Connaissez-vous le proverbe : « La vie n’est qu’une longue suite d’habitudes » ? Un jour mon mari et moi avons loué une voiture pour une semaine, dans un pays où l’on conduit sur le côté gauche de la route. Le clignotant n’était pas sur la gauche, mais sur le côté droit du volant. Il nous a fallu quelques jours pour cesser d’appuyer sur l’essuie-glace à gauche, alors que nous avions besoin du clignotant. En outre, lorsque nous sommes rentrés chez nous, en conduisant notre propre voiture, nous avions déjà pris l’habitude de chercher le clignotant à droite. Tous deux nous avons ri de la rapidité avec laquelle cette habitude s’était ancrée en nous.
Dans ces deux exemples, nous obéissions aux règles du code de la route. L’ajustement que nous devions faire a donc eu lieu très rapidement.
Mais qu’en est-il des habitudes que nous devrions laisser tomber, mais dont nous n’avons pas conscience ?
Voyons ce que Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, écrit à ce sujet. Dans son livre Ecrits Divers 1883-1896, elle dit : « On constatera toujours que, plus tenace que les circonstances, la nature de l’individu plaide pour elle-même – en faveur de ses habitudes, de ses goûts et de ses faiblesses. Cette nature matérielle s’efforce de faire pencher la balance du côté opposé à la nature spirituelle ; car la chair lutte contre l’Esprit – contre toute chose ou toute personne s’opposant au mal – et elle pèse lourdement dans la balance contre la haute destinée de l’homme. » (p. 119)
Cela va bien au-delà des habitudes de conduite. Il s’agit de notre nature même, dont Jésus a prouvé qu’elle est spirituelle et pure. Dans son livre principal, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy écrit que le disciple doit : « [mettre] de côté les croyances et les pratiques même les plus chères et [renoncer] à tout pour le Christ. » (p. 141)
C’est une déclaration percutante, n’est-ce pas ? Combien de fois prions-nous honnêtement pour savoir quelles pensées et quelles actions nous devons abandonner afin d’obéir aux préceptes divins de Jésus concernant la vie et la guérison ?
Regardons de plus près un des préceptes de Jésus : « Si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » (Matthieu 18:3) D’ailleurs, il répond à la question de ses disciples : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? »
Voici quelques qualités que l’on peut attribuer aux enfants : l’enthousiasme, la curiosité, la créativité, l’innocence, la réceptivité, la joie, la confiance. Les enfants sont insouciants. Ces qualités sont inhérentes à chacun de nous, en tant qu’enfant de Dieu, notre Père-Mère, qui prend toujours tendrement soin de chacun d’entre nous. Notre Parent divin « a ordonné à ses anges de te garder dans toutes tes voies. Ils te porteront sur les mains de peur que ton pied ne heurte contre une pierre » comme nous pouvons le lire dans le psaume 91 (versets 11, 12).
Mais parfois, nous ne ressentons pas ces qualités joyeuses et enfantines. Nous avons peut-être pris l’habitude de cultiver l’anxiété, l’incertitude, la peur en général, la méfiance à l’égard de nos propres capacités. Mais la présence de la lumière et de l’amour de notre Père-Mère, Dieu, nous libère de ces modes de pensée inutiles. Mary Baker Eddy explique : « La bonne volonté de devenir semblable à un petit enfant et d’abandonner l’ancien pour le nouveau dispose la pensée à recevoir l’idée avancée. Le bonheur d’abandonner les fausses limites et la joie de les voir disparaître, voilà la disposition d’esprit qui aide à hâter l’harmonie ultime. » (Science et Santé, p. 323-324)
Un de mes fils, quand il avait environ 4 ans, a un jour eu mal à l’oreille. Il voulait sortir dans la rue pour jouer avec les autres enfants, mais il avait trop mal pour les rejoindre. Comme il était sur le canapé et pleurait, je me suis assise à côté de lui pour le réconforter. Nous avons parlé de l’amour illimité de Dieu. Je lui ai assuré que ce Dieu aimant ne pourrait certainement jamais le laisser souffrir.
Il m’a regardée avec surprise. Son expression a instantanément changé, passant du chagrin à la joie, et il a dit : « Ah oui ? Eh bien, je peux donc sortir pour jouer, n’est-ce pas ? » et voilà qu’il se chaussait déjà. Il n’y a plus eu ni gêne ni trace de mal d’oreille après cela.
Ce petit garçon avait facilement abandonné les « fausses limites », en d’autres termes, l’idée qu’il puisse être autre chose que l’enfant aimé de Dieu, le bien, pour accepter la vérité concernant son être spirituel. Il ne l’avait même pas remis en question ! Et il a été guéri, à ce moment précis.
Nous n’avons pas besoin de redevenir des enfants pour vivre cela. Une fois, j’ai pris soin, pendant un bon moment, d’une dame âgée puisque je me suis occupée de cette dame en tant que nurse de la Science Chrétienne. Elle vivait toute seule et avait un peu de difficulté à se déplacer. Je lui rendais visite une fois par semaine pour lire avec elle la Leçon biblique du Livret trimestriel de la Science Chrétienne, pour l’accompagner faire ses courses, etc. Elle était souvent déprimée et elle avait pris l’habitude de croire que si elle mourait, tous ses problèmes seraient résolus.
J’ai fait de mon mieux pour voir cette dame dans la vraie lumière, la lumière qui représente la Vérité, la Vie et l’Amour divins. En tant qu’idée parfaite et spirituelle de Dieu, aucun de nous ne peut jamais perdre les qualités d’enfant que sont la liberté, la joie, la légèreté et la confiance dans le bien. Nous sommes tous capables de surmonter les habitudes mentales limitatives qui nous empêcheraient d’exprimer ces qualités sans réserve.
Et j’ai commencé à remarquer des changements. Par exemple, elle a commencé à mettre plus de soin et à faire des efforts pour s’habiller lorsqu’elle devait sortir. Elle a fait des projets pour elle-même, notamment sur la manière dont elle pourrait faire plaisir à d’autres personnes. Elle était active, pleine d’entrain et elle envisageait l’avenir avec joie.
Une dernière qualité dont je voudrais parler est l’innocence, l’innocence enfantine.
Revenons à la Bible. On y trouve de nombreux endroits où Dieu est appelé le Berger. Le berger garde les moutons, ils l’écoutent et font confiance à la voix de leur berger. Dans le glossaire de Science et Santé, un chapitre qui comprend des définitions spirituelles de termes bibliques, « brebis » est défini comme : « Innocence ; nature inoffensive ; ceux qui suivent leur guide. » (p. 594) Lorsque l’on est réceptif à la sollicitude du Berger divin et que l’on se laisse guider par Lui, des bénédictions s’ensuivent.
Un de mes fils, d’âge adulte, m’a appelée un soir et m’a demandé si je pouvais prier pour lui. Il m’a dit qu’il était incapable d’avaler correctement depuis quelques jours, ce qui l’empêchait de manger normalement ou de bien dormir.
Ma recherche d’inspiration m’a conduite à l’Evangile selon Jean, qui fait référence au « bon berger » (voir chapitre 10). Là, j’ai lu que le bon berger, le Christ, la Vérité, appelle ses brebis par leur nom et les conduit dehors, et qu’elles le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. Chacun de nous est l’une de ces innocentes brebis. Notre sens spirituel inné nous permet d’entendre le message du Christ qui dit : « Tu es innocent ; tu es Mon enfant bien-aimé ; n’aie pas peur. » J’ai affirmé que cela était également vrai pour mon fils.
Le lendemain, mon fils est venu déjeuner et il a mangé tout à fait normalement. Il a également mentionné qu’il avait fini par dormir comme un loir.
Quelle meilleure conclusion que ce passage tiré d’Ecrits Divers : « Enfants bien-aimés, le monde a besoin de vous – et davantage en qualité d’enfants qu’en qualité d’hommes et de femmes : il a besoin de votre innocence, de votre désintéressement, de votre fidèle affection, de votre vie sans souillure. Il vous faut aussi veiller, et prier afin de conserver immaculées ces vertus, et de ne pas les perdre au contact du monde. Quelle plus noble ambition y a-t-il que de maintenir en vous-mêmes ce que Jésus aimait et de savoir que votre exemple, plus que des paroles, constitue un critère de morale pour l’humanité ! » (p. 110)