A La page ix de la Préface de “Miscellaneous Writings,” Mrs. Eddy, parlant des circonstances améliorées dans lesquelles les Scientistes Chrétiens se trouvent à l'heure qu'il est, dit: “Le chevalet du temps présente des tableaux — autrefois incomplets et indistincts — ranimés aujourd'hui au contact de la main droite de Dieu. Là où la joie, le chagrin, l'espoir, la déception, le soupir et le sourire se confondaient, aujourd'hui l'espérance se pose comme la colombe.” Ainsi notre Leader décrit le triomphe de la Vérité en chassant les ombres du sens matériel, qui, si cela leur était permis, exculeraient entièrement la lumière bienfaisante de l'amour de Dieu, qui ne manque jamais.
Le prétendu entendement mortel est toujours porté à s'asseoir dans son ombre. Composé, semble-t-il, du sens matériel et de la croyance à un mondematière, il n'a aucune connaissance de la joie et de la paix permanentes du rayonnement de l'Amour divin. Il ne reconnaît que son soi-disant propre univers des biens temporels, passagers et éphémères comme des nuages qui passent. Y a-t-il lieu de s'étonner, alors, de ce que les mortels ainsi entourés semblent être presque constamment assaillis par un sens de déception résultant de l'inadéquatité de l'expérience humaine, dénuée, ainsi qu'elle l'est, d'une joie durable? Que de fois le cœur nourrit dans ses recoins les plus cachés un profond sentiment de déception de n'avoir vu s'accomplir quelque secret espoir, sur la réalisation duquel on avait solidement fondé son ambition et son désir!
Perdant de vue la vérité de l'être, ou ne l'ayant peut-être jamais perçue, bien des mortels ont abrité un chagrin poignant dans le calice de leur cœur et l'y ont nourri jusqu'à ce que son influence contractante ait complètement ombragé leur horizon mental, si bien que les jours qui auraient dû être éclairés de la lumière de joie et des chants d'allégresse s'assombrirent et s'éclipsèrent. De même que le rayonnement complet du soleil inonde une chambre enténébrée, de même, dans un état mental obscurci, la lumière de la Vérité révélée dans la Science Chrétienne, pénètre et chasse les fantômes de la déception avec ce qui s'en suit: la dépression, le découragement et le désespoir. Que la perspective mentale change vite sous l'éclat de l'Amour divin, lorsque l'on apprend que la déception n'est tout au plus qu'une fausseté, un artifice du prétendu mal, par lequel ce dernier gouvernerait volontiers les mortels et se perpétuerait en s'attribuant domination et pouvoir!
Le dessein divin relatif à l'homme ne renferme pas la moindre incertitude ni la moindre imperfection. Le plan que Dieu a fait pour Son fils bien-aimé est la vie sans fin et la joie immanquable, dans lesquelles toutes les aspirations de l'homme s'accomplissent. Puisque l'homme en tant qu'enfant parfait de Dieu ne connaît que ce que le Père manifeste par lui, d'où vient, alors, la déception? L'homme, demeurant dans le sentiment certain de sa perfection, ne connaît pas d'ambition non réalisée, pas de désir non satisfait; car l'homme manifeste dans toute sa plénitude la Vie spirituelle, dont le flot ne se retire jamais et dont la direction ne change jamais. On trouvera dans la compréhension que la Vie est Dieu, le bien infini, et que l'homme à Son image est spirituel, l'antidode infaillible contre la déception; car la ressemblance parfaite de Dieu, manifestant les qualités divines, ne saurait connaître ni manque, ni perte, ni imperfection, ni désir non accompli. Au contraire, l'homme jouit pour toujours de l'affluence de l'affluence de l'amour et de l'abondance de la vie, exprimant le bien infini. La panacée souveraine contre cette phase erronée du sens mortel, et contre toute autre fausse croyance, c'est de gagner la vérité spirituelle en ayant en nous le même Entendement “que Jésus-Christ a” eu. Grâce à ce saint procédé, la carrière qui pourrait être considérée du point de vue de la croyance mortelle comme étant un complet échec, pourra devenir une merveilleuse occasion de prouver la puissance de l'Amour divin de vaincre toute prétention matérielle erronée, quelque réelle et terrible qu'elle ait pu paraître.
Ainsi, la déception deviendra peut-être le moyen salutaire par lequel les mortels se tourneront vers la joie de la bénédiction spirituelle. En agitant la question de l'utilité de la souffrance, Mrs. Eddy dit à la page 322 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Les dures expériences que suscite la croyance à la prétendu vie de la matière, ainsi que nos déceptions et nos douleurs incessantes, nous jettent comme des enfants lassés dans les bras de l'Amour divin.” Là les déceptions, rangées parmi les maux et les croyances matérielles, sont décrites en tant que moyens pour réveiller les mortels et leur faire reconnaître qu'ils ont besoin de Dieu. La déception deviendra peut-être de la sorte une expérience bienfaisante qui aboutira à l'acquisition de la vraie bénédiction par la croissance spirituelle. De plus, la déception est surmontée grâce au progrès spirituel.
Si l'on pouvait trouver de la satisfaction dans l'expérience matérielle, il n'est guère probable que les mortels s'en détourneraient jamais. Mais c'est précisément dans son insuffisance, manifestée par les angoisses de la déception, que se trouvent les influences qui nous poussent à nous tourner vers l'Esprit. Ce progrès constitue la guérison, car il aboutit à l'acquisition des faits de l'être, la vérité concernant Dieu et l'homme, qui révèle la vraie identité de l'homme comme enfant de Dieu.
