux guérisons fort remarquables dans cet endroit.
Mon séjour aux tropiques, cela est évident, a été la période la plus fructueuse de ma vie, tant au point de vue professionel comme ingénieur, qu'au point de vue spirituel comme humble étudiant de la Science Chrétienne. Je suis profondément reconnaissant de tous les bienfaits qui me sont venus durant cette période de mon développement et celles qui suivirent. Je suis reconnaissant envers Dieu qui m'a guidé en tout temps; reconnaissant envers Christ-Jésus qui a laissé des œuvres que nous devons imiter; reconnaissant envers notre Leader inspirée, Mrs. Eddy, qui a interprété les œuvres du Maître pour notre bien spirituel. Je suis reconnaissant également envers les affectueux praticiens qui m'ont aidé le long du chemin raboteux, et je suis reconnaissant d'appartenir à L'Église Mère, qui m'a servi d'ancre de salut en temps de détresse, et dont les nombreuses activités rappellent constamment à l'étudiant les sages prescriptions de notre Leader, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne.
Baranquilla, Colombie, Amérique du Sud.
    