Tenir les Mains Levées

L'étudiant de la Science Chrétienne ne va pas bien loin sur son chemin mental sans se rendre compte de la vérité de la déclaration de St. Paul, à savoir que nous sommes “membres les uns des autres.” Il ne tarde pas à perdre son point de vue égoïste et personnel, et il envisage ses actes non seulement au point de vue de leur résultat en ce qui le concerne, mais encore eu égard à la façon dont ils vont contribuer au bien commun. Il lit la Bible et “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” par Mrs. Eddy, animé du désir d'arriver à mieux comprendre, non seulement comment s'aider lui-même, mais surtout comment aider aux autres. La Bible est pleine d'exemples de la subordination de soi-même au bien commun.

Lorsque les enfants d'Israël voyageaient vers la terre promise, ils rencontraient de nombreux ennemis qui cherchaient à retarder leur avancement. Parmi ceux-là se trouvaient les enfants d'Amalek, dont le nom signifie “belliqueux.” On peut très bien les comparer à ces croyances mortelles et erronées qui font la guerre à l'Esprit et cherchent à nous empêcher d'entrer dans la terre promise de la compréhension spirituelle. Le commandement fut conçu en ces termes: “Voue à l'interdit tout ce qui leur appartient. Tu seras pour eux sans pitié,” et le Scientiste Chrétien apprend bien vite qu'il ne peut transiger avec les croyances et les suggestions du mal, mais qu'il lui faut obéir au commandement de Dieu concernant les Amalécites: “Tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous les cieux.” Le dix-septième chapitre de l'Exode renferme une leçon des plus utiles concernant la façon dont cela peut s'accomplir. Amalek avait attaqué Israël. Moïse ne prit aucune part à la bataille même, mais il fit sortir les enfants d'Israël sous la direction de Josué. Accompagné d'Aaron et de Hur, il monta lui-même au sommet d'une colline avec la verge de Dieu dans sa main. Partout où il en est fait mention dans les Écritures, la verge est employée comme symbole du gouvernement et de l'autorité. Ici elle symbolise le gouvernement et l'autorité du Principe divin.

Nous lisons qu'à mesure que se poursuivait la bataille, “il arrivait, quand Moïse tenait sa main levée, qu'Israël était le plus fort, mais quand il laissait tomber sa main, Amalek était le plus fort.” Mrs. Eddy, notre Leader révérée, nous dit dans “Miscellaneous Writings” (p. 170): “Le mot ‘main,’ selon l'usage qu'en fait la Bible, signifie souvent le pouvoir spirituel.” Lorsque Moïse réalisait “la suprématie du pouvoir spirituel sur la résistance matérielle,” pour nous servir des termes qu'emploie Mrs. Eddy à la page 134 de Science et Santé, les enfants d'Israël avaient l'avantage, et lorsque cette réalisation s'éteignait, ils avaient du désavantage. Alors, ainsi qu'il nous arrive parfois à nous-mêmes, Moïse, fatigué de la lutte, semblait ne plus pouvoir tenir ses mains levées,— ne plus reconnaître la suprématie du bien. Cependant, la Vérité ne pouvait être privée de sa victoire; et à ce moment-là ses fidèles serviteurs, Aaron et Hur, furent appelés à faire leur part. Grâce à l'affectueux secours et à l'aide bienveillante qu'ils lui portèrent, les mains de Moïse furent soutenues — c'est-à-dire l'échec momentané fit place à la réalisation de la suprématie du pouvoir spirituel, et par conséquent “Josué défit Amalek,”— défit l'erreur.