Aucune figure de rhétorique n'a été plus grandement aimée des écrivains de tous les âges que celle des pierres. La Bible contient des exemples presque sans nombre de l'usage des pierres comme métaphore. Lorsqu'il s'agit d'écrire à propos de quelque chose de répréhensible, c'est de cœurs de pierre, de pierres cachées dans l'obscurité, de pierres (niveau) de la destruction, de pierres d'achoppement, que l'on nous parle; tandis que si l'on veut faire l'éloge de quelqu'un, on nous parle de pierre éprouvée, de pierre blanche (caillou blanc) et ainsi de suite. Souvent, en parlant du Christ, on l'appelle une pierre,— pierre angulaire et précieuse, pierre vivante, pierre choisie.
Peut-être aucun emploi du mot n'apportera-t-il aux étudiants de la Science Chrétienne une leçon plus pratique que celui qu'en fit St. Pierre, lorsque, parlant des élus de son temps, il les appela “des pierres vivantes.” Ainsi nous lisons au deuxième chapitre de la première épître de St. Pierre: “Vous aussi, comme des pierres vivantes, vous formez une maison spirituelle, un saint sacerdoce, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ.” Cette contemplation d'une pierre en tant que “vivante” présente immédiatement à la pensée quelque chose qui n'est pas ordinaire, et cela nous rend curieux de savoir s'il y a possibilité d'unir des qualités opposées, telles que celles que l'on attribue généralement aux pierres — comme, par exemple, la résistance, la fermeté, la solidité, la stabilité— et celles qui appartiennent aux définitions ordinaires du mot vivant,— telles que, actif, animé, énergique, gai, vivifique.
Dans le cas présent, comme en tout autre, la Science Chrétienne concilie les incompatibilités apparentes de la Bible en les expliquant; car, lorsque Mrs. Eddy “obtint la certitude scientifique que toute causation est Entendement et que tout effet est un phénomène mental” (Retrospection and Introspection, p. 24), elle fit voir au genre humain la possibilité d'embrasser dans la même mentalité toutes les qualités du bien, quand bien même la pensée humaine prétendrait qu'elles sont entièrement différentes. De sorte que les “pierres vivantes” de St. Pierre présentent immédiatement à tout travailleur alerte de la Science Chrétienne une image d'un grand attrait; car il n'y a rien que le Scientiste Chrétien désire plus ardemment que d'être invinciblement ferme dans sa fidélité au Principe,— d'être aussi inébranlable qu'une pierre. En même temps, son intention est toujours d'exprimer la plus grande activité dans l'exercice de toutes les bonnes qualités, même de ces qualités qui sont aussi celles de la pierre, telles que l'invincibilité, la solidité, l'immobilité. Lorsque St. Pierre, poursuivant son sujet, dit de ces pierres vivantes: “Vous formez une maison spirituelle, un saint sacerdoce, pour offrir des sacrifices spirituels,” il exprime en réalité l'entière vérité de la bonne activité spirituelle dans la vie; car, que signifie l'offrande de sacrifices spirituels, sinon l'abandon de toute croyance matérielle en face de la nécessité vive et pressante d'exprimer les qualités du bien, pour que la structure de la justice puisse apparaître.
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