Quand Shakespeare écrivit: “Le bien ou le mal dépendent de l'opinion qu'on s'en fait,” il projeta la lumière du génie sur l'expérience des hommes. Or, ce qu'on appelle le génie, c'est le regard aigu dirigé consciemment sur une question particulière, mais dépassant aussi les bornes de l'humain et tendant à quelque divine réalité. Le génie de Shakespeare le fit grandir au point de dépasser la croyance que les choses étaient de toute nécessité telles qu'il les apercevait, et de distinguer le fait que les sensations et les expériences de l'homme sont gouvernées par sa pensée. Shakespeare, néanmoins, n'eut pas pleinement conscience d'avoir émergé de la croyance humaine. Le génie de Mrs. Eddy était plus qu'un génie humain parce qu'il était une inspiration divine; c'est consciemment qu'elle atteignit à l'idée véritable de l'être dans ses rapports avec Dieu, quand elle reconnut et déclara que “Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout” (Science et Santé, p. 468).
Sans cesse Jésus énonçait la même pensée; s'adressant au jeune homme riche, par exemple, il lui demandait: “Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a qu'un seul bon, c'est Dieu.” Quand bien même il se pourrait que “le bien ou le mal dépendent de l'opinion qu'on s'en fait,” il n'en est pas moins certain que le fait de tenter matériellement d'être optimiste, d'accepter le témoignage des sens et de s'efforcer ensuite de ”penser” toutes choses excellentes, n'a aucun rapport avec la pratique de la Science Chrétienne. Celle-ci implique l'admission que l'expérience malheureuse et sa cause, la pensée égarée, sont toutes deux illusoires et irréelles. Cette admission doit être fondée sur la réalité et la plénitude de Dieu, afin que l'illusion puisse s'évanouir. Appliquer ce fait aux événements de la vie journalière, telle est la tâche du Scientiste Chrétien.
Supposez que l'on soit confronté par une suggestion aggressive d'ordre matériel, par une suggestion de péché ou de maladie, quel raisonnement faut-il tenir? A coup sûr, puisque Dieu, l'Entendement divin, est bon, la manifestation de cet Entendement infini doit exprimer le bien. Le mal n'est pas un créateur; le mal est la négation ou la tentative de destruction du bien — destruction impossible du moment que le bien est infini. L'apparition du mal dans le témoignage des sens est l'illusion du sens matériel, illusion dont l'irréalité peut être établie par le sens spirituel du bien infini. Ce sens du bien infini doit être vécu; il ne s'agit pas de l'atteindre par à-coups, d'une façon spasmodique. Le Scientiste Chrétien peut ne pas en avoir une vision assez claire pour dissiper immédiatement le sens trompeur; dans ce cas, l'étude, le raisonnement et le développement de sa compréhension fondée sur la plénitude de Dieu comme Principe divin et de Sa manifestation comme spirituelle et divine, l'assureront de l'irréalité de l'effet comme de la cause, la suggestion d'un soi-disant esprit mortel.
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