Jésus le Christ révéla que la guérison spirituelle constitue un élément essentiel de la pratique du christianisme et une preuve très importante du droit de l'homme à la liberté, car le péché, la maladie et tous les autres maux qu'il détruisit, sont des formes d'esclavage. Le Maître ne fit pas le travail qu'il appartenait aux autres de faire, mais il ouvrit la route et plaça sur ses disciples la responsabilité de découvrir leurs droits et de les réclamer par la puissance spirituelle. La Science Chrétienne enseigne à ses adhérents d'accepter cette responsabilité, ce qui implique, par la compréhension de Dieu, une victoire sur la maladie aussi bien que sur le péché. La théologie courante veut monopoliser la révélation, cependant que les théories conventionnelles de la thérapeutique matérialiste prétendent accaparer la guérison. Ainsi, à nos yeux, la révélation et la guérison font partie de domaines entièrement distincts. La Science Chrétienne réaffirme la doctrine logique de la Bible, à savoir, que nous trouverons Dieu si nous Le cherchons de tout notre cœur, et qu'Il nous est révélé d'une façon persuasive par la guérison spirituelle du péché et de la maladie.
L'intelligence de la guérison spirituelle va beaucoup plus loin que la seule admission d'un changement dans l'état physique. Jésus le montra avec éloquence quand il tança si sévèrement ceux qui ne recherchaient que des signes matériels. Quant à la facilité avec laquelle un jugement superficiel parvient à pervertir le sens de la guérison spirituelle, nous en voyons un exemple dans la façon qu'avaient les pharisiens d'accuser Jésus d'employer dans son ministère une puissance prétendue maligne. De même, l'opinion courante assure parfois que la Science Chrétienne guérit par l'hypnotisme, la suggestion, la volonté, le magnétisme, le spiritisme, etc., alors que cette Science enseigne précisément que ce sont là des formes du mal qui ne sauraient porter de bons fruits. Les critiques de cet ordre n'ont jamais, dans tous les siècles, pu expliquer la guérison spirituelle; au contraire, ils ont toujours bâti une théorie du mal, quel que soit le nom qu'ils aient voulu lui donner.
Les assurances si souvent renouvelées dans la Bible que Dieu veut et peut guérir, leur confirmation si remarquable, le rapport si évident entre la guérison spirituelle et le ministère chrétien, en outre, les besoins si criants de l'humanité,— voilà qui rend inexplicable l'attitude de Chrétiens déclarés qui ne songent pas à s'approprier les bienfaits d'une telle guérison. En plaçant leur confiance dans une thérapeutique matérialiste, en se fiant à la matière et à la pensée humaine pour la guérison de la maladie, les Chrétiens déclarés non seulement ne tiennent aucun compte de la révélation faite par le Christ de la puissance infinie de l'Esprit, mais suivent une ligne diamétralement opposée. Leur façon de pratiquer le christianisme ne guérit pas le péché comme le Maître l'a guéri, mais a recours aux croyances aveugles, à la volonté, aux conventions et aux formes, pour vaincre certains maux. Reconnaissant la faiblesse de leurs efforts, ils prêchent que la mort saura résoudre des problèmes tels que l'hérédité et le milieu, ainsi que ceux qui proviennent de la puissance apparente de la matérialité et du mal. Le fait que les Chrétiens ne pratiquent pas la guérison spirituelle, prouve qu'ils ne comprennent pas la révélation du Christ; leur théologie ne s'en cache pas, d'ailleurs. Ils affirment que les œuvres du Sauveur avaient le caractère d'une dispensation spéciale, faite pour un temps seulement, et ne sauraient être comprises ou renouvelées aujourd'hui. De telles assertions contredisent carrément les assurances données par Jésus que son enseignement est une vérité invariable, et que les œuvres par lui accomplies et recommandées aux autres affranchissent aujourd'hui le genre humain de toutes les formes du mal.
La Bible ne sépare pas la guérison des malades de la régénération des pécheurs, mais, tout au contraire, montre à quel point elles sont identiques, par des actes tels que la guérison du paralytique, guérison par laquelle Jésus prouva, comme il l'avait affirmé, la puissance de l'Esprit sur le péché. St. Paul déclare: “Si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine.” Le Christ ressuscité représente la guérison de la maladie et de la mort aussi bien que celle du péché. La Science Chrétienne énonce à nouveau et prouve la doctrine du Nouveau Testament, à savoir, que de contempler le Sauveur ressuscité, c'est assister à la répétition de ses œuvres, c'est affirmer qu'elles sont la seule base saine de la prédication de l'évangile.
Au dixième chapitre de Luc, nous lisons que Jésus chargea d'une mission soixantedix disciples; c'était là le plus grand nombre qu'il ait envoyé en une fois et pour une mission qui représente exactement son ministère. Le Maître leur dit tout d'abord d'aller guérir les malades. Nous voyons, d'après le récit des Évangiles, que ces mêmes disciples obtinrent des résultats remarquables dans la guérison spirituelle de la maladie et de l'infirmité, comme dans celle de l'affliction et du péché. Le dix-septième verset de ce chapitre nous dit qu'ils revinrent vers le Maître en se réjouissant de ce que les démons eux-mêmes leur étaient assujettis en son nom. Jésus leur conseilla de se réjouir non d'avoir démontré une puissance supérieure à celle de l'ennemi, mais, selon ses propres termes, de ce que leurs noms étaient “écrits dans les cieux.” Si certains d'entre eux avaient dit, à la façon de nos Chrétiens déclarés: “Seigneur, nous avons prêché la justice que tu enseignes et adressé des paroles de consolation aux faibles, aux affligés, aux désespérés, mais nous les avons tous avertis de n'attendre la délivrance qu'après avoir atteint le ciel à venir,” le Maître n'aurait pas pu leur affirmer que leurs noms étaient écrits dans les cieux. Le ciel, comme il l'a enseigné, est un état de liberté et d'harmonie dans la conscience de l'individu. Celui qui accepte la maladie, la discorde et le mal comme des réalités actuelles, prend une attitude qui est fort loin de prouver que son nom est écrit dans les cieux.
Jésus conclut son entretien avec ses disciples par ces paroles: “Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car, je vous le dis, beaucoup de prophètes et de rois ont souhaité de voir ce que vous voyez, et ils ne l'ont pas vu, et d'entendre ce que vous entendez, et ils ne l'ont pas entendu.” Il n'existe aucune raison valable de fixer une limite de temps à cette révélation, car il est certainement béni celui qui voit ces choses, et la Science Chrétienne est en train de prouver qu'elles sont tout aussi visibles aujourd'hui qu'au cours du premier siècle.
Quand on considère comme un fait actuel que c'est Dieu “qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités,” il devient alors évident que chaque exemple de la destruction de la maladie et du péché par la Vérité est une révélation de Dieu à l'homme. Pareillement, à mesure que Dieu, l'Esprit, est reconnu comme réel et agissant dans la vie journalière, tout ce qui s'oppose à Lui, la matérialité, la maladie, le péché et la mort, doit sembler de plus en plus irréel. Dans la langue précise de la Science Chrétienne, Dieu, le Principe divin de cette Science, est le Principe de la guérison. C'est donc par la compréhension et la démonstration du Principe divin que la puissance de guérison de l'Esprit est pleinement révélée. Le psalmiste disait: “C'est par ta lumière que nous voyons la lumière.” C'est à la lumière de la compréhension spirituelle que la guérison spirituelle est pleinement visible. C'est ce que Mrs. Eddy dit en tout autant de mots dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” où, à la page 328, nous lisons: “Comprenant peu le Principe divin qui sauve et guérit, ce n'est qu'en croyance que les mortels se débarrassent du péché, de la maladie et de la mort. Ces erreurs ne sont pas réellement détruites ainsi, et se riveront par conséquent aux mortels, jusqu'à ce que ceux-ci acquièrent, soit ici-bas, soit dans l'au-delà, la vraie compréhension de Dieu dans la Science qui détruit les délusions humaines relativement à Lui et révéle les sublimes réalités de Sa plénitude.”
L'œuvre remarquable de Mary Baker Eddy, l'Auteur de la découverte et la Fondatrice de la Science Chrétienne, nous montre que la démonstration de la guérison par la puissance spirituelle est tout autant une révélation aujourd'hui qu'à l'époque de Moïse, à l'époque des prophètes hébreux, ou enfin à celle de Jésus de Nazareth. C'est une révélation du bien, une révélation de Dieu, pour tout homme qui la perçoit. Remarquons que l'un des traits essentiels de l'œuvre de Mrs. Eddy consiste dans le fait que les résultats obtenus font sortir la guérison spirituelle du domaine de la croyance aveugle, ou du soi-disant surnaturel, et prouvent que la puissance de l'Esprit est à jamais à portée, à jamais naturelle et tangible pour l'homme. Ceux qui acceptent la guérison chrétienne comme une affaire de tradition et de croyance, au lieu de s'efforcer eux-mêmes de la saisir et d'en renouveler les effets, ne sauront, tant qu'ils maintiendront cette attitude, ni apprécier la Science Chrétienne ni réaliser ce qu'est la véritable guérison.
D'autre part, à mesure qu'un homme se secouera de son sommeil au point de pouvoir discerner que la vérité révélée par Jésus-Christ guérit aujourd'hui aussi complètement et aussi promptement que par le passé, il découvrira que la Science Chrétienne peut être aisément comprise et démontrée. Le caractère scientifique de cette révélation est esquissé en ces termes par Mrs. Eddy (science et Santé, p. 98): “Au delà des fragiles prémisses des croyances humaines, au-dessus de l'étreinte relâchée des credos, la démonstration de la guérison chrétienne par l'Entendement demeure une Science révélée et pratique. Elle est impérieuse à travers tous les âges comme révélation de la Vérité, de la Vie et de l'Amour par le Christ, révélation qui demeure intacte, et que chacun peut comprendre et mettre en pratique.”
