Dès que la pensée est en voie de se spiritualiser, on commence à comprendre que l'homme est sous la protection divine, qu'il est soutenu et gardé par l'Être Suprême que les hommes appellent Dieu. Ce fait est expliqué d'un bout à l'autre de la Bible. Les patriarches, qui se réveillèrent dans une certaine mesure du rêve de la vie dans la matière, dirigeant leurs pensées vers le vrai Dieu vivant, sentirent la présence divine et reconnurent leur relation avec cette présence, ce qui les soutint en mainte occasion.
Dans les Psaumes, où l'élévation et la décadence de la vie spirituelle du peuple hébreu est dépeinte sous de si vives couleurs, on peut lire sur bien des pages des paroles témoignant de la sécurité que ressentirent quelques-uns d'entre eux en la présence divine. Ainsi, il est écrit au soixante-deuxième psaume: “Sur Dieu reposent ma délivrance et ma gloire; Mon rocher protecteur, mon refuge est en Dieu. Peuple, confietoi en lui en tout temps! Répandez devant lui votre cœur: Dieu est notre refuge!” Et le quatre-vingt-onzième psaume n'est-il pas simplement du commencement à la fin une déclaration de confiance en “l'Éternel”? Voici le neuvième et le dixième versets que l'on peut prendre comme exemple de la teneur du psaume entier: “Oui, tu es mon refuge, ô Éternel!— Tu as pris le Très-Haut pour ton asile. Aucun mal ne t'atteindra; Aucun fléau n'approchera de ta tente.” On observera la même chose en lisant le Nouveau Testament. Dans les récits des Évangiles Christ Jésus parlait souvent de la tendre paternité de Dieu, expliquant la sollicitude du Père à l'égard de Ses enfants, par de belles et simples similitudes. Ainsi, lorsqu'il conseillait à ses disciples de ne pas trop se soucier des choses terrestres, il dit: “Considérez comment croissent les lis: ils ne travaillent ni ne filent; cependant, je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.” Dans une autre circonstance il leur dit: “Deux passereaux ne se vendent-ils pas un sou? Et il n'en tombe pas un seul à terre sans la volonté de votre Père!” Jésus en savait plus long qu'aucun autre concernant Dieu et la relation de Dieu à l'homme; et la révélation qu'il fit à l'humanité établit cette vérité: que cette relation est si absolue que rien ne saurait la contrarier. Dieu n'a-t-il pas revêtu les lis de toute leur beauté simple, si bien qu'ils surpassaient la magnificence de Salomon? Et Sa vigilance ne va-t-elle pas jusqu'à veiller sur l'humble moineau?
Or, la signification de ces images n'est pas apparente de prime abord. En vérité, celui qui se met à y réfléchir y trouvera peut-être de quoi soutenir une foi qui pourra lui aider dans une mesure à supporter quelques-unes des tempêtes de la vie; mais il y en a beaucoup d'autres qui, ne se contentant pas d'une foi aveugle en Dieu, sont désireux de savoir de quelle nature est Dieu, quelle est la relation qui existe entre Dieu et Sa création, et comment il se fait au juste que ce rapport établi aboutisse à la protection divine qu'il a accordée à Sa création, y compris l'homme individuel. Il est raisonnable que les hommes désirent savoir ces choses. Il est juste qu'ils les sachent. Et cette question se pose: Peuvent-ils les savoir? La Science Chrétienne répond: Oui! Toutes ces choses ont été révélées, la nature de Dieu et de Sa création spirituelle, la relation exacte qui existe entre eux, et comment cette relation, établie et soutenue par la loi spirituelle, protège l'homme. La révélation de la Science Chrétienne est très merveilleuse et très simple.
La Science Chrétienne déclare que Dieu est Entendement. Or, comment l'Entendement s'exprime-t-il? D'une seule façon,— en idées spirituelles. L'univers, par conséquent, se compose d'idées spirituelles. Il est impossible de penser à ces idées spirituelles comme existant en dehors de l'Entendement. Elles en sont inséparables; car les idées sont les pensées de l'Entendement. La conscience de Dieu concernant Ses idées spirituelles implique nécessairement leur conservation. Les Écritures parlent de l'homme en tant qu'image de Dieu ou que ressemblance de Dieu. Ce qui revient à dire que l'homme est l'idée spirituelle de Dieu. Et l'Entendement étant inséparable de son idée, l'homme est sans cesse gouverné, soutenu et protégé par l'Entendement. Dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” Mrs. Eddy écrit à la page 151: “Toute fonction de l'homme réel est gouvernée par l'Entendement divin.” Et notre Leader dit plus loin: “L'entendement humain n'a pas le pouvoir de tuer ni de guérir, et il n'a aucun empire sur l'homme de Dieu. L'Entendement divin qui fit l'homme maintient Sa propre image et ressemblance.”
Dans les phrases que nous venons de citer, Mrs. Eddy fait une distinction marquée entre l'Entendement divin et le prétendu entendement humain. Elle nous prévient explicitement contre la croyance erronée selon laquelle ce soi-disant entendement pourrait soit tuer soit guérir quelque chose de réel. La Science Chrétienne trace la ligne de démarcation la plus distincte entre l'Entendement divin, dans lequel l'homme réel a la vie, le mouvement et l'être pour toujours, et l'entendement mortel, cette contrefaçon qui simule la conscience réelle et spirituelle, et qui renferme en son faux moi toutes les croyances erronées du mal,— le péché, la maladie, la crainte et la mort. Le résultat pratique que doit se proposer l'humanité, c'est d'acquérir une connaissance ou compréhension spirituelle de l'Entendement divin et de l'homme réel, de détruire grâce à elle la croyance erronée, et de gagner ainsi la victoire sur l'illusion humaine. Il est très important d'arriver à ce résultat. C'est celui que le Christianisme a toujours présenté au genre humain, et auquel certains ont tendu et auquel ils ont atteint dans quelque mesure, Ainsi que l'a écrit Mrs. Eddy à la page 387 de Science et Santé: “L'histoire du Christianisme fournit des preuves sublimes de l'influence vivifiante et du pouvoir protecteur conférés à l'homme par son Père céleste, l'Entendement omnipotent, qui donne à l'homme la foi et la compréhension nécessaires pour se défendre, non seulement contre la tentation, mais encore contre la souffrance physique.”
La foi dans le bien a souvent sauvé les hommes du péché et de la tentation; et la foi dans le bien les a aussi protégés de la souffrance physique. Mais ce dont le monde avait besoin, c'était la Science divine, la connaissance de Dieu en tant que Principe de l'être, pour élever la foi de la sphère du problématique au domaine de ce qui est absolument certain. Lorsque la foi est ainsi établie, qu'elle est fondée sur la connaissance absolue de Dieu, il est impossible de mettre une limite au pouvoir qu'elle a de nous mettre à l'abri du mal et de nous protéger contre la maladie. Ce qui revient à dire que dans la mesure de notre connaissance du Principe divin, ou à proportion que nous sommes gouvernés par l'intelligence divine ou l'Entendement divin, nous sommes harmonieux et protégés contre les croyances erronées de l'entendement mortel; et c'est dans cette même proportion que nous réalisons l'être harmonieux et éternel de l'homme. Mrs. Eddy a écrit à la page 184 de Science et Santé: “L'homme gouverné par l'intelligence divine est harmonieux et éternel.”
Les hommes doivent apprendre à connaître Dieu — non pas simplement croire en Lui — et ils doivent L'aimer; car “l'Éternel garde tous ceux qui l'aiment.” Dieu est Amour. Et la connaissance de Dieu, en tant qu'Amour, montre combien la relation entre Dieu et l'homme est intime et tendre. Nulles paroles ne suffisent à exprimer cette relation. Ce n'est qu'à mesure que la conscience humaine devient spirituellement illuminée, et que le sens matériel est vaincu, que l'on se rend quelque peu compte de la nature de cette relation intime qui protège l'homme et qui dépasse la compréhension humaine. “Ne crains point, car je suis avec toi; ne t'effraie pas, car je suis ton Dieu! Je t'affermis, et je viens à ton aide; je te soutiens de ma droite vengeresse.”
