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Article de couverture

Sculpter une vie «sublime et noble»

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2010


Depuis mon enfance, j'ai toujours voulu être artiste. Mon diplôme d'études supérieures en poche, j'avais réalisé des sculptures un peu fantaisistes dans mon petit studio, mais aucun signe ne laissait présager que ce travail pourrait un jour payer mon loyer. Je me suis donc rendue à l'agence locale pour l'emploi, où un entretien décourageant a débuté par ces mots: « Diplômée des Beaux Arts, hein ? Et... vous savez faire quelque chose ? » De retour à mon appartement, en repensant à ma situation, cette question m'est venue àl'esprit: « Est-ce que Dieu me pousserait à aimer les arts, ou quoi que soit d'autre, pendant toute ma vie, puis me dirait ensuite "Désolé. Finalement, ça ne sert à rien !" ? » Je ne le croyais pas. Pour moi, il était logique de penser qu'il faudrait être injuste pour vous donner un talent, ou l'amour de quelque chose, et que cela se révèle ensuite sans valeur ou ne mène à rien.

Ayant grandi dans la Science Chrétienne, j'avais toujours appris que Dieu est Principe, le fondement même du bien sur lequel s'appuyer. Alors, il était inimaginable de penser que ce Principe plein de bonté qui m'avait créée, puisse me jouer un tel tour. Dieu, la Source de toute créativité, était sûrement digne de confiance ! Dans les mois qui ont suivi, j'ai beaucoup prié pour être guidée par Dieu et voir comment ma carrière allait évoluer.

Il y a dans Science et Santé une page qui propose plusieurs conseils pratiques sur la façon d'approcher l'œuvre de notre vie. Et l'un d'eux est le suivant: « Il nous faut former, dans notre pensée, des modèles parfaits et les contempler constamment, autrement nous ne les reproduirons jamais dans des vies sublimes et nobles. » (p. 248) Eh bien, j'avais vraiment l'intention de reproduire une vie « sublime et noble » ! Ainsi, le « modèle parfait » auquel j'étais fidèle dans mes prières était la loyauté absolue de Dieu, le Principe divin, qui me révélerait la manière d'utiliser mes talents. Je ne savais pas comment ma carrière allait se développer, mais j'ai commencé à m'attacher fermement à cette conviction et à refuser d'admettre la possibilité de ne pas pouvoir vivre de mon activité préférée. Personne ne pouvait être à jamais condamné à faire un travail insatisfaisant.

Sur la même page de Science et Santé, le lecteur est encouragé à « tourner les regards dans la bonne direction et y marcher ensuite ». Donc, comme j'avais toujours mon problème d'emploi à résoudre, je suis allée voir une praticienne de la Science Chrétienne pour trouver une approche plus active que la seule contemplation de ce modèle spirituel dans ma pensée. Il s'est avéré qu'elle avait fait une carrière de chanteuse d'opéra. Elle m'a expliqué que, pendant cette période de sa vie, elle avait peu à peu compris grâce à la prière que le chant n'était pas produit par l'activité physique de ses cordes vocales, comme elle l'avait imaginé. Bien au contraire, chanter était en réalité une activité spirituelle, exprimant le large éventail des qualités divines, pleines de beauté.

La praticienne avait également vu que la réceptivité du public était, elle aussi, une manifestation de la perception spirituelle. Lorsqu'elle avait discerné que communiquer la bonté de Dieu était de nature purement spirituelle, comme elle me l'a dit avec grand plaisir, elle s'était rendu compte que cela pouvait se faire encore mieux dans la pratique de la Science Chrétienne. Et il est vrai que de parler avec elle de la véracité de l'amour de Dieu a élevé mon cœur bien plus haut que n'aurait pu le faire une quelconque aria.

La praticienne m'a encouragée à dresser une liste des qualités que j'aimais exprimer à travers la sculpture, et d'élargir ensuite ce cadre à la manière de les manifester. Pour autant que je m'en souvienne, ma liste incluait la créativité, la joie, la grâce, l'humour, la beauté, l'équilibre, l'éloquence, etc. J'ai donc fait des efforts pour exprimer ces qualités spirituelles chaque fois que j'en avais l'opportunité. Cela a été ma première étape pour suivre le conseil contenu dans cette phrase de Science et Santé, qui demande de fixer sa pensée sur le modèle spirituel et « d'y marcher ensuite ».

Pendant les quelques mois qui ont suivi, une bonne idée m'a conduite à une autre, et très vite je me suis sentie poussée à m'inscrire à un programme d'études supérieures en communication, qui comportait un cours de conception graphique. J'ai alors découvert que j'étais graphiste sans le savoir depuis bien des années ! Pour gagner de l'argent de poche à l'université, j'avais réalisé différentes affiches annonçant les concerts de l'école, sans savoir que cela pouvait devenir une profession. Pendant ces cours, j'ai découvert que j'aimais beaucoup aider d'autres personnes à exprimer leurs idées à travers des dessins et des illustrations, et que je savais présenter efficacement des informations sur papier, que ce soit un logo ou de la documentation. J'ai pris conscience que cette activité créative se révélait bien plus adaptée à mes talents que ne l'avait été la sculpture. Cela m'a rendue tellement reconnaissante de m'apercevoir que Dieu me connaissait mieux que je ne me connaissais moi-même !

Une des tâches qui m'avait été assignée consistait à participer à un concours de logos pour une association à but non lucratif. J'ai prié avec zèle pour avoir une idée qui exprimerait vraiment la mission de cette association, et j'ai passé de merveilleux moments à mettre en forme et à développer l'idée qui m'était venue. Gagner le concours donnait l'opportunité de rencontrer brièvement le premier membre d'honneur de l'association, la reine Margrethe du Danemark: bien que je sache, d'après ce que j'avais appris de la vie et des enseignements de Jésus, qu'une vie « sublime et noble » n'a rien à voir avec la fortune ou la célébrité, je place définitivement cet agréable évènement dans la colonne « sublime et noble » de ma liste !

Dès que j'eus terminé ces études, on m'a proposé un travail de bureau dans le domaine de l'impression, dans une société qui employait déjà un graphiste. Comme cela n'était pas vraiment l'emploi dont je rêvais, je n'ai pu accepter le poste tout de suite, et l'employeur m'a téléphoné pour m'accorder une demi-heure de réflexion afin de prendre ma décision. Je me suis laissée tomber sur mon lit, en larmes. J'essayais de me plier à la volonté de Dieu — mais je me demandais pourquoi ce n'était pas un travail de graphiste qui m'était proposé. Alors j'ai entendu dans ma pensée un message très clair: « Je veux que tu comprennes que tu es capable de tout faire. » Je me suis levée immédiatement, en disant: « Bon, si Tu le présentes de cette façon... » J'ai su instinctivement que ce message était vrai concernant les capacités de tout le monde — pas seulement les miennes. Mais il était clair que c'était l'étape suivante que je devais franchir dans ma marche vers le « modèle parfait ». J'ai appelé et accepté le poste de bon cœur. Pendant l'année passée dans cette entreprise, j'ai appris une quantité de choses pratiques concernant le dessin destiné à l'impression. Et j'ai souvent eu l'occasion d'exprimer la joie, la grâce, l'humour, l'équilibre et l'éloquence qui étaient sur ma liste de qualités spirituelles. Mais un des aspects de ce travail exigeait de moi de former dans ma pensée un nouveau « modèle parfait »: Dieu nous a créés en tant que Son expression spirituelle, pleine d'amour.

Une de mes attributions consistait à préparer le planning des travaux pour la salle de presse. Le chef de ce service semblait ne pas beaucoup m'aimer. Il travaillait dans l'entreprise depuis bien avant ma naissance et n'appréciait pas réellement que je lui dise quoi faire. Chaque matin, lorsque j'arrivais et lui disais bonjour, il me répondait en grognant. C'était plutôt intimidant.

Une fois encore, ce qui est dit à la page 248 de Science et Santé s'appliquait à ce cas: « Nous sommes tous des sculpteurs, travaillant à des formes diverses, modelant et ciselant la pensée. Quel modèle l'entendement mortel a-t-il devant lui ? Estce l'imperfection, la joie, la peine, le péché, la souffrance ? Avez-vous accepté le modèle mortel ? Le reproduisez-vous ? Alors vous êtes obsédés dans votre travail par des sculpteurs indignes et des formes hideuses. »

Eh bien, je me sentais « obsédée » par le comportement de cet homme, et j'ai prié pour savoir comment guérir cette situation. Il m'est apparu qu'il pouvait se sentir en compétition avec moi au sujet de la répartition de nos fonctions respectives. Un outil qui m'aide à « modeler » ma pensée consiste à regarder un mot dans le dictionnaire afin d'en connaître la racine. En latin, com signifie « avec » ou « ensemble »; petere signifie « essayer d'obtenir quelque chose ensemble ». J'ai aimé découvrir que la notion de « l'un contre l'autre » n'existe pas dans le concept de compétition. Le chef de service et moi-même poursuivions en réalité le même but.

En priant à ce sujet, j'ai pu discerner que toutes les idées de Dieu L'expriment, sans inharmonie ni rivalité. La variété infinie des qualités divines, qui se manifestent d'innombrables façons, sont toutes des facettes d'une unique création complète, et coexistent de manière encore plus belle que la musique la plus complexe. Cette vision de la parfaite harmonie était le nouveau modèle dont j'avais besoin, et je devais courageusement maintenir ma pensée centrée sur ce modèle pendant quelque temps, tant que cet homme continuerait de me bouder. Par ailleurs, je cherchais une idée pour faire un cadeau à ma mère, et l'inspiration m'est venue de lui offrir un disque d'opéra. Comme je ne connaissais pas grand chose à l'opéra, j'ai demandé conseil à mes supérieurs au bureau. L'un d'eux m'a suggéré de demander au chef de service, me disant que son bureau était plein de magazines d'opéra. Je ne m'en serais jamais doutée ! Alors, je suis allée vers lui avec précaution pour lui demander conseil. Son visage s'est soudain illuminé, il a ouvert tout grand le tiroir de son bureau, qui était plein d'exemplaires de « Opera news », un magazine d'opéra, et il m'a proposé plusieurs titres. À partir de ce moment, chaque fois que j'entrais dans la salle de presse, il entonnait une chanson !

Pendant les années qui ont suivi, j'ai eu un poste de graphiste dans une petite société d'édition, puis j'ai travaillé de façon indépendante, pour des clients, qui allaient d'amis à toutes sortes d'organisations et d'entreprises (dont une grande banque). Mon mari aimait à dire que c'était mon travail de faire ce que l'on m'avait donné à faire, et que c'était le travail de Dieu de pourvoir à nos besoins.

Et il en a été ainsi. Cette vision de Dieu qui procure constamment tout bien à Sa création spirituelle était devenue un « modèle parfait » auquel je me référais fréquemment, et au fil des années, j'ai eu du travail de façon régulière, sans avoir à en chercher. En fait, chaque fois que je cultivais un client dont je pensais qu'il constituerait un atout dans ma carrière, mais que mes efforts ne semblaient donner aucun résultat, un autre bon client se présentait, de façon tout à fait inattendue. Je devais vraiment mettre toute ma confiance dans le fait que Dieu, le Principe divin, m'.0ffrait des occasions de servir les autres. J'apprenais que c'était le seul modèle que je devais suivre, et il fonctionnait parfaitement. Il y a même eu des périodes plus calmes, où j'ai pu prendre des vacances ou m'occuper des besoins de ma famille. Puis, après huit années pendant lesquelles j'ai travaillé de façon indépendante, on m'a proposé un poste fixe de graphiste; bien que je n'aie prévenu aucun de mes clients, pas un seul ne m'a rappelée. Apparemment, ils avaient aussi trouvé une réponse à leurs besoins du moment. Je pense à cela comme à l'orchestration divine. Formidable, n'est-ce pas ?

Au fil des années, je suis arrivée à la conclusion qu'il existe un modèle spirituel parfait pour chacun de nos besoins. Et il est juste devant nous — dans notre pensée — pour que nous le voyions clairement. Que peut-il y avoir de plus sublime que de contempler un modèle qui reflète une vision spécifique du Principe plein d'amour de toute la création ? Et que peut-il y avoir de plus noble que de marcher dans cette direction ?

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