Dans la Bible, il est beaucoup question du prix de la sagesse et on nous dit que le prix en est plus élevé que celui des rubis; donc le rubis est un emblème qui sied bien à la couronne d'un roi. Nous lisons aussi dans les merveilleuses paroles du Maître ce qu'il dit de la perle inestimable; qu'un homme pourrait bien vendre tout ce qu'il possède pour l'acquérir, et qu'il n'aurait rien perdu à le faire. Au moment présent on se rappelle le prix qu'il faut payer pour la liberté, le prix que paient au vrai tant les hommes que les nations. L'humanité tend aujourd'hui les bras vers la liberté comme jamais auparavant dans l'histoire de la race; et ce qui plus est, elle a maintenant l'assurance qu'elle pourra y atteindre. Cependant, les mortels oublient parfois qu'ils devront en tous cas payer le maximum et que le prix ne saurait en être trop élevé.
Remémorons-nous ici les expériences par lesquelles passèrent tout récemment au front en Europe, des jeunes gens qui s'étaient offerts complètement sur l'autel de la liberté du monde, et qui, avec une bravoure extraordinaire, s'évadèrent d'un camp ennemi où ils avaient été prisonniers pendant bien des mois, et retrouvèrent le chemin d'un pays libre. Les Scientistes Chrétiens devraient réfléchir que si les hommes offrent volontiers jusqu'à leur vie, pour ainsi dire, en bravant les plus grands dangers, en supportant les plus grandes privations et souffrances, afin de réaliser à nouveau combien il est doux de jouir de la liberté civile, alors ceux qui recherchent la liberté dans son sens plus étendu ne devraient jamais se récrier contre le prix qu'ils devront la payer.
Par tout le monde les hommes voient et reconnaissent que la réelle liberté est une possession spirituelle, et qu'en cette qualité elle renferme tout ce qui est digne de porter ce nom. Christ Jésus affirmait que seule la vérité qu'il enseignait et qu'il démontrait pouvait affranchir; mais ceux qui étaient les esclaves du péché et de la maladie rejetèrent ses enseignements. Il y en a peu qui se rendent compte que l'acceptation de la liberté dépend d'abord de l'individu, et que chacun devra, grâce au courage que lui apporte l'inspiration de la Vérité, échapper à tous les enchevêtrements de l'erreur et prouver pour lui et pour le monde, que les paroles de Jésus étaient vraies. Cependant la réelle liberté est accessible aujourd'hui à ceux qui en ont discerné la signification plus complète en acceptant le divin message qui est venu au monde. Mrs. Eddy nous dit à la page 253 de “Miscellaneous Writings”: “Le Christianisme n'est pas simplement un don, comme l'affirme St. Paul, il s'achète à un prix élevé, à un très grand prix; et quel homme en a jamais connu la valeur comme le Maître, et le prix qu'il dut payer pour l'avoir?” Dans le livre des Actes nous trouvons le récit de l'homme et de la femme qui s'étaient efforcés d'atteindre la liberté que donne la vérité, et qui avaient probablement été délivrés de l'esclavage de la souffrance, mais qui, lorsqu'il fut question d'être prêts à renoncer à tout afin que d'autres puissent avoir la liberté qu'ils avaient éprouvée dans une certaine mesure, retinrent une partie du prix de la vente. Tout étudiant de la Bible connaît bien l'histoire d'Ananias et de Saphira et sait que par suite de n'avoir pas été prêts à aller de l'avant pour réaliser la signification plus complète de la liberté, ils perdirent tout ce qu'ils avaient acquis, du moins en ce qui concernait leur temps ici-bas, car ils perdirent la vie. Il est bon de lire le récit qui fait suite à ce triste incident, tel qu'il est donné dans le cinquième chapitre des Actes, où on nous dit que le travail de la guérison se développa de plus en plus et que des multitudes de gens qui étaient très tourmentés et qui souffraient de toutes les façons, furent guéris.
Quelqu'un dira peut-être que cette façon d'envisager le sujet de la liberté est strictement la façon Scientiste Chrétienne. Il est vrai que la Science Chrétienne commence par libérer les gens tant d'un sens de souffrance que de l'esclavage du péché, comme cela eut lieu dans le ministère de Christ Jésus, mais son œuvre rédemptrice ne s'en tint pas là. Dans cette grande lutte mondiale actuelle les Scientistes Chrétiens ne se sont pas simplement ralliés pour répondre à l'appel mondial en donnant généreusement de leurs ressources terrestres, mais encore se sont-ils donnés eux-mêmes ainsi que leurs fils et leurs filles, généreusement et librement, afin que l'esclavage séculaire de l'humanité puisse tomber en désuétude grâce au pouvoir de la Vérité. Vu qu'ils avaient éprouvé dans leur propre expérience le pouvoir qu'a l'Amour divin de conférer tout bien, ils ne ressentirent même pas le désir de retenir aucune partie du prix.
Une chose est certaine, à savoir, que le monde avait besoin de cet esprit héroïque et que les expériences cuisantes des quatre dernières années ont indubitablement mis en lumière cet esprit dans tous ceux qui furent prêts à donner leur vie pour ce qu'ils comprenaient des exigences du Principe. Il a été très généralement admis par le passé que ceux qui recherchaient la guérison dans la Science Chrétienne avaient bien besoin de cet esprit héroïque, que leur problème ait été personnel, ou qu'il ait eu trait à ceux qui leur étaient chers. Ils durent affronter, par des moyens peu connus au monde en général, les préjugés les plus cruels, ainsi que l'opposition de tous ceux qui ne comprenaient pas cette vérité vivifiante, car beaucoup de monde était enclin à croire que le calme et la persistance avec lesquels ces gens résolvaient ce problème de la guérison n'étaient qu'une sorte de stoïcisme, et c'est là une grave erreur. Ce qui les fit persister, c'était bien plutôt que, comme Moïse, ils voyaient “Celui qui est invisible.”
Cependant la lutte n'est pas éternelle, à la vérité il n'y a pas de lutte si on regarde les choses du point de vue spirituel. Il n'y a que la demande d'efforts constants pour avoir toujours en vue Dieu et Sa création parfaite, et lorsque ceci aura lieu les assauts du mal cesseront subitement, quelle que soit la forme sous laquelle ils puissent se présenter, et on réalisera que la vérité de l'être est le fait éternel. C'est là, dans la Science Chrétienne, ce qui apporte aux hommes et aux nations la santé, l'harmonie, la sainteté, le bonheur; et quiconque a aperçu si ce n'est qu'une lueur de cette vérité ne dira jamais qu'elle a été payée trop cher. Nous lisons dans l'épître aux Hébreux le récit de ceux qui ont tout supporté afin de gagner la liberté, tant pour eux-mêmes que pour le monde. On nous dit qu'ils ont dû “subir les moqueries et le fouet, et même les fers et la prison. Ils ont été lapidés, torturés, sciés; ils ont été tués par le tranchant de l'épée; ils ont erré ça et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, opprimés, maltraités.” Nous ferons bien de réfléchir sur les premières paroles du douzième chapitre des Hébreux où il est question de cette “grande nuée de témoins,” de jadis, et en nous rappelant leur héroïsme, apportons nos hommages mentaux à ceux qui ont aujourd'hui payé abondamment leur part du prix de la liberté; nous aussi, “poursuivons avec persévérance la course qui nous est proposée.”
    